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APPOSER SA
MARQUE : LE SCEAU ET SON USAGE
( AUTOUR DE L'ESPACE ANGLO-NORMAND )
( colloque publié
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Mise à jour
21/09/2023
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DU MARDI 4 JUIN (19 H) AU SAMEDI 8 JUIN (18
H) 2013
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DIRECTION :
Clément BLANC-RIEHL,
Jean-Luc CHASSEL, Christophe MANEUVRIER
Organisé par le Centre Michel de Boüard (CRAHAM), l’Office
universitaire d’études normandes (OUEN) de l'Université de Caen
Basse-Normandie et le service des Sceaux des Archives nationales.
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ARGUMENT :
Le sceau, porteur d’une image personnelle, voire intime, rendue
publique par la pratique, constitue un objet d’étude à la croisée des
sciences humaines et sociales (histoire, histoire de l’art,
archéologie, histoire du droit, sociologie, anthropologie). Des travaux
récents menés à la fois sur les empreintes de cire et les matrices de
sceaux, mais aussi sur les productions diplomatiques, soulèvent de
nouvelles questions sur les usages du sceau, spécialement dans
l’administration de la preuve, et leur diffusion jusque dans des
milieux parfois très modestes. Qui dispose ou peut disposer d’un sceau?
Pour quels usages? Où et par qui sont fabriquées les matrices, comment
sont-elles conservées ou cancellées?
L’espace normand et anglo-normand, au sein duquel les pratiques
sigillographiques furent aussi originales que diversifiées durant
l’époque médiévale, sera privilégié, mais on souhaite ouvrir la
réflexion à d’autres espaces, européens et méditerranéens, et à
d’autres périodes, notamment à l’Antiquité hellénistique et romaine.
Le colloque sera également l’occasion de réfléchir au devenir des
collections anciennes (matrices, empreintes, moulages), de faire le
point sur l’état de la documentation disponible, sur les inventaires en
cours et sur les projets de numérisation et de restauration entrepris
récemment, en France et à l’étranger. La multiplication des opérations
archéologiques durant ces dernières décennies et l’essor de la
détection en Europe de l’Ouest ont également renouvelé l’approche
traditionnelle du sceau, tant en ce qui concerne certains types
d’empreintes (sur argile ou sur métal) que les matrices.
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CALENDRIER
DÉFINITIF :
Mardi 4 juin
Après-midi:
ACCUEIL DES
PARTICIPANTS
Soirée:
Présentation du Centre, des colloques et des participants
Mercredi 5 juin
Matin:
Introduction:
les
usages anciens du sceau
Jean-Claude
CHEYNET: L'usage des sceaux à Byzance d'après les sceaux des
Francs au service de l'Empire
Après-midi:
Le
renouvellement des
études
Laurent MACÉ: Bullam meam plumbeam impono, le
scellement de plomb dans le Midi de la France (XIIe-XIIIe siècles)
Inès VILLELA-PETIT: Images de la
cour de Charles VI à travers une collection de sceaux détachés au
Cabinet des médailles
Alfons
PUIGARNAU: The seals that mark the present time
Maria DO ROSÁRIO BARBOSA MORUJÃO:
Sceau et pouvoir: l’usage du sceau par les rois du Portugal au Moyen Age
Jeudi 6 juin
La
spécificité des
pratiques normandes
Matin:
Clément
BLANC-RIEHL: Les sceaux de la Normandie
Christophe
MANEUVRIER: L’usage des sceaux dans les campagnes de la
Normandie médiévale (XIIe-XIVe siècle)
Caroline SIMONET: Vexin normand
et Vexin français: une frontière politique peut-elle tracer une
frontière sigillographique?
