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TEXTIQUE : LE SOUCI DU
DÉTAIL
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DU LUNDI 5 AOÛT (19 H) AU JEUDI 15 AOÛT (14
H) 2013
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DIRECTION : Jean RICARDOU
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AVERTISSEMENT :
Le présent Séminaire accueille
toute personne ayant, approximativement, au moins le "niveau du
baccalauréat", et requise par le sujet traité.
Car, si la Textique est une
discipline qui se développe avec sa technicité propre, l'usage de son
vocabulaire spécial, restreint dans les contributions comme les
discussions, se trouve élucidé chaque fois que l'un des participants le
souhaite.
A cela, il convient d'ajouter que les quatre premières séances, sur la
base des contributions appelées respectivement, Un apercu de la Textique et
"Intelligibilité structurale de l'écrit", permettent aux nouveaux une
rapide mise à jour.
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ARGUMENT :
La Textique?
Une discipline nouvelle, inaugurée en 1985, à Paris, au Collège
International de Philosophie, visant à établir une théorie unifiante des structures de l’écrit.
Ses avantages?
Pour la théorie: une coordination conceptuelle de
mécanismes jadis et naguère plus ou moins bien pensés, une reformulation critique de certaines
notions trop admises, ainsi qu’une réévaluation
concertée de phénomènes négligés, voire méconnus, et une classification réfléchie de toutes
les erreurs possibles. Pour la pratique:
sur la base de la cardinale notion de lieu scriptuel, une analyse inédite, attentive,
notamment, aux prétendues broutilles, ainsi que la possibilité de programmes et métaprogrammes d’écriture
raisonnés permettant la correction et la récriture à plusieurs.
En général: une clarté et une rigueur neuves dans l'ordre de
l’écriture ainsi que des concepts.
Sa méthode?
Explorer par niveaux l'ensemble des structures loisibles, leurs
problèmes et leurs effets, selon des matrices
exhaustives à stipulation croissante, réfutables à mesure, le
cas échéant, par tout contre-exemple analysé comme tel.
Le thème?
Les détails formant, tout à la
fois, ce par quoi s’établit un objet
et ce qu’une ordinaire conception tend à restreindre, il s’agira de
faire saillir tout leur intérêt.
Le travail?
Sur la base des contributions
expédiées environ un mois à l’avance, chaque séance sera intégralement
consacrée à une discussion des problèmes soulevés.
Les
participants? Toutes celles et tous ceux, quels soient-ils, que le domaine
ainsi balisé et le travail du coup permis intriguent, et qui, sachant
qu’une portion du séminaire, au début, puis une fois tous les deux
jours, sera vouée à un rappel des concepts majeurs, désirent, le
vocabulaire technique se trouvant en séance, aussi réduit que possible,
et, s’il le faut, éclairci à mesure, venir à titre de participants actifs ou d'auditeurs curieux.
Les séances?
En guise d’initiation ou de révision, un retour, pendant plusieurs
jours, sur la méthode et les enjeux. Puis le traitement des questions
annoncées. Et non moins, chaque fin d’après-midi, en vue d’unir, ainsi
qu'il sied, la théorie et la pratique, un atelier d’écriture, à partir d'un
programme élémentaire.
L'inscription?
Il est souhaitable, pour bénéficier du précoce envoi des écrits préparatoires, de l'accomplir au plus tôt.
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A l'intention de celles et ceux qui souhaitent, d'ores et déjà, en
savoir davantage, il est loisible d'ajouter les précisions suivantes:
Sitôt, d'une part, que la Textique
vise à établir une théorie unifiante
des structures de l'écrit dans ses divers modes (dits schémique,
grammique, iconique, symbolique), ce qui la voue à une exhaustivité
contrôlée sur un domaine immense, et sitôt, d'autre part, que ses
premiers efforts, comme tels, datent du milieu des années mille neuf
cent quatre-vingt, nul doute que, à l'orée du prochain séminaire, comme
pour les années précédentes, se posent, quant à la mise à jour, l'un
étant celui de l'initiation et
l'autre celui de la révision,
deux problèmes distincts.
Le problème de l'initiation
concerne les participants nouveaux qu'une curiosité intellectuelle aura
porté à venir pour la première fois, car il est nécessaire, pour bien
saisir la pensée textique,
voire pour y concourir, d'être mis en possession, aussi soigneusement
que possible, de la méthode et des enjeux.
