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TEXTIQUE : NOUVEAUX
CONCEPTS
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DU MERCREDI 6 AOÛT (19 H) AU JEUDI 14 AOÛT
(14
H) 2014
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DIRECTION : Jean RICARDOU
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AVERTISSEMENT :
Le présent Séminaire accueille
toute personne ayant, approximativement, au moins le "niveau du
baccalauréat", et s'estimant requise par le sujet traité.
C'est que, si la Textique est
une
discipline qui se développe avec sa technicité propre, l'usage de son
vocabulaire spécial, restreint dans les contributions comme les
discussions, se trouve élucidé chaque fois que l'un des participants le
souhaite.
À cela, il convient d'ajouter que les quatre premières séances, sur la
base des contributions appelées respectivement, Un apercu de la Textique et
"Intelligibilité structurale de l'écrit", permettent aux nouveaux une
rapide mise à jour, tandis que, tous les deux jours, des séances
supplémentaires sont consacrées à l'explication des concepts majeurs.
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ARGUMENT :
La Textique?
Une discipline nouvelle, inaugurée en 1985, à Paris, au Collège
International de Philosophie, visant à établir une théorie unifiante des structures de l’écrit.
Ses avantages?
Pour la théorie: une coordination conceptuelle de
mécanismes jadis et naguère plus ou moins bien pensés, une reformulation critique de certaines
notions trop admises, ainsi qu’une réévaluation
concertée de phénomènes négligés, voire méconnus, et une classification réfléchie de la
plupart des erreurs possibles. Pour la pratique:
sur la base de la cardinale notion de lieu scriptuel, une analyse inédite, attentive,
notamment, aux prétendues broutilles, ainsi que la possibilité de programmes et métaprogrammes d’écriture
raisonnés permettant la correction et la récriture à plusieurs.
En général: une clarté et une rigueur neuves dans l'ordre de
l’écriture ainsi que des concepts.
Sa méthode?
Explorer par niveaux l'ensemble des structures loisibles, leurs
problèmes et leurs effets, selon des matrices
exhaustives à stipulation croissante, réfutables à mesure, le
cas échéant, par tout contre-exemple analysé comme tel.
Le thème 2014?
Les concepts
requis par la Textique sont nouveaux pour deux raisons: l'une, c'est
qu'ils sont méthodiquement liés à l'ensemble théorique; l'autre, c'est
qu'ils pourraient bien permettre de penser ce qui, auparavant, l'a été
un peu moins.
Le travail?
Sur la base des contributions
expédiées environ un mois à l’avance, chaque séance sera intégralement
consacrée à une discussion des problèmes soulevés.
Les
participants? Toutes celles et tous ceux, quels soient-ils,
que le domaine
ainsi balisé comme le travail du coup permis intriguent, et qui,
sachant que le
vocabulaire technique se trouve en séance aussi réduit que possible,
voire, s’il le faut, éclairci à mesure, désirent venir à titre de participants actifs ou d'auditeurs curieux.
Les séances?
En guise d’initiation ou de révision, un retour, pendant plusieurs
jours, sur la méthode et les enjeux, prolongé par
de supplémentaires séances destinées à une explication des concepts majeurs. Puis le traitement
des questions
annoncées. Et non moins, chaque fin d’après-midi, en vue d’unir, ainsi
qu'il sied, la théorie et la pratique, un atelier d’écriture, à partir d'un
programme élémentaire.
L'inscription?
Il est souhaitable, pour bénéficier du précoce envoi des écrits préparatoires, de l'accomplir au plus tôt.
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À l'intention de celles et ceux qui souhaitent, d'ores et déjà, en
savoir davantage, il est loisible d'ajouter les précisions suivantes:
Sitôt, d'une part, que la Textique
vise à établir une théorie unifiante
des structures de l'écrit dans ses divers modes (dits schémique,
grammique, iconique, symbolique), ce qui l'oblige à une exhaustivité
contrôlée sur un domaine immense, et sitôt, d'autre part, que ses
premiers efforts, comme tels, datent du milieu des années mille neuf
cent quatre-vingt, nul doute que, à l'orée du prochain séminaire, comme
pour les années précédentes, se posent, quant à la mise à jour, l'un
étant celui de l'initiation et
l'autre celui de la révision,
deux problèmes distincts.