Après-midi:
Séance
accueillie par Bernard BECK à
l'Abbaye d'Hambye (avec visites)
Isabelle BRETTHAUER: Apposer la
marque de l’autorité: les sceaux de juridiction normands, XIIIe-XVe
siècles
Árpád M. NAGY: Le contre-sceau
de Rotrou. Les gemmes magiques antiques au Moyen Age
Philippe JACQUET: Comment
fabrique-t-on un sceau dans la chancellerie archiépiscopale de Rouen au
XIIIe siècle? Les apports récents de la tomographie
Soirée:
Françoise
JANIN: Une pratique dénuée de sens? Sceller un traité en
France
au XXIe siècle
Vendredi 7 juin
Les
ecclésiastiques
normands et leurs sceaux
Matin:
Agnès PRÉVOST
& Marie-Adélaïde NIELEN: La découverte de poils ou
cheveux humains dans les sceaux mérovingiens et carolingiens
(communication préparée avec Philippe
Charlier)
Grégory
COMBALBERT: Dire le sceau et l’acte de sceller dans les
actes
normands (XIIe-début du XIIIe siècle)
Michaël BLOCHE: Les sceaux des
abbés et du convent de Fécamp jusqu’au début du XIVe siècle
Après-midi:
Ghislain
BRUNEL: Une mode, des techniques: les actes scellés sur lacs
de
cuir mégissé en France
Christophe
MAUDUIT: Sceaux et pratiques sigillaires d’abbés normands
(XIIe-XIIIe siècle)
Markus SPÄTH: Différenciation et
rattachement. L’élaboration des sceaux des monastères normands et de
leurs prieurés anglais au XIIe et XIIIe siècles
Richard ALLEN: Les sceaux du
chartrier de l'abbaye de Savigny de 1112 à 1300
Maria DO
ROSÁRIO BARBOSA MORUJÃO: Présentation du projet "Créer un corpus
de sceaux portugais"
Samedi 8 juin
Matin:
L’élaboration
des corpus
Dominique DELGRANGE: Les
collections de matrices comme source de l’histoire du sceau
Chantal SENSÉBY: Transcrire sans
dessiner les sceaux. Quel sens donner à cette démarche? (France de
l’Ouest, XIe-XIIIe siècles) [enregistrement audio en ligne sur la Forge
Numérique de la MRSH de l'Université de Caen Normandie]
Arnaud BAUDIN: L’inventaire
numérique des sceaux de Champagne-Ardenne
Après-midi:
Le
sceau prolongement
de soi-même?
Ambre VILAIN-DE BRUYNE: Le
devenir post-mortem des sceaux médiévaux: le cas des matrices brisées
normandes
DÉPARTS
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RÉSUMÉS :
Richard ALLEN:
Les sceaux du chartrier de l'abbaye de Savigny de 1112 à 1300
La présente communication se propose de faire connaître les sceaux
appendus aux chartes provenant de l'abbaye de Savigny, seul chef
d'ordre monastique fondé en Normandie qui rejoignit en 1147 l'ordre
cistercien. Même mutilé, le chartrier, qui se compose d'environ 1700
chartes, pour l'essentiel des XIIe et XIIIe siècles, est
particulièrement riche en documents scellés. Il contient plus de 300
sceaux pour la période allant jusqu'en 1300 de types extrêmement variés
(les actes privés y sont spécialement nombreux), dont beaucoup sont
inédits, tandis que d'autres présentent des différences par rapport aux
exemplaires connus; d'autres, enfin, s'ils n'apportent rien d'original,
méritent toutefois d'être scrutés plus attentivement qu'ils ne l'ont
été jusqu'à présent, car les spécimens identiques n'existent qu'en très
petit nombre. Prétendre, à partir des seules empreintes conservées dans
le chartrier savinien, étudier l'apparition et la diffusion du sceau
dans la société médiévale chevauchant la frontière sud-ouest du duché
normand serait bien sûr imprudent, mais l'analyse du corpus nous offre
néanmoins la possibilité d'éclairer l'histoire d'un dossier
diplomatique encore quelque peu méconnu, ainsi que celle d'une région
qui très souvent fait elle-même un peu figure d'oubliée dans les
recherches historiques.
Arnaud BAUDIN:
L’inventaire numérique des sceaux de Champagne-Ardenne
L’Inventaire des sceaux de Champagne,
établi entre 1912 et 1939 par Auguste Coulon à partir des fonds
d’archives de Champagne-Ardenne, demeure à ce jour inédit. Dans son
état actuel, cet Inventaire consiste en 2997 moulages conservés aux
Archives nationales. C’est la raison pour laquelle les Archives
départementales de l’Aube ont engagé, depuis 2010, le recensement de
leurs chartes scellées et empreintes de sceaux (environ 1500 pièces).
L’inventaire prend en compte les empreintes de toute nature, sans
limite chronologique, dans l’ensemble des fonds d’archives. Il applique
les normes descriptives internationales en vigueur, intègre les
problématiques de conservation préventive, de numérisation, d’encodage
des instruments de recherche et de mise en ligne des données,
confrontant ainsi archivistes, universitaires et informaticiens. La
communication présentera la méthode suivie pour cet inventaire à partir
des fonds déjà inventoriés. Elle s’attachera à préciser les
partenariats développés afin d’aboutir, à terme, à une édition
numérique commune à la Champagne-Ardenne.