Le problème de la révision
concerne les participants habitués, voire chevronnés, car il est
opportun, avant ces journées de réflexion intensive, de se remettre en
tête, soigneusement, les grandes perspectives du travail.
Cette initiation et cette révision se feront en deux phases à
partir,
notamment, du livre: Un aperçu de la
textique par Gilles Tronchet, et du fascicule mis à jour pour
2013 "Unification fondamentale de l'écrit" par Jean Ricardou.
La première phase relève de la préparation:
les deux ouvrages étant expédiés, avec d'autres écrits, un mois environ
avant le début du séminaire, les participants auront tout le loisir
qu'ils s'accorderont pour en prendre connaissance à leur guise.
La deuxième phase ressortit à la discussion:
les deux premières journées étant réservées à de libres échanges oraux
sur ces deux ouvrages, les participants auront tout le loisir permis
par les séances pour solliciter les éclaircissements éventuellement
nécessaires, voire pour énoncer, très librement, d'éventuelles
objections.
En outre, l'initiation des participants nouveaux, amorcée lors
de ces deux premières journées
pourra, s'ils le souhaitent, se poursuivre par des séances aménagées au
début de
certaines après-midi, où une heure sera réservée, sous la
responsabilité de Daniel Bilous (avec le concours de Jean-Christophe
Tournière), à un examen systématique des concepts majeurs.
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BIBLIOGRAPHIE
:
Il est possible, d'ores et déjà, de prendre une vue sommaire de la Textique en consultant, chacun paru
aux éditions Les Impressions
nouvelles dans la série TEXTICA
(www.lesimpressionsnouvelles.com), les trois ouvrages suivants:
Jean Ricardou,
Intelligibilité
structurale du trait
Jean Ricardou,
Grivèlerie
Gilles Tronchet,
Un aperçu de
la textique |
CALENDRIER DÉFINITIF :
Lundi 5 août
Après-midi:
ACCUEIL DES
PARTICIPANTS
Soirée:
Présentation du Centre, du séminaire et des participants
Mardi 6 août
Matin:
Gilles TRONCHET: Un aperçu de la textique (Initiation)
Après-midi:
Gilles TRONCHET: Un aperçu de la textique (Initiation)
Mercredi 7 août
Matin:
Jean RICARDOU: Unification
fondamentale (Initiation)
Après-midi:
Jean RICARDOU: Unification
fondamentale (Initiation)
Jeudi 8 août
Matin:
Jean-Christophe
TOURNIÈRE: Spécification de la virtualisation (Investigation)
Après-midi:
Jean-Christophe
TOURNIÈRE: Spécification de la virtualisation (Investigation)
Vendredi 9 août
Matin:
Jean RICARDOU:
Arvers à revers (Investigation)
Après-midi:
Jean RICARDOU:
Arvers à revers (Investigation)
Samedi 10 août
Matin:
Michel SIRVENT:
Détails de taille: à propos de Description
de San Marco de Michel Butor (Invitation)
Après-midi:
Gilles TRONCHET: Astérisques et
périls (Investigation)
Dimanche 11
août
Matin:
Gilles
TRONCHET: Astérisques et périls (Investigation)
Après-midi:
Gilles
TRONCHET: Astérisques et périls (Investigation)
Lundi 12 août
Matin:
Laurent
LIENART: Anatomies marginales (Invitation)
Après-midi:
Sandra SIMMONS:
La répétition en détail (Invitation)
Mardi 13 août
Matin:
Daniel BILOUS:
Ecrire "Coups de billard" dans le détail (Investigation)
Après-midi:
Daniel BILOUS:
Ecrire "Coups de billard" dans le détail (Investigation)
Mercredi 14
août
Matin:
Jean-Claude
RAILLON: Miroitements (Investigation)
Après-midi:
Jean-Claude
RAILLON: Miroitements (Investigation)
Jeudi 15 août
Matin:
Perspective
Après-midi:
DÉPARTS
En première partie d'après-midi, un
jour sur deux, Daniel BILOUS
(avec le concours de Jean-Christophe
TOURNIÈRE): CONCEPTS MAJEURS (Initiation).
En fin d'après-midi, chaque jour, BESTIAIRE
ENNÉALOGUE (Atelier
d'écriture)
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INITIATION :
Jean RICARDOU:
Unification fondamentale (évolution 2013)
Si la Textique peut envisager,
d'ores et déjà, une exhaustion des
structures de l'écrit, c'est qu'elle accomplit deux gestes:
d'une part, celui d'œuvrer par niveaux, du plus général au très
particulier, en offrant, pour chacun d'eux, une matrice d'établissement sans reste ;
d'autre part, celui d'élargir progressivement, par l'office de
nouvelles spécifications,
l'envergure de ses domaines.