Le problème de l'initiation
concerne les participants nouveaux qu'une curiosité intellectuelle aura
porté à venir pour la première fois, car il est nécessaire, pour bien
saisir la pensée textique,
voire pour y concourir, d'être mis en possession, aussi soigneusement
que possible, de la méthode et des enjeux.
Le problème de la révision
concerne les participants habitués, voire chevronnés, car il est
opportun, avant ces journées de réflexion intensive, de se remettre en
tête, soigneusement, les grandes perspectives du travail.
Cette initiation et cette révision se feront en deux phases à
partir,
notamment, du livre: Un aperçu de la
textique par Gilles Tronchet, et du fascicule mis à jour pour
2014 "Unification fondamentale de l'écrit" par Jean Ricardou.
La première phase relève de la préparation:
les deux ouvrages étant expédiés, avec d'autres écrits, un mois environ
avant le début du séminaire, les participants auront tout le loisir
qu'ils s'accorderont pour en prendre connaissance à leur guise.
La deuxième phase ressortit à la discussion:
les deux premières journées étant réservées à de libres échanges oraux
sur ces deux ouvrages, les participants auront tout le loisir permis
par les séances pour solliciter les éclaircissements éventuellement
nécessaires, voire pour énoncer, très librement, d'éventuelles
objections.
En outre, l'initiation des participants nouveaux, amorcée lors
de ces deux premières journées
pourra, s'ils le souhaitent, se poursuivre par des séances aménagées au
début de
certaines après-midi, où une heure sera réservée, sous la
responsabilité de Daniel Bilous et de Jean-Christophe
Tournière, à un examen systématique des concepts majeurs.
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BIBLIOGRAPHIE
:
Il est possible, d'ores et déjà, de prendre une vue sommaire de la Textique en consultant, chacun paru
aux éditions Les Impressions
nouvelles dans la série TEXTICA
(www.lesimpressionsnouvelles.com), les trois ouvrages suivants:
Jean Ricardou,
Intelligibilité
structurale du trait
Jean Ricardou,
Grivèlerie
Gilles Tronchet,
Un aperçu de
la textique |
INITIATION :
Jean RICARDOU:
Unification fondamentale (évolution 2014)
Si la Textique peut envisager,
d'ores et déjà, une exhaustion des
structures de l'écrit, c'est qu'elle accomplit deux gestes:
d'une part, celui d'œuvrer par niveaux, du général au plus
particulier, en offrant, pour chacun d'eux, une matrice d'établissement sans reste;
d'autre part, celui d'élargir progressivement, par l'office de
nouvelles spécifications,
l'envergure de ses domaines.
I. Matrices
Dès lors que s'établissent, à chaque niveau, des matrices d'établissement sans reste,
ce sont deux exigences distinctes qui deviennent possibles.
La première, c'est, à tel niveau déterminé, de ne point laisser la
moindre zone d'ombre.
La deuxième, c'est, à chaque niveau, puisqu'il suffit,
pour objecter, de montrer une occurrence concevable échappant aux
concepts de telle matrice, de permettre les réfutations éventuelles.
Deux importantes matrices d'exhaustion,
avec leurs divers concepts associés (la matrice modale et la matrice structurale) sont
présentées, entre autres choses, par le fascicule "Unification fondamentale de l'écrit".
+++
La matrice modale est d'allure
arborescente.
D'abord un tronc commun, à
savoir les schèmes, entendus,
au plus général, comme "les zones déterminées, par au moins un
différentiel dans le champ qu'il implique".
Puis une première ramification,
comportant, d'une part, les grammes,
ou "schèmes capables de
représenter en ce que, diversement liables aux sons d'au moins une
langue selon certaines suites déterminées, ils permettent, par le
relais d'une accréditation reçue, que s'ajoute, pour un récepteur
donné, une autre idée à celles qu'il est possible de se faire
d'eux-mêmes", et, d'autre part, les icônes
ou "schèmes capables de
représenter en ce que, sans devoir être liés aux sons d'une langue, ils
comportent, pour un récepteur envisagé, au moins un caractère
déterminant de tel objet, ou type d'objet, concret ou abstrait, réel ou
fictif, vu sous quelque angle, et dont l'idée, ainsi, s'ajoute à celle
que l'on peut se faire d'eux-mêmes".