Arnaud Baudin est docteur en histoire
médiévale de l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, membre associé
du Laboratoire de Médiévistique Occidentale de Paris (LAMOP) et
directeur-adjoint des Archives et du Patrimoine de l’Aube. Ses
recherches portent sur le comté de Champagne au Moyen Age et
l’emblématique aristocratique et religieuse. Il travaille actuellement
à l’inventaire des sceaux et chartes scellées conservées aux Archives
départementales de l’Aube et à l’édition du cartulaire de l’abbaye
cistercienne de Larrivour.
Publications
Emblématique
et pouvoir en Champagne. Les sceaux des comtes de Champagne et de leur
entourage (XIe-XIVe siècles), Langres, Éd. Dominique Guéniot,
2012.
Templiers. De
Jérusalem aux commanderies de Champagne, Paris, Somogy-Éditions
d’Art, 2012 (co-direction avec G. BRUNEL et N. DOHRMANN).
"Les sceaux de l’ordre du Temple", dans Templiers. De Jérusalem aux commanderies
de Champagne, Paris, Somogy-Éditions d’Art, 2012, p. 162-166.
"Sigilli nostri impressione signavimus,
images et identités sigillaires des évêques de Châlons du XIe au XVIIIe
siècle", dans Bulletin des Amis de
la cathédrale de Châlons-en-Champagne, n°2, septembre 2010, p.
21-28.
"Vitry-en-Perthois au Moyen Age ou la mutation inachevée d'un bourg
castral champenois", dans Mémoires
de la Société des Sciences et Arts de Vitry-le-François, t. 41,
2005, p. 5-56.
"De la Champagne à la Morée: l'héraldique de la maison de
Villehardouin", dans 1204, la
quatrième croisade: de Blois à Constantinople et éclats d'empires
(catalogue des expositions du Musée-Château de Blois et du Musée du
cabinet des Médailles de la BnF, octobre 2005- janvier 2006), I.
VILLELA-PETIT (dir.), Revue
française d'héraldique et de sigillographie, t. 73-75, 2005, p.
97-112.
Toutes les publications sur le site du LAMOP:
http://lamop.univ-paris1.fr/spip.php?rubrique6.
Clément
BLANC-RIEHL: Les sceaux de la Normandie
En matière de sigillographie, comme dans bien d'autres domaines de
l'érudition, la Normandie fait figure de pionnier. Alors que les
Archives nationales ne commencent à s'intéresser vraiment à la question
que dans les années 1840-1850, vingt ans plus tôt, à travers la
publication
du recueil des sceaux normands de Lechaudé d'Anisy, le corpus
sigillaire est pris en compte dans le cadre du développement des études
régionales. En 1861, Germain Demay est mandaté par l'administration
centrale pour inventorier et mouler les sceaux conservés dans les
départements afin de constituer à Paris une collection de tous les
sceaux conservés en France. Cette opération d'envergure marque à sa
manière la victoire de la centralisation jacobine. Cette communication
se propose d'étudier, à travers notamment la comparaison de deux
méthodes d'enquêtes et d'analyse documentaire, la manière dont le
corpus
sigillaire est convoqué, voire exploité, à des fins politiques
dans le cadre du tropisme Paris-Province. Elle est aussi l'occasion de
revenir sur quelques figures de l'érudition franco-normande du XIXe
siècle.
Michaël
BLOCHE: Les sceaux des abbés et du convent de Fécamp jusqu’au début du
XIVe siècle
Les sceaux des abbés et du convent de la Trinité de Fécamp n’ont jamais
fait l’objet d’une étude approfondie sur le long terme. La présente
analyse va donc du XIIe siècle au début du XIVe siècle, d’une part en
raison d’un corpus d’actes d’abbé originaux et donc d’empreintes de
sceaux trop restreint pour la période XIe-XIIe siècles, d’autre part
parce que, passé le début du XIVe siècle, c’est une nouvelle ère qui
commence pour la sigillographie à Fécamp, avec notamment l’avènement
des types armoriés. Un corpus a été constitué à cette fin, à partir de
documents des Archives nationales, de la Bibliothèque nationale de
France, et des Archives départementales de la Seine-Maritime. Il
comprend douze empreintes originales, quelques dessins, et des moulages
de la fin du XIXe siècle. Certes il ne comporte aucune matrice, il
existe des lacunes pour quelques abbatiats, et certains sceaux ont
disparu au cours du XXe siècle, mais il est malgré tout suffisant pour
introduire aux sceaux fécampois singuliers à plus d’un titre
(contre-sceaux notamment) et encore assez méconnus malgré le prestige
de l’abbaye.