I. Matrices
Dès lors que s'établissent, à chaque niveau, des matrices d'établissement sans reste,
ce sont deux exigences distinctes qui deviennent possibles.
La première, c'est, à tel niveau déterminé, de ne point laisser la
moindre zone d'ombre.
La deuxième, c'est de permettre, à chaque niveau, puisqu'il suffit,
pour objecter, de montrer une occurrence concevable échappant aux
concepts de telle matrice, toute réfutation éventuelle.
Deux importantes matrices d'exhaustion,
avec leurs divers concepts associés (la matrice modale et la matrice structurale) sont
présentées, entre autres choses, par le fascicule "Unification fondamentale de l'écrit".
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La matrice modale est d'allure
arborescente.
D'abord un tronc commun, à
savoir les schèmes, entendus,
au plus général, comme "les zones déterminées, par au moins un
différentiel dans le champ qu'il implique".
Puis une première ramification,
comportant, d'une part, les grammes,
ou "schèmes capables de
représenter en ce que, diversement liables aux sons d'au moins une
langue selon certaines suites déterminées, ils permettent, par le
relais d'une accréditation reçue, que s'ajoute, pour un récepteur
donné, une autre idée à celles qu'il est possible de se faire
d'eux-mêmes", et, d'autre part, les icônes
ou "schèmes capables de
représenter en ce que, sans devoir être liés aux sons d'une langue, ils
comportent, pour un récepteur envisagé, au moins un caractère
déterminant de tel objet, ou type d'objet, concret ou abstrait, réel ou
fictif, vu sous quelque angle, et dont l'idée, ainsi, s'ajoute à celle
que l'on peut se faire d'eux-mêmes".
Enfin, une deuxième ramification,
ajoutant les symboles ou "schèmes capables de représenter en
ce qu'ils permettent, par le relais d'au moins une accréditation, reçue
ou convenue, que s'ajoute, pour un récepteur envisagé, une autre idée à
celles qu'il est possible de se faire d'eux-mêmes", et qui, selon la
base (schémique, grammique, iconique) sur laquelle ils
s'appuient, forment trois types (les schémosymboles,
les grammosymboles, les iconosymboles).
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La matrice structurale se
trouve spécialement développée ci-dessous, quant à sa portion représentative.
S'agissant de cette portion,
il est loisible de préciser qu'elle est faite d'un couple principal
flanqué d'un couple associé.
Le couple principal est formé
de l'orthoreprésentation,
déclarée advenue "chaque fois que des schèmes
permettent correctement que
s'ajoute, pour un récepteur donné, une autre idée à celles que l'on
peut se faire d'eux-mêmes, si celle-ci semble convenir à tel ou tel
objet réel ou fictif, concret ou abstrait", et de l'ortho(méta)représentation, déclarée
advenue "chaque fois que, de manière organique,
transparaissent, au-delà du
régime représentatif, les "moyens", matériels notamment, qu'en son
ordinaire fonctionnement l'orthoreprésentation
à la fois requiert et estompe".
Le couple associé est formé de
la dysorthoreprésentation,
déclarée advenue "chaque fois qu'un effet
d'orthoreprésentation se trouve engagé et entravé", et de la dysortho(méta)représentation "chaque
fois qu'un effet
d'ortho(méta)représentation se trouve engagé et entravé".
L'hypothèse de l'exhaustion structurale
(représentative) présume lors
que l'écrit représentatif ne
survient jamais sous d'autres structures que celles de l'écrit orthoreprésentatif (ou orthoscript), de l'écrit dysorthoreprésentatif (ou dysorthoscript), de l'écrit ortho(méta)représentatif (ou orthotexte), de l'écrit dysortho(méta)représentatif
(ou dysorthotexte).
C'est une explicitation de telles catégories qu'opère le fascicule "Unification fondamentale de l'écrit",
et c'est à une élucidation de tous
les écrits, quels soient-ils, et dans leurs moindres aspects,
que, à partir des concepts plus pointus qu'impliquent ces deux matrices
(la matrice modale et la matrice structurale) la Textique a pour mission de procéder.
II. Envergure
Dès lors qu'il s'agit d'élargir l'envergure de ses investigations, la Textique établit d'ores et déjà,
avec le fascicule "Unification
fondamentale" les communes structures qui se trouvent
correspondre aux modes grammique
et iconique.