Enfin, une deuxième ramification,
ajoutant les symboles ou "schèmes capables de représenter en
ce qu'ils permettent, par le relais d'au moins une accréditation, reçue
ou convenue, que s'ajoute, pour un récepteur envisagé, une autre idée à
celles qu'il est possible de se faire d'eux-mêmes", et qui, selon la
base (schémique, grammique, iconique) sur laquelle ils
s'appuient, forment trois types (les schémosymboles,
les grammosymboles, les iconosymboles).
+++
La matrice structurale se
trouve spécialement développée ci-dessous, quant à sa portion représentative.
S'agissant de cette portion,
il est loisible de préciser qu'elle est faite d'un couple principal
flanqué d'un couple associé.
Le couple principal est formé
de l'orthoreprésentation,
déclarée advenue "chaque fois que des schèmes
permettent correctement que
s'ajoute, pour un récepteur donné, une autre idée à celles que l'on
peut se faire d'eux-mêmes, si celle-ci semble convenir à tel ou tel
objet réel ou fictif, concret ou abstrait", et de l'ortho(méta)représentation, déclarée
advenue "chaque fois que, de manière organique,
transparaissent, au-delà du
régime représentatif, les "moyens",
matériels notamment, qu'en son
ordinaire fonctionnement l'orthoreprésentation
à la fois requiert et estompe".
Le couple associé est formé de
la dysorthoreprésentation,
déclarée advenue "chaque fois qu'un effet
d'orthoreprésentation se trouve engagé et entravé", et de la dysortho(méta)représentation "chaque
fois qu'un effet
d'ortho(méta)représentation se trouve engagé et entravé".
L'hypothèse de l'exhaustion structurale
(représentative) présume lors
que l'écrit représentatif ne
survient jamais sous d'autres structures que celles de l'écrit orthoreprésentatif (ou orthoscript), de l'écrit dysorthoreprésentatif (ou dysorthoscript), de l'écrit ortho(méta)représentatif (ou orthotexte), de l'écrit dysortho(méta)représentatif
(ou dysorthotexte).
C'est une explicitation de telles catégories qu'opère le fascicule "Unification fondamentale de l'écrit",
et c'est à une élucidation de tous
les écrits, quels soient-ils, et dans leurs moindres aspects,
que, à partir des concepts plus pointus qu'impliquent ces deux matrices
(la matrice modale et la matrice structurale) la Textique a pour mission de procéder.
II. Elargissement
Dès lors qu'il s'agit d'élargir ses investigations, la Textique établit d'ores et déjà,
avec le fascicule "Unification
fondamentale" les communes structures qui correspondent aux
modes grammique
et iconique.
Gilles
TRONCHET: Un aperçu de la textique
Proposant une simple présentation de la Textique, ce volume a été publié en
2012. Il a une double visée: d'abord, fournir un historique succinct,
pour montrer dans quelles conditions et selon quelles étapes la Textique est apparue et s'est
constituée en une discipline nouvelle; puis, offrir un exposé des
principaux concepts et outils d'analyse élaborés jusqu'à présent.
Tout d'abord, comme la Textique
s'efforce d'établir une théorie unifiante des structures de l'écrit, il
est indispensable d'expliquer la très large portée qu'elle donne à son
objet, puis de préciser comment il trouve à se spécifier selon
différents modes, permettant
d'envisager, notamment, les particularités des caractères
alphabétiques, des images et des symboles.
Ensuite, est retenu un domaine plus restreint et sans nul doute
familier à tout lecteur, l'écrit
représentatif relevant du mode
grammique: cela correspond, quitte à simplifier un peu, aux
écrits basés sur des séries de lettres, associables aux sonorités d'une
langue et susceptibles, par équivalence avec d'autres séries, de faire
surgir certaines idées (ainsi lorsqu'un terme s'échange avec sa
définition). Il s'agit d'inventorier et d'expliciter les grandes
catégories capables d'appréhender exhaustivement les structures
possibles dans un écrit grammique:
la Textique prétend y
parvenir, en l'attente d'une éventuelle démonstration contraire,
susceptible de relancer la recherche.
Enfin, il a semblé utile de signaler quelques-uns des instruments
analytiques servant à explorer en détail les dispositifs repérables
dans un écrit représentatif,
sachant que l'un des acquis majeurs de la Textique consiste à distinguer, par
rapport aux structures qui sont au service de la représentation, celles
qui outrepassent un tel régime,
en imposant leurs contraintes propres à la représentation, alors forcée
de s'adapter. C'est le cas par exemple avec les rimes classiques, mais
aussi avec beaucoup d'autres agencements irréductibles à la logique
représentative, qui relèvent dès lors d'un régime métareprésentatif.