Publications
"Les sceaux des abbés et du couvent de la Trinité de Fécamp, XIIe -
début du XIVe siècle", dans Tabularia,
à paraître.
"Le chartrier de l'abbaye de la Trinité de Fécamp (929-1190): une
source importante pour l'histoire anglo-normande", Études normandes, 2012 (2), à
paraître.
"Le chartrier de l'abbaye de la Trinité de Fécamp (928/929-1190), étude
et édition critique", dans Positions
des thèses soutenues par les élèves pour obtenir le diplôme
d’archiviste paléographe, Paris: École nationale des chartes,
2012, p. 33-40.
"Note de lecture: Records,
administration and aristocratic society in the Anglo-Norman realm.
Papers commemorating the 800th anniversary of King John's loss of
Normandy, éd. Nicholas Vincent", dans Bibliothèque de l’École des chartes,
t. 168, fasc. 2, 2011, p. 598-600.
Isabelle
BRETTHAUER: Apposer la marque de l’autorité: les sceaux de juridiction
normands (XIIIe-XVe siècles)
Les sceaux de juridiction sont une des composantes des actes notariés
dont la production a connu un essor important à partir de la fin du
XIIIe siècle: les sceaux de juridiction sont la marque du pouvoir royal
ou princier, au nom duquel les actes sont écrits. L’étude de ces sceaux
se développera en plusieurs points: le premier portera sur une étude
iconographique et diplomatique afin d’analyser les évolutions générales
et la tendance à une certaine uniformisation tant des motifs que des
types de scellement. Une fois ces aspects matériels posés, il
conviendra de s’interroger sur les coûts de production ou de
restauration des sceaux, à travers des mentions comptables. Enfin, le
dernier développement mettra en lumière les différents usages qui sont
faits du sceau hors celui d’authentification des actes (notamment
l’apposition sur des documents de nature privée) et donc la diffusion
large auprès de la population.
Publications
"Le rôle du tabellion dans l’élaboration des contrats, l’exemple d’un
bail de métairie en Normandie (1371)", Histoire et Sociétés Rurales, n°30,
2e semestre 2008, p.91-103.
(avec Caroline Bourlet et la collaboration de Monique Zerdoun),
"L’utilisation du papier comme support de l’écrit de gestion par les
établissements ecclésiastiques parisiens au XIVe siècle. Résultats
d’enquête", C. Bourlet et M. Zerdoun, éd., Les matériaux du livre médiéval,
[actes du colloque du GDR "Matériaux du livre médiéval", Paris,
novembre 2007], Turnhout, éd. Brepols, 2010, p.165-202.
"Actes et registres du tabellionage ancien d’Alençon, 1352-1404",
Mathieu Arnoux et Olivier Guyotjeannin, (éd.), Tabellions et tabellionages de la France
médiévale et moderne, [actes des colloques de septembre 2005 et
septembre 2007], Paris, éd. de l’Ecole des Chartes, 2011, p.253-277
("Mémoires et documents de l’Ecole des Chartes", 90).
"Étude de deux chartriers de laïcs en Basse-Normandie au Moyen Age", De l’usage de l’acte notarié à la fin du
Moyen Age, [actes de la table-ronde "Du tribunal au coffre, les
usages variés de l’acte notarié à la fin du Moyen Age", organisée par
Kouky Fianu, à l’Université d’Orléans, 21 mai 2010], Cahiers de Recherches Médiévales et
Humanistes, n°22, 2011, p.431-440.
A paraître
"Y a-t-il un marché de l’acte écrit en Normandie à la fin du Moyen
Age?", Quaderni di Ricerca,
accepté par le comité de lecture.
(co-éd., avec Mathieu Arnoux), Inventaire
des registres de notaires normands antérieurs au XVIe siècle, Cahiers Léopold Delisle, à paraître
en 2013.