Gilles
TRONCHET: Un aperçu de la textique
Proposant une simple présentation de la Textique, ce volume a été publié en
2012. Il a une double visée: d'abord, fournir un historique succinct,
pour montrer dans quelles conditions et selon quelles étapes la Textique est apparue et s'est
constituée en une discipline nouvelle ; puis, offrir un exposé des
principaux concepts et outils d'analyse élaborés jusqu'à présent.
Tout d'abord, comme la Textique
s'efforce d'établir une théorie unifiante des structures de l'écrit, il
est indispensable d'expliquer la très large portée qu'elle donne à son
objet, puis de préciser comment il trouve à se spécifier selon
différents modes, permettant
d'envisager, notamment, les particularités des caractères
alphabétiques, des images et des symboles.
Ensuite, est retenu un domaine plus restreint et sans nul doute
familier à tout lecteur, l'écrit
représentatif relevant du mode
grammique: cela correspond, quitte à simplifier un peu, aux
écrits basés sur des séries de lettres, associables aux sonorités d'une
langue et susceptibles, par équivalence avec d'autres séries, de faire
surgir certaines idées (ainsi lorsqu'un terme s'échange avec sa
définition). Il s'agit d'inventorier et d'expliciter les grandes
catégories capables d'appréhender exhaustivement les structures
possibles dans un écrit grammique:
la Textique prétend y
parvenir, en l'attente d'une éventuelle démonstration contraire,
susceptible de relancer la recherche.
Enfin, il a semblé utile de signaler quelques-uns des instruments
analytiques servant à explorer en détail les dispositifs repérables
dans un écrit représentatif,
sachant que l'un des acquis majeurs de la Textique consiste à distinguer, par
rapport aux structures qui sont au service de la représentation, celles
qui outrepassent un tel régime,
en imposant leurs contraintes propres à la représentation, alors forcée
de s'adapter. C'est le cas par exemple avec les rimes classiques, mais
aussi avec beaucoup d'autres agencements irréductibles à la logique
représentative, qui relèvent dès lors d'un régime métareprésentatif.
Il faut observer toutefois qu'un simple aperçu comme celui-ci ne
saurait dispenser à propos de la Textique
davantage qu'une information initiale: une approche théorique plus
fouillée, débouchant sur une pratique effective de la discipline, exige
de bien plus amples développements.
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INVESTIGATION
:
Daniel BILOUS:
Ecrire "Coups de billard" dans le détail
Faisant suite à d’autres plus exclusivement centrées sur l’objet, la
présente contribution se propose un double but.
D’un côté, parce que nul écrit
analytique ne saurait porter sur rien, l’on tâche d’y montrer,
de façon détaillée, selon quels précis mécanismes certaine affiche
publicitaire :
donne à voir la complexe transformation en symboles d’éléments iconiques
offrant l’image d’une scène. (De personnages censés jouer au billard,
elle fait un pictogramme renvoyant au jeu, et du tapis vert bordé de
noir, une enseigne de la marque à promouvoir. En sus, telles deux
métamorphoses, qui marquent le glissement d’un régime représentatif, l’iconique, à un autre régime représentatif, le symbolique, une spéciale structure les articule: la "rime
visuelle" qui semble bien outrepasser la représentation, bref un genre
de structures que la textique
dit métareprésentatives).
De l’autre, et parce que, du moins pour la textique, nulle analyse ne
saurait s’écrire sans que l’on
interroge très précisément ses façons d’y réussir, l’on examine, de
façon détaillée, le style qui pourrait le mieux l’exposer: c’est la
formule spéciale d’une rédaction
selon deux zones, l’une en langage "courant" et destinée à qui
aborderait la discipline en novice, l’autre en langage "technique",
réservée à qui voudrait en connaître davantage et moins vaguement.
Jean-Claude
RAILLON: Miroitements
Les albums de bandes dessinées offrent le plus souvent une double
numérotation: l’une indique l’ordre des pages dans la succession des
feuillets, l’autre indexe la succession des planches dans le cours du
récit. Cette double numérotation souligne que pages et planches sont
des objets de statut différent: les premières appartiennent au livre
dont elles constituent le volume et les secondes participent d’un
régime narratif auquel elles imposent une scansion. Les relations entre
ces deux univers ne manquent pas et il en est de remarquables. On se
propose de le montrer en examinant le détail d’une planche des
aventures de Gaston par Franquin.