Il faut observer toutefois qu'un simple aperçu comme celui-ci ne
saurait dispenser à propos de la Textique
davantage qu'une information initiale: une approche théorique plus
fouillée, débouchant sur une pratique effective de la discipline, exige
de bien plus amples développements.
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INVESTIGATION :
Jean-Claude RAILLON: Points de vue
Un écrit publicitaire est, en général,
un écrit soigneusement contrôlé. Il tient ce caractère de sa fonction
même, laquelle commande que tous ses aspects concourent à soutenir un
propos capable d’influencer au mieux les récepteurs.
Tout maîtrisé qu’il se montre, l’écrit publicitaire n’est cependant pas
à l’abri d’un accident. En effet, et ne serait-ce que pour le motif de
la profusion des aspects spécialement requis, surgit bientôt une
quantité vite croissante de liens, chacun avec des exigences qu'il
devient à mesure épineux de satisfaire: ou bien certaines relations ne
sont pas conduites aussi loin que leur logique le demande; ou bien
certaines conséquences inattendues débordent les résultats espérés. Ces
mécanismes peuvent aller jusqu'à produire une manière de renversement:
l'attention tend à se porter, non plus trop, ainsi qu'il sied, sur le
message à soutenir, mais plutôt et, de temps à autre, jusqu'à un effet
contre-productif, sur l’écrit comme tel.
C’est un effet de ce genre que l’on se propose d’analyser.
Jean RICARDOU: Entre présence et absence
Cet exposé tentera de faire saillir que,
entre présence
et absence, il y a une population plus abondante que le
laissent croire, notamment quand ils sont estimés synonymiques, les
vocables de
"potentiel" et de "virtuel".
Jean-Christophe TOURNIÈRE: Hyper-représentation mimétique
Par hyper-représentation
mimétique,
il convient d'entendre l'opération suivant laquelle une structure se
trouve agencer un dispositif matériel
sachant imiter la teneur idéelle à laquelle
il est possible de l'associer.
La contribution ici résumée accomplira, en relation étroite avec la théorie textique de l'écrit, une réévaluation des différentes
catégories de structures appartenant, jusqu'à nouvel ordre, à ce
domaine.
Pour ce faire, l'examen aura recours à une méthode rigoureuse
(soigneusement explicitée en début d'écrit et aménageant un parcours de
lecture aux non-texticiens), des exemples
précis
(comme
le vers racinien "Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos
têtes?" ou le fast-foodien slogan "MacDonald's, c'est tout ce que
j'M.") et si, comme il est permis de l'envisager, de nouvelles
catégories demandent à être établies, n'hésitera point à forger, en les
articulant au moins mal à l'ensemble théorique, de nouveaux concepts.
Gilles TRONCHET: Opérations de lecture
La Textique discerne un domaine
théorique structurel, ou structuro-textique, qui prend pour objet les
structures de l'écrit et un domaine théorique opératoire, ou
praxo-textique, qui prend pour objet les opérations relatives à
l'écrit. Or ces dernières peuvent relever d'un scripteur, agent qui
concourt à établir un écrit, ou bien d'un lecteur, agent qui concourt à
identifier les éléments et les structures d'un écrit. C'est aux
opérations de ce dernier que s'attachera l'étude présentée, en tentant
de dégager divers concepts susceptibles de les faire moins mal
connaître.
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INVITATION
:
Laurent LIENART: (Deuxième) première et (première) deuxième anatomies
marginales
La première anatomie
marginale, pratiquée l’année passée sur La mélancolie de Zidane de
Jean-Philippe Toussaint fera l’objet d’une ré-écriture de manière à effacer
quelques segments, à en corriger certains, à en prolonger d’autres.
Elle fera également l’objet d’une méta-écriture
par l’exploration, entre autres, de la mise en place de la
phraso-alinéation et de la curieuse survenue des farces érotique et
heidegerienne. Sans doute ce prolongement explique-t-il que cette
anatomie soit aussi deuxième.
La deuxième
anatomie marginale n’a pas encore lieu.