Ghislain
BRUNEL: Une mode, des techniques: les actes scellés sur lacs de
cuir mégissé en France
Souvent citée dans les descriptions de chartes ("scellée sur lacs de
cuir"), jamais analysée précisément du point de vue matériel, la
pratique du scellement des actes avec des lacs ou courroies de cuir
noués à travers le repli du parchemin reste un domaine mal connu de la
sigillographie. Les Archives nationales (Paris) ont lancé depuis
l’automne 2011 une vaste enquête pour recenser, décrire et protéger ces
objets précieux et fragiles, conservés principalement dans les archives
ecclésiastiques; bien que le repérage soit loin d’être achevé, le
corpus actuel dépasse déjà le nombre de 300 items. En plus d’établir la
chronologie longue de cet usage - un évêque de Paris scelle encore de
cette manière en 1229 et un laïc en 1238 ! -, sa géographie et sa
sociologie, on s’attachera à en caractériser la technique car la
longueur, l’épaisseur et le nouage de ces attaches sont loin d’être
uniformes. Pourquoi maintient-on cet usage ancien au seuil du XIIIe
siècle? Quels rapprochements peut-on faire entre son déclin et le
développement du scellement sur double queue de parchemin? En fonction
de quels critères les sigillants changent les matériaux des attaches de
leurs sceaux? L’étude des lacs de cuir permet de rejoindre les
préoccupations plus générales de la sigillographie sur l’art de sceller.
Ghislain Brunel est
archiviste-paléographe, docteur en histoire médiévale de l’université
de Paris I Panthéon-Sorbonne, conservateur en chef du patrimoine,
responsable aux Archives nationales (Paris, département du Moyen Age et
de l’Ancien Régime) du fonds du Trésor des chartes royal et des
archives des établissements ecclésiastiques. Ses recherches portent sur
l’histoire de la seigneurie et de la paysannerie dans le nord de la
France, ainsi que sur les pratiques de l’écrit au Moyen Age.
Publications
"Chartes et chancelleries épiscopales du nord de la France au XIe
siècle", dans À propos des actes
d'évêques (études réunies par Michel Parisse en hommage à Lucie
Fossier), Nancy, Presses universitaires de Nancy, 1991, p. 227-244.
"Sceaux, art et société au Moyen Age", Bulletin de la Société nationale des
Antiquaires de France, 1995, p. 266-272.
Images du
pouvoir royal. Les chartes décorées des Archives nationales, XIIIe-XVe
siècle, Paris, Archives nationales - Somogy éditions d’art, 2005.
"Du tabellion de l’évêque au tabellion du roi: le cas de la Picardie
méridionale aux XIIIe et XIVe siècles", dans Tabellions et tabellionages de la France
médiévale et moderne. Etudes réunies par Mathieu Arnoux et
Olivier Guyotjeannin, Paris, Ecole nationale des chartes, 2011, p.
85-98.
Jean-Claude
CHEYNET: L'usage des sceaux à Byzance d'après les sceaux des Francs au
service de l'Empire
Les sceaux de plombs servaient à Byzance à authentifier les documents
qu’ils scellaient ou à garder secrète une correspondance ou encore
à assurer des garanties pour divers objets, tissus précieux ou reliques
par exemple. Les bulles ont été utilisées par les Occidentaux dans
trois cas de figures: les mercenaires embauchés par l’Empire, les
croisés de la première croisade lorsqu’ils s’établissent sur des
territoires jadis byzantins, enfin les Francs qui s’étaient emparés
des provinces italiennes. Il se trouve qu’il s’agit
presqu’exclusivement de Normands, dont la plupart sont passés par le
sud d’Italie.
Grégory
COMBALBERT: Dire le sceau et l’acte de sceller dans les actes
normands (XIIe-début du XIIIe siècle)
La
communication apportera un éclairage non sur le
sceau lui-même en tant qu’objet matériel, mais sur la manière dont les
auteurs d’actes en parlent, l’annoncent (ou non) et, à travers ces
annonces, sur l’importance qu’ils lui accordent et la manière dont ils
justifient ou explicitent son utilisation. Après quelques observations
sur la fréquence des annonces de sceaux dans la documentation étudiée,
selon le moment et les types d’actes, je proposerai d’abord une
recension et une analyse du vocabulaire employé pour désigner le sceau,
principalement dans les formules de validation des chartes. Sera en
particulier quantifié et étudié l’emploi des termes qui, au-delà de
sigillum, peuvent faire référence, soit à l’objet matériel, soit au
moyen
juridique de validation que constitue le sceau. Dans cette perspective,
les substantifs dont sigillum est le complément présentent un intérêt
particulier. La désignation de l’acte de sceller sera également
analysée, en particulier à travers les verbes évoquant
l’utilisation du sceau ou le scellement, comme les verbes renvoyant
explicitement à l’apposition matérielle du sceau au bas de la charte.