Jean RICARDOU:
Arvers à revers
Dès lors qu'il est envisagé comme tel, un objet peut l'être selon deux
manières: ou bien, synthétiquement, selon un goût pour le global, suivant une attention à son tout (ce qui correspond plutôt à la dénomination); ou bien,
analytiquement, selon un goût pour le local,
suivant une attention à l'ensemble des
parties qui le composent (ce qui correspond, de façon distincte,
plutôt à la définition,
voire, quand l'objet s'y prête,
à la description).
Toutefois, à observer les choses de moins loin, il appert que ces deux "pôles", loin d'aimablement s'offrir,
l'un vis-à-vis de l'autre, d'une façon indépendante, entretiennent une
permanente liaison d'ordre conflictuel: telle partie peut s'imposer jusqu'à se
substituer au tout (suivant ce
qui peut avoir pour nom l'"illustion dyssynecdochique de la partie pour
le
tout"); inversement, le tout
peut s'imposer jusqu'à se substituer à l'ensemble des parties (suivant ce qui
peut avoir pour nom l'"illusion dyssynecdochique du tout pour ses
parties").
Ce que la présente contribution étudiera principalement, c'est le
deuxième phénomène, sensible avec l'ambiguïté du "détail", lequel vaut, d'un côté, de
façon relativement valorisante, pour "un
des petits éléments", et, d'un autre côté, de façon relativement
péjorative, pour "un élément sans
importance".
Elle s'y appliquera en revenant sur la détection par un texticien avisé
(Gilles Tronchet), dans ce qu'il est convenu d'appeler "Le Sonnet d'Arvers", de ce qu'il
pourrait bien falloir appeler un "détail
ravageur", en examinant ce qui a permis d'abord, de
sempiternellement l'ignorer, puis, maintenant, de l'apercevoir, et en
comparant les diverses solutions loisibles pour l'abolir.
Jean-Christophe
TOURNIÈRE: Spécification de la virtualisation
La communication ici résumée aménagera, visant à éclaircir le phénomène
de virtualisation, et à partir
de la rigoureuse théorie textique
dans laquelle il se trouve conceptualisé, deux temps spécificatifs.
Un temps spécificatif général
examinera, en vue d’un affermissement, la situation du concept de virtualisation par rapport à ceux de
présentation
et de représentation.
Un temps spécificatif particulier
détaillera, en vue d’un approfondissement, ce qui nécessitera le
recours aux concepts de potentialisation
et d’actualisation, les principes structuraux conditionnant
la virtualisation dans ses
manifestations diverses.
Gilles
TRONCHET: Astérisques et périls: un détail de présentation dans un
certain roman
Dans le roman Les Vanilliers,
signé par Georges Limbour, la présentation mobilise, pour souligner les
subdivisions du récit à l'intérieur de chaque partie, des trios
d'astérisques. Or il se trouve que la règle présentative ainsi mise en
œuvre ne s'applique pas intégralement. Il s'agira d'étudier avec soin
les conséquences d'une telle dérogation à un dispositif en apparence
anodin, et de montrer comment elle joue de diverses manières dans la
complexité des structures et des effets qu'établit cet écrit.
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INVITATION
:
Laurent
LIENART: Anatomies marginales
Pointer un élément, l’isoler de son système, en soulignant
paradoxalement les nécessaires « rimes » qu’il lui concède, suscite
parfois, d’un point de vue éthologique, des éclats de voix ou de rire, marques
bruyantes de désapprobation.
Afin de donner de la chair à cette affirmation, trois écrits (si est
retranché celui en cours d’élaboration ou encore celui qui en sera,
plus ample, issu) seront mobilisés: La
mélancolie de Zidane de Jean-Philippe Toussaint (Minuit, 2006), Le régime des passions de Clément
Rosset (Minuit, 2001) et La tyrannie
sportive. Théorie critique d’un opium du peuple de Jean-Marie
Brohm (Beauchesne, 2006).
Au sein de ces trois écrits, morceaux ou miettes, en raison de l’attention sourcilleuse qui leur
sera, selon le bon vouloir des scalpels réunis, prêtée, provoqueront un
effet
palinodique au niveau du registre auquel le texte appartient.
En effet, ces trois écrits, malgré leurs registres lyrique,
philosophique ou critique spectaculairement affichés, basculeront tous,
une fois le souci du détail
opérant, dans le registre comique.