Pratiquée pour la première
fois en vue du Séminaire de Textique 2014, elle s’appliquera au Régime des passions
de Clément Rosset. Est-ce à dire que l’écrit ne sera écrit qu’une
seule fois et qu’il sera exempt de toute ré-écriture? Est-ce à dire
que l’écrit se révélera incapable d’évoquer son propre fonctionnement
et donc d’exhiber, fier ou honteux, une méta-écriture?
Michel SIRVENT: "Texte" et
"péritexte": deux notions en
question
Sans préjuger de la notion de "texte" - même si de Roland Barthes
à la Textique, on peut éventuellement s'en faire, divergente sans
doute, mainte idée plurielle ou précise - il est possible de
s'interroger sur les frontières qui censément séparent un texte de
cette notion adjacente que l'on dénomme, à la suite de Gérard Genette,
"péritexte" (Editions du Seuil, 1987). La question sera abordée à
partir de deux objets distincts.
Elle concernera d'abord le prière d'insérer de Description de San Marco
(Gallimard, 1963). Entre l'édition originale et sa réédition au tome V Le génie du lieu 1 des Œuvres complètes
de Michel Butor (Editions de la Différence, 2007) adviennent, quant à
ce premier objet, divers changements d'ordre disons "présentationnel".
Le déplacement à première vue anodin subi par l'élément "péritextuel"
dit "quatrième de couverture" implique divers aspects qui a priori ne
relèveraient pas de l'identité spécifique du "texte".
La réflexion se poursuivra à partir de la fameuse page blanche 88 du Voyeur
(Editions de Minuit, 1955). Alain Robbe-Grillet et certains de ses
exégètes considèrent la coïncidence dont elle est porteuse comme tout à
fait contingente et anecdotique: elle n'est due qu'au hasard de la
mise en page. Suivant sans doute l'avis proclamé de l'auteur, les
récentes rééditions du roman chez Minuit (en poche ou dans sa
collection "blanche") font en sorte d'éliminer cet objet du litige. Cet
exemple incline à se demander si une correspondance effective entre
certains aspects narratifs remarquables et un accident d'ordre
éditorial et typographique peut être pertinente ou pas au regard de la
"textualité" d’un ouvrage.
Michel Sirvent est professeur de
littérature française à l'université du Nord Texas. Il a fait paraître
deux études critiques: Jean Ricardou,
de Tel Quel au Nouveau Roman textuel (Rodopi, 2001) et Georges Perec ou Le dialogue des genres (Rodopi,
2007). Ses articles sur Poe, Flaubert, Mallarmé, Nabokov,
Robbe-Grillet, Butor, Maurice Roche ont paru notamment dans
Littérature, The Romanic Review, Po&sie, Nabokov Studies,
Contemporary French and Francophone Studies, L'Esprit créateur.
Il vient de co-signer une traduction en français et en anglais de deux
recueils (trilingues) de poésie italienne contemporaine: Patmos de
Rodolfo Di Biasio et Bambina Mattina de Domenico Adriano publiés par
Ghenomena Edizioni (Formia, Italie, 2013) [http://www.ghenomena.it/].
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EXPLICATION :
Des
séances d'explication,
sous la responsabilité de
Daniel Bilous et de Jean-Christophe Tournière, auront
pour objectif de faire bien saisir, et sur l'appui d'exemples, le
système conceptuel majeur, à partir du fascicule ISE (14) "Intelligibilité structurale de l'écrit"
(Evolution 2014).
Dans une première phase, il
s'agira de traiter les difficultés éventuellement rencontrées par
d'aucunes et d'aucuns pendant leur préparation
ou les séances d'initiation.
Dans une seconde phase, il
s'agira de poursuivre, amorcée lors des deux premières journées et avec
un grand souci de clarté inclinant à multiplier les reformulations, la
rigoureuse exposition du système
conceptuel majeur.
Première séance: La
textique - Ecrit (schème, comparution)
Textique:
discipline animée d'un double souci: d'une part, celui de concourir à
une théorie unifiée des structures de
l'écrit, quel soit-il, sous ses divers aspects; d'autre part, celui
d'établir, conjointement, une théorie
unifiée de l'activité d'écriture, quelle soit-elle, sous ses
divers angles (ISE (13), UF-4.1).
Ecrit:
ensemble des éléments d'un champ rendu sensible au moins par un
effet
différentiel (ISE (13), UF-4.12).