Une attention particulière sera portée à la place relative qu’occupent,
dans ces formules, les différents moyens de validation mentionnés les
uns par rapports aux autres, en particulier le document écrit
(considéré comme objet?) et le sceau, souvent évoqués ensemble dans la
deuxième moitié du XIIe siècle. Les mentions de l’autorité ou de la
nécessité du sceau seront également recensées et étudiées. L’ensemble
de ces thématiques sera approché en portant une attention soutenue aux
évolutions observables au fil du temps, et en prenant soin de les
mettre en rapport avec l’évolution plus générale des pratiques
documentaires entre la première moitié du XIIe et la première moitié du
XIIIe siècle. La documentation utilisée sera constituée de chartes
normandes des XIIe
et XIIIe siècles (jusqu’en 1220/1230), en particulier les actes
d’évêques. Entre autres, la base de données SCRIPTA (Site caennais de
recherche informatique et de publication des textes anciens) sera
sollicitée, tout comme l’édition - actuellement en cours de préparation
- des actes des évêques d’Evreux en TEI. Des éclairages comparatifs
provenant de l’examen d’actes anglais (essentiellement d’actes
épiscopaux) pourraient venir compléter l’étude.
Dominique
DELGRANGE: Les collections de matrices comme source de l’histoire du
sceau
L’étude des matrices de sceaux, outils servant à imprimer une marque
sur de la cire, plus tard sur du papier, a porté principalement sur les
objets les plus remarquables, d’un point de vue artistique ou
historique, donc sur des cas isolés. Les matrices conservées dans des
collections ont jusqu’ici souvent posé plus de problèmes qu'apporté de
solutions aux chercheurs. Plusieurs difficultés peuvent expliquer la
confidentialité des inventaires et études: la lecture malaisée, la
petite dimension et l’état de conservation de certaines pièces, le
passage d'une pièce d'une collection à une autre, la présence de
nombreux faux, pastiches et copies, et surtout le fait qu'il s'agit
d'objets "orphelins", retirés de leur contexte. Les collections de
matrices de sceaux méritent d’être encore mieux considérées "comme
source de l’histoire du sceau". Au-delà de l’intérêt archéologique,
lorsque les lieux et conditions de trouvailles ou le passage d'une
collection à une autre ont été documentés, ils apportent un éclairage
sur les aspects techniques des pratiques sigillaires et aussi sur la
question de l’érudition historique.
Maria DO
ROSÁRIO BARBOSA MORUJÃO: Sceau et pouvoir: l’usage du sceau par les
rois du Portugal au Moyen Age
Cette communication se propose d’étudier l’usage du sceau par les rois
du Portugal du XIIe au XIVe siècle, et de répondre à quelques questions
essentielles: pourquoi la spécificité de la royauté portugaise, qui
utilise dès le début un sceau héraldique, biface, par rapport à la
forme d’écu normand? Sur quels documents était-il apposé aux temps de
sa création et diffusion? Quand le sceau en plomb est apparu, dans les
premières décennies du XIIIe siècle, quelles étaient les règles de son
emploi? En quelles circonstances et pour quel genre de documents la
matrice équestre, introduite par Alphonse III, élevé à la cour royale
française, était-elle utilisée? Répondre à ces questions
permettra de mieux connaître les usages du sceau royal au Moyen Age au
Portugal, de les situer par rapport aux pratiques d’autres royaumes et
de comprendre la signification et la valeur qu’on accordait alors à
l’apposition sigillaire.
Professeur auxiliaire à la Faculté de
Lettres de l’Université de Coimbra (Portugal) ; Maria Do Rosario
Barbosa Morujao est docteur en Histoire du Moyen Age avec une thèse sur
la cathédrale de Coimbra, en tant qu’institution et chancellerie
(XIe-XIVe siècles). Ses principaux intérêts scientifiques sont:
histoire religieuse et sociale du Portugal médiéval, paléographie,
codicologie, diplomatique et sigillographie.
Philippe
JACQUET: Comment fabrique-t-on un sceau dans la chancellerie
archiépiscopale de Rouen au XIIIe siècle? Les apports récents de la
tomographie
Après l’'apparition du contre-sceau, les modifications internes des
liens et l'amélioration des cires, le début du XIIIe siècle est une
période où la technique sigillaire se stabilise. La chancellerie
archiépiscopale de Rouen adopte très rapidement des modes d’'apposition
très "modernes" tout en conservant d'’autres formes plus archaïques.