Ainsi, en premier, dans La
mélancolie de Zidane de Jean-Philippe Toussaint, le souci du détail, pris dans un
phénomène à décrire de sursis,
débouche sur une farce heidegerienne.
Ainsi, en deuxième, dans Le régime
des passions de Clément Rosset, le souci du détail, pris dans un
phénomène à déjouer de sous-nom,
débouche sur une attrape obscène.
Ainsi, en troisième, dans La
tyrannie sportive. Théorie critique d’un opium du peuple de
Jean-Marie Brohm, le souci du détail,
pris dans un phénomène à mesurer de surnombre,
débouche sur un diagnostic à l’emporte-pièce de paranoïa.
Sandra
SIMMONS: La répétition en détail
A la "loupe textique", tout paraît délicat, foisonnant de complexités
et de problématiques. C'est pourquoi la présente contribution se
propose de faire un état des lieux concernant la répétition, ce qui
opère des effets divers dans un écrit. Sous analyse, et selon les cas,
les phrases ou les bribes de phrases répétées guident la lectrice ou le
lecteur vers une stagnation due en partie à une sérialisation, ou bien
vers une évolution rapide. Est-ce donc un effet de vague, le fait de
lire ce qui est re-mis devant les yeux? Si oui, et c'est justement le
point de cette contribution, faut-il encore déterminer si les mots
constituent un objet flottant sur l'impulsion de la lecture, ou si les
mots inscrits forment la vague elle-même?
Michel
SIRVENT: Détails de taille: à propos de Description de San Marco de Michel Butor
La réédition d'un texte peut entraîner divers changements affectant sa
lettre. Ce ne semble être trop le cas de l'ouvrage original paru en
1963 chez Gallimard, repris en 2007 dans le tome V "Le génie du lieu 1"
des Œuvres complètes de Michel Butor
aux Editions de la Différence. Or voici un texte qui est loin d'être
réductible à ses seules composantes verbales - disons
morpho-syntaxiques ou linguistiques. Il se singularise sous divers
aspects "typographiques" ou, dirons-nous, spatio-visuels. En-deçà ou
bien au-delà de ses stricts ressorts représentatifs liés aux différents
discours qu'il entrelace, ces aspects divers et variés procèdent de ce
que nous avons appelé ailleurs la dimension
présentationnelle du texte (1). Sous l'angle des
seules structures
dites généralement "textuelles", d'une édition l'autre, ces menues
modifications, ainsi de format, de mise en page, peuvent paraître très
secondaires. Il s'agirait de simples "détails" sans conséquences
puisque, en effet, d'un livre l'autre, en aucun cas ne semble le
"texte" littéralement et significativement altéré. À plus forte raison,
l'affaire peut paraître encore plus anodine lorsque les éléments
concernés se situent dans une zone de l'ouvrage que l'on dit
"péritextuelle": ainsi d'une quatrième de couverture, voire d'un
dépliant sis en annexe du volume. Dans cette perspective, on analysera
en particulier les conséquences relatives à ces deux éléments qui font
l'objet - par la force des choses et peut-être sans autre solution
pratique dans le cadre d'une édition d'Œuvres
complètes - d'un simple déplacement.
(1) Michel Sirvent, Georges Perec ou le dialogue des genres,
Rodopi, 2007, p. 77.
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EXPLICATION
Des
séances d'explication,
sous la responsabilité de
Daniel Bilous, et avec le concours de Jean-Christophe Tournière, auront
pour objectif de faire bien saisir, et sur l'appui d'exemples, le
système conceptuel majeur, à partir du fascicule ISE (13) "Intelligibilité structurale de l'écrit"
(Evolution 2013).
Dans une première phase, il
s'agira de traiter les difficultés éventuellement rencontrées par
d'aucunes et d'aucuns pendant leur préparation
ou les séances d'initiation.
Dans une seconde phase, il
s'agira de poursuivre, amorcée lors des deux premières journées et avec
un grand souci de clarté inclinant à multiplier les reformulations, la
rigoureuse exposition du système
conceptuel majeur.
Première séance: La
textique - Ecrit (schème, comparution)
Textique:
discipline animée d'un double souci: d'une part, celui de concourir à
une théorie unifiée des structures de
l'écrit, quel soit-il, sous ses divers aspects; d'autre part, celui
d'établir, conjointement, une théorie
unifiée de l'activité d'écriture, quelle soit-elle, sous ses
divers angles (ISE (13), UF-4.1).