Schèmes:
visibles zones
issues d'un effet différentiel qui comparaissent dans le champ que celui-ci implique (ISE
(13), UF-15.5).
Comparution:
opération
universelle par laquelle, selon la schémisation, un effet différentiel impliquant un champ y fait advenir toujours, sur
sa totalité, au moins deux schèmes
(ISE (13), UF-15.10).
Deuxième séance: Modes
(schémique, grammique, iconique, symbolique)
Mode schémique:
manière d'être d'un écrit
quand il est fait de simples schèmes
(ISE (13), UF-15.9).
Grammes:
schèmes
permettant, seuls ou réunis, de produire un effet représentatif en ce que,
diversement liables, par le relais de spéciales
associations convenues, aux sons d'au moins une langue selon
certaines suites déterminées, ils contribuent à permettre que s'ajoute,
pour un récepteur envisagé, au moins une autre idée à celles qu'on peut
se faire d'eux-mêmes (ISE (13), UF-16.5).
Mode grammique:
manière d'être d'un écrit
quand il est fait de grammes
(ISE (13), UF-16.8).
Icônes:
schèmes
permettant, seuls ou réunis, de produire un effet représentatif en ce que, sans
devoir être liés aux sons d'une langue, ils comportent, pour un
récepteur envisagé, au moins un caractère déterminant de tel objet ou
type d'objet distinct, concret ou abstrait, réel ou fictif, vu sous un
certain angle, dit objet concerné,
et dont l'idée, ainsi, s'ajoute à celles que l'on peut se faire
d'eux-mêmes (ISE (13), UF-16.11).
Mode iconique:
manière d'être d'un écrit
quand il est fait d'icônes (ISE
(13), UF-16.14).
Symboles:
schèmes
permettant, seuls ou réunis, de produire un effet représentatif en ce qu'ils
rendent possible que s'ajoute, pour un récepteur envisagé, directement
ou indirectement, par le relais au moins d'une spéciale association, reçue ou convenue, au moins une autre idée à
celles que l'on peut se faire d'eux-mêmes (ISE (13), UF-16.17).
Mode symbolique:
manière d'être d'un écrit
quand il est fait de symboles
(ISE (13), UF-16.25).
Troisième séance:
Structures, Paramètres (chorismes, phonisme (dont morphisme, photisme,
chronisme)), Régimes (présentation, représentation,
métareprésentation)
Structure:
tout ensemble d'éléments isssu
d'au moins une relation (ISE (13), UF-4.2).
Paramètre:
tout aspect d'une structure susceptible d'une
détermination et d'une organisation (ISE
(13), UF-5.9).
- paramètre phanique:
apparence d'un schème
- hypoparamètre morphique:
bordement d'un schème
- hypoparamètre photique: luminosité
d'un schème
- hypoparamètre chromique: couleur
d'un schème
- paramètre chorique:
situation d'un schème.
Orthoreprésentation:
opération
par laquelle des schèmes
permettent correctement que
s'ajoute, pour un récepteur envisagé, au moins une autre idée à celles
qu'on peut se faire d'eux-mêmes (ISE (13), UF-18.6).
Ortho(méta)représentation:
opération
par laquelle un écrit conduit
organiquement, de correcte
façon, directe ou
indirecte, les "moyens", matériels notamment, qu'en son ordinaire
procès celle-ci à la fois requiert et, en son conjoint effet destitutif, estompe, à une restitution au-delà de l'orthoreprésentation (ISE (13), UF-24.6).
Quatrième séance:
Factures (orthostructure, dysorthostructure), Pratique (écriture,
récriture)
Factures:
diverses réalisaions par lesquelles peut s'offrir
une structure (ISE (13), UF-10.1).
Orthostructure:
structure
censée correcte en son efficience additionnelle (ISE (13), UF-10.5).
Dysorthostructure:
structure
censée incorrecte en son efficience additionnelle (ISE (13), UF-10.6).
Ecriture:
enchaînement des opérations qui concourent à la venue d'un écrit dans ses diverses structures (ISE (13), UF-4.28).
Récriture:
enchaînement des opérations qui concourent, à partir d'un écrit, à la venue d'un
nouvel autre écrit.