L'’usage de la tomographie, pour révéler la structure des empreintes,
cherche à différencier la technique courante de construction du sceau,
des méthodes anecdotiques ou personnelles, puis de les comparer avec
les pratiques d'’autres chancelleries contemporaines. La confrontation
de ces observations est l’'opportunité de faire la synthèse des plus
récentes améliorations de l’'imagerie 3D couplée à la tomographie dont
les apports vont modifier la consultation et la compréhension des
sceaux et ouvrent de nouveaux champs de recherche.
Philippe Jacquet est restaurateur
sigillaire, depuis 25 ans. Il a obtenu le Prix des métiers d’'art en
1998 catégorie "Restauration" et le Prix Heilbronn 2005 pour
l’'inventaire des sceaux du fonds des Chalon (Jura, coll. privée) et
leur restauration. Son entreprise Scel Art’ a été labellisée Entreprise
du patrimoine vivant en 2008. Il collabore avec le Centre
Ernest-Babelon (Iramat-UMR 5060 CNRS-Orléans) sur l'’étude des
colorants des sceaux. Depuis 2007, ses recherches portent sur la
fabrication des sceaux plaqués entre le VIIIe et le XIe siècles. Il
développe, par ailleurs, depuis 2008, des outils d’imagerie 3D
appliqués à la sigillographie.
Publications
"Le sceau de Hardouin de Tonnerre évêque de Langres: sceau et usage de
faux", Cahiers Haut-Marnais,
262-263 (2010).
"Radiographie, scanner et sigillographie", M. Gil et JL. Chassel (eds),
Pourquoi les
sceaux? La sigillographie, nouvel enjeu de l’histoire de l'art,
p. 93-103, Lille, 2011.
Françoise
JANIN: Une pratique dénuée de sens? Sceller un traité en France
au XXIe siècle
Cette communication propose, à partir du corpus des traités signés par
la France au cours de la première décennie du XXIe siècle, une
présentation et une analyse de la pratique actuelle du scellage des
traités. Il peut paraître singulier de présenter, dans un colloque
consacré pour l’essentiel à la sigillographie médiévale, une
intervention dont l’objet porte exclusivement sur les sceaux
contemporains. Pourtant, les pratiques diplomatiques contemporaines,
oubliées des études diplomatiques, ne sont pas sans rappeler les
pratiques médiévales et témoignent d’une continuité qui ne laisse pas
d’étonner. Pourquoi scelle-t-on aujourd’hui encore un traité? Pourquoi
en scelle-t-on certains et non d’autres? Quelle est la part de la
tradition mal connue, voire inconnue et incomprise? Quel sens peut-on
accorder à une pratique qui n’a plus d’utilité ni juridique ni
fonctionnelle? C’est à ces questions que l’on entend apporter des
éléments de réponse. Les sources et le périmètre de cet exposé
sont étroitement liés. La chance de l’historien du temps présent est
d’avoir accès aux acteurs, et l’entretien accordé par la responsable du
service du Protocole du ministère des Affaires étrangères, en charge de
la signature des traités, se révèle de fait une source fondamentale
dans
l’étude projetée, déterminante dans la définition de la période
envisagée. Le nombre de traités signés annuellement par la France étant
en outre élevé (environ 250 par an), il est nécessaire de privilégier
un champ chronologique restreint. Pour ces raisons, il est envisagé
d’étudier les traités scellés signés au cours de la première décennie
des années 2000. Une approche statistique et typologique des traités
scellés et de leurs sceaux constitue la base de la réflexion. Elle doit
permettre non seulement de connaître le nombre de traités scellés par
rapport au nombre total des traités signés par la France en 2001-2010
(environ un sur dix d’après les premières estimations), mais aussi
d’étudier la forme de ces accords (simplifiée ou solennelle) ainsi que
le domaine concerné. Ces premiers éléments doivent dans un second temps
être mis en relation avec la forme et le motif du sceau.
Cette vue d’ensemble dessinée, il semble nécessaire d’éclairer
l’opération même du scellage. Les aspects matériels retiennent d’abord
l’attention: à quel moment le traité est-il scellé
(immédiatement après la signature ou quelques jours plus tard)? Qui est
chargé de l’opération elle-même? La réponse à ces questions laisse
entrevoir la place centrale du service du Protocole, qui conduit non
seulement les opérations matérielles, mais intervient aussi dans la
décision de sceller ou de ne pas sceller un traité. C’est dans les
mécanismes et les motivations de cette décision que doit être cherché
le sens que revêt l’apposition du sceau sur un traité au XXIe siècle.