Ecrit:
ensemble des éléments d'un champ rendu sensible au moins par un
effet
différentiel (ISE (13), UF-4.12).
Schèmes:
visibles zones
issues d'un effet différentiel qui comparaissent dans le champ qu'elles impliquent (ISE (13),
UF-15.5).
Comparution:
opération
universelle par laquelle, selon la schémisation, un effet différentiel impliquant un champ y fait advenir toujours, sur
sa totalité, au moins deux schèmes
(ISE (13), UF-15.10).
Deuxième séance: Modes
(schémique, grammique, iconique, symbolique)
Mode schémique:
manière d'être d'un écrit
quand il est fait de simples schèmes
(ISE (13), UF-15.9).
Grammes:
schèmes
permettant, seuls ou réunis, de produire un effet représentatif en ce que,
diversement liables, par le relais de spéciales
associations convenues, aux sons d'au moins une langue selon
certaines suites déterminées, ils contribuent à permettre que s'ajoute,
pour un récepteur envisagé, au moins une autre idée à celles qu'on peut
se faire d'eux-mêmes (ISE (13), UF-16.5).
Mode grammique:
manière d'être d'un écrit
quand il est fait de grammes
(ISE (13), UF-16.8).
Icônes:
schèmes
permettant, seuls ou réunis, de produire un effet représentatif en ce que, sans
devoir être liés aux sons d'une langue, ils comportent, pour un
récepteur envisagé, au moins un caractère déterminant de tel objet ou
type d'objet distinct, concret ou abstrait, réel ou fictif, vu sous un
certain angle, dit objet concerné,
et dont l'idée, ainsi, s'ajoute à celles que l'on peut se faire
d'eux-mêmes (ISE (13), UF-16.11).
Mode iconique:
manière d'être d'un écrit
quand il est fait d'icônes (ISE
(13), UF-16.14).
Symboles:
schèmes
permettant, seuls ou réunis, de produire un effet représentatif en ce qu'ils
rendent possible que s'ajoute, pour un récepteur envisagé, directement
ou indirectement, par le relais au moins d'une spéciale association, reçue ou convenue, au moins une autre idée à
celles que l'on peut se faire d'eux-mêmes (ISE (13), UF-16.17).
Mode symbolique:
manière d'être d'un écrit
quand il est fait de symboles
(ISE (13), UF-16.25).
Troisième séance:
Structures, Paramètres (chorismes, phonisme (dont morphisme, photisme,
chronisme)), Régimes (présentation, représentation,
métareprésentation)
Structure:
tout ensemble d'éléments isssu
d'au moins une relation (ISE (13), UF-4.2).
Paramètre:
tout aspect d'une structure susceptible d'une
détermination et d'une organisation (ISE
(13), UF-5.9).
- paramètre phanique:
apparence d'un schème
- hypoparamètre morphique:
bordement d'un schème
- hypoparamètre photique: luminosité
d'un schème
- hypoparamètre chromique: couleur
d'un schème
- paramètre chorique:
situation d'un schème.
Orthoreprésentation:
opération
par laquelle des schèmes
permettent correctement que
s'ajoute, pour un récepteur envisagé, au moins une autre idée à celles
qu'on peut se faire d'eux-mêmes (ISE (13), UF-18.6).
Ortho(méta)représentation:
opération
par laquelle un écrit conduit
organiquement, de correcte
façon, directe ou
indirecte, les "moyens", matériels notamment, qu'en son ordinaire
procès celle-ci à la fois requiert et, en son conjoint effet destitutif, estompe, à une restitution au-delà de l'orthoreprésentation (ISE (13), UF-24.6).
Quatrième séance:
Factures (orthostructure, dysorthostructure), Pratique (écriture,
récriture)
Factures:
diverses réalisaions par lesquelles peut s'offrir
une structure (ISE (13), UF-10.1).
Orthostructure:
structure
censée correcte en son efficience additionnelle (ISE (13), UF-10.5).
Dysorthostructure:
structure
censée incorrecte en son efficience additionnelle (ISE (13), UF-10.6).
Ecriture:
enchaînement des opérations qui concourent à la venue d'un écrit dans ses diverses structures (ISE (13), UF-4.28).
Récriture:
enchaînement des opérations qui concourent, à partir d'un écrit, à la venue d'un
nouvel autre écrit.