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INVENTION
:
Bestiaire énnéalogue (atelier d'écriture), suite
Les règles
d'écriture
Le travail quotidien en Atelier
d'écriture se fera en deux phases sur la base d'un programme,
lié à de précises considérations théoriques, mais qu'il est possible
d'honorer d'une façon toute naïve, en suivant simplement, au mieux, les
neuf prescriptions que voici:
Première règle:
Chaque écrit, destiné à un perfectionnement collectif, et pouvant
ultérieurement faire partie d'un corpus intitulé BESTIAIRE, sera établi
de façon individuelle sous les relatives apparences d'un article
encyclopédique ayant pour thème un animal fantastique.
Deuxième règle:
Il débutera par le nom de l'animal, précédé d'un article défini, et se
terminera par une mise en rapport de cet être avec un autre dont le
nom, formant le dernier mot de l'ultime ligne, et l'article qui le
précède seront mentionnés avec des points de suspension (en principe,
dans le corpus, cette zone recevra le titre de l'écrit suivant).
Troisième règle:
Il adoptera, en guise de titre, le nom de l'animal, exclusivement
composé avec le plus grand nombre possible des lettres du mot BESTIAIRE.
Quatrième règle:
Il choisira, pour ce nom, une combinaison de ces lettres capable de
fournir approximativement un certain sens.
Cinquième règle:
Il déterminera, à partir du sens ainsi produit, certains caractères
majeurs de l'animal.
Sixième règle:
Il se composera d'une série de neuf lignes, toutes faites de neuf mots.
Septième règle:
Il manifestera au moins une fois, en les comportant à des places
respectives notables, les lettres du mot de base, BESTIAIRE.
Huitième règle:
Il présentera, si possible, au moins une mention capable d'assurer une
désignation de certains des aspects matériels du mot de base, BESTIAIRE.
Neuvième règle:
Il offrira, si possible, au moins une mention capable d'évoquer certain
de ses propres aspects matériels hors ceux qu'il partage avec le mot de
base, BESTIAIRE.
+++
La première phase sera
consacrée, sur plusieurs séances, à la lecture et à la récriture
collectives, selon une méthode stricte, d'un des écrits qu'auront composé, dans cette
optique, au préalable, certains participants (pour information,
précisons que l'écrit examiné
en 2011 a été "La SIBARITE").
L'écrit examiné en 2011:
La SIBARITE
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«Sybarite:
personne qui recherche les plaisirs dans une atmosphère de luxe et de
raffinement » (Petit Robert)
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«Y:
I grec
(ainsi dit parce
qu’il servait aux Latins à transcrire le upsilon
grec) » (Petit Robert)
|
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La sibarite
est un
|
authentique
animal voulant
six barres
|
pour son
image mais
|
ne
sachant incorporer que trois
|
d’entre
elles. Bien
|
que
belle à sa façon,
|
elle
éprouve une carence
|
absolue
et se ressent
tristement
|
gauche,
cherchant ce qui
|
réussirait
à la rendre adroite.
|
Connu
depuis les anciens
|
idiosyncrasiques
grecs qui
manquaient de
|
ce qu’elle
possède,
|
tout son
comportement la pousse
|
à féconder
son œuf
|
en
visant maints plaisirs, son
|
rite lui
intimant une
|
bascule
spéciale vers l... ...
|
|
(le
tribar) |
|
|
|
(J.R.)
|
+++
La deuxième phase, au fil des
séances suivantes, sera vouée à un examen et une éventuelle
recomposition de cet écrit (pour information, précisons que l'écrit recomposé, en 2011, a
été "Le SIBARITE").
L'écrit recomposé en 2011:
Le SIBARITE
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«Sybarite:
personne qui recherche les plaisirs dans une atmosphère de luxe et de
raffinement » (Petit Robert)
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«Y:
I grec
(ainsi dit parce
qu’il servait aux Latins à transcrire le upsilon
grec) » (Petit Robert)
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Le sibarite
est un
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autre
animal rêvant six
barres
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pour son
image mais
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ne
sachant incorporer que trois
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d’entre
elles. Bien
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que beau
à la lettre,
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il éprouve
un vide
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abyssal
et se ressent
tristement
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gauche,
cherchant ce qui
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réussirait
à la rendre adroite.
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Connu
depuis les anciens
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idiomes
grecs qui manquaient de
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ce qu’elle
possède,
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tout son
comportement la pousse
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à féconder
son œuf
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en
visant maints plaisirs, son
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rite lui
intimant une
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bascule
spéciale vers l... ...
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(le
tribar) |
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(d'après
J.R.)
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