Il ne saurait bien sûr être question d’y accorder une valeur juridique
ou fonctionnelle. Faut-il en déduire pour autant qu’il n’y a là qu’un
résidu de formalisme et que cette pratique, dont le sens s’est
définitivement perdu, est répétée par simple habitude, de manière
aléatoire? Il semble plutôt, d’après les premières observations, que le
sceau soit considéré comme l’élément ultime parachevant la forme du
traité et, partant, le traité lui-même. L’apposition du sceau permet de
"finir le traité", selon l’expression de la chef du service du
Protocole, et de traduire ainsi matériellement la haute valeur
juridique et symbolique de l’accord. Dans cette hypothèse, le sceau
devient un élément de décorum — pris dans l’acception spécifique de ce
qui sied et respecte les convenances, le protocole et le cérémonial. Le
sceau serait ainsi une marque établissant une hiérarchie entre les
traités, les uns banals et ordinaires, les autres "achevés" et dignes,
pour tout dire, d’être le trésor de ce Trésor des chartes contemporain
qu’est la Conservation des traités du ministère des Affaires étrangères.
Laurent MACÉ: Bullam meam plumbeam impono, le
scellement de plomb dans le Midi de la France (XIIe-XIIIe siècles)
La période de développement de la bulle de plomb, depuis le milieu du
XIIe jusqu’au dernier quart du XIIIe siècles, semble être assez
caractéristique de certains territoires du Midi de la France et, plus
précisément, des régions proches du sillon rhodanien. Son emploi y est
assez répandu puisque sont concernés aussi bien d’importants princes
locaux (comtes de Toulouse, comtes de Forcalquier) que des grands
seigneurs territoriaux (les Guilhem de Montpellier, les vicomtes de
Marseille) ou de puissantes cités (Arles, Avignon) ainsi que de hauts
dignitaires ecclésiastiques (archevêque de Narbonne, évêque de
Maguelone). A l’origine de ce type de scellement, interviennent des
influences diverses au cœur de ce véritable carrefour culturel: usages
de la chancellerie pontificale, mais aussi impériale puisqu’une partie
de la région rhodanienne se trouve en terre d’empire, sans oublier
l’apport non négligeable des cités maritimes italiennes (Gênes et Pise)
dont les élites marchandes sont en contact permanent avec les
principales villes portuaires du golfe du Lion.
Publications
"Les seigneurs ensenhatz: deux sceaux de princes musiciens (XIIe
siècle)", dans M. Gil et J.-L. Chassel (éds.), Pourquoi les sceaux? La sigillographie,
nouvel enjeu de l’histoire de l’art, Lille, 2011, p. 293-310.
"Un clocher, un donjon et l’agneau pascal. Toulouse au reflet de ses
sceaux (XIIIe siècle)", dans B. Suau, J.-P. Amalric et J.-M. Olivier
(éds.), Toulouse, métropole
méridionale: vingt siècles de vie urbaine, Toulouse, 2009, vol.
1, p. 241-255.
"Par le tranchant, la rave et l’hermine. Pouvoir et patronyme: les
sceaux des Trencavel (XIIe-XIIIe siècles)", Cahiers de civilisation médiévale,
n°202, 2008, p. 105-128.
"Le nom de cire. Jalons pour une enquête sur les sceaux vicomtaux du
Midi (XIIe-XIIIe siècles)", dans Vicomtes
et vicomtés dans l’Occident médiéval, Toulouse, 2008, p. 305-317.
Christophe
MANEUVRIER: L’usage des sceaux dans les campagnes de la
Normandie médiévale (XIIe-XIVe siècle)
Il y a longtemps que les spécialistes ont montré combien l’usage du
sceau en Normandie était sans égal en France, soulignant notamment
l’importance des "sceaux paysans" que l’on ne rencontre nulle part
ailleurs dans le royaume. Pourtant, ces sceaux villageois - plus que
"paysans" - n’ont guère été étudiés jusqu’à présent. Quels hommes et
quelles femmes, dans les villages, pouvaient disposer d’un sceau, et
pour quels usages? Pour sceller des actes écrits, bien sûr, mais aussi
des poteries, des draps, des souvenirs de pèlerinages, etc., car le
sceau est d’abord une marque d’authentification. Mais l’empreinte est
également une mise en scène de soi porteuse d’une identité personnelle
et sociale. L’étude des sceaux