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ATELIER
D'ÉCRITURE :
Les règles du
BESTIAIRE
Le travail quotidien en Atelier
d'écriture se fera en deux phases sur la base d'un programme,
lié à de précises considérations théoriques, mais qu'il est possible
d'honorer d'une façon toute naïve, en suivant simplement, au mieux, les
neuf prescriptions que voici:
Première règle:
Chaque écrit, destiné à un perfectionnement collectif, et pouvant
ultérieurement faire partie d'un corpus intitulé BESTIAIRE, sera établi
de façon individuelle sous les relatives apparences d'un article
encyclopédique ayant pour thème un animal fantastique.
Deuxième règle:
Il débutera par le nom de l'animal, précédé d'un article défini, et se
terminera par une mise en rapport de cet être avec un autre dont le
nom, formant le dernier mot de l'ultime ligne, et l'article qui le
précède seront mentionnés avec des points de suspension (en principe,
dans le corpus, cette zone recevra le titre de l'écrit suivant).
Troisième règle:
Il adoptera, en guise de titre, le nom de l'animal, exclusivement
composé avec le plus grand nombre possible des lettres du mot BESTIAIRE.
Quatrième règle:
Il choisira, pour ce nom, une combinaison de ces lettres capable de
fournir approximativement un certain sens.
Cinquième règle:
Il déterminera, à partir du sens ainsi produit, certains caractères
majeurs de l'animal.
Sixième règle:
Il se composera d'une série de neuf lignes, toutes faites de neuf mots.
Septième règle:
Il manifestera au moins une fois, en les comportant à des places
respectives notables, les lettres du mot de base, BESTIAIRE.
Huitième règle:
Il présentera, si possible, au moins une mention capable d'assurer une
désignation de certains des aspects matériels du mot de base, BESTIAIRE.
Neuvième règle:
Il offrira, si possible, au moins une mention capable d'évoquer certain
de ses propres aspects matériels hors ceux qu'il partage avec le mot de
base, BESTIAIRE.
+++
La première phase sera
consacrée, sur plusieurs séances, à la lecture et à la récriture
collectives, selon une méthode stricte, d'un des écrits qu'auront composé, dans cette
optique, au préalable, certains participants (pour information,
précisons que l'écrit examiné
en 2011 a été "La SIBARITE").
L'écrit examiné:
La SIBARITE
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«Sybarite:
personne qui recherche les plaisirs dans une atmosphère de luxe et de
raffinement » (Petit Robert)
|
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«Y:
I grec
(ainsi dit parce
qu’il servait aux Latins à transcrire le upsilon
grec) » (Petit Robert)
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|
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La sibarite
est un
|
authentique
animal voulant
six barres
|
pour son
image mais
|
ne
sachant incorporer que trois
|
d’entre
elles. Bien
|
que
belle à sa façon,
|
elle
éprouve une carence
|
absolue
et se ressent
tristement
|
gauche,
cherchant ce qui
|
réussirait
à la rendre adroite.
|
Connu
depuis les anciens
|
idiosyncrasiques
grecs qui
manquaient de
|
ce qu’elle
possède,
|
tout son
comportement la pousse
|
à féconder
son œuf
|
en
visant maints plaisirs, son
|
rite lui
intimant une
|
bascule
spéciale vers l... ...
|
|
(le
tribar) |
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|
|
(J.R.)
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+++
La deuxième phase, au fil des
séances suivantes, sera vouée à un examen et une éventuelle
recomposition de cet écrit (pour information, précisons que l'écrit recomposé, en 2011, a
été "Le SIBARITE").
L'écrit recomposé:
Le SIBARITE
|
«Sybarite:
personne qui recherche les plaisirs dans une atmosphère de luxe et de
raffinement » (Petit Robert)
|
|
«Y:
I grec
(ainsi dit parce
qu’il servait aux Latins à transcrire le upsilon
grec) » (Petit Robert)
|
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|
Le sibarite
est un
|
autre
animal rêvant six
barres
|
pour son
image mais
|
ne
sachant incorporer que trois
|
d’entre
elles. Bien
|
que beau
à la lettre,
|
il éprouve
un vide
|
abyssal
et se ressent
tristement
|
gauche,
cherchant ce qui
|
réussirait
à la rendre adroite.
|
Connu
depuis les anciens
|
idiomes
grecs qui manquaient de
|
ce qu’elle
possède,
|
tout son
comportement la pousse
|
à féconder
son œuf
|
en
visant maints plaisirs, son
|
rite lui
intimant une
|
bascule
spéciale vers l... ...
|
|
(le
tribar) |
|
|
|
(d'après
J.R.)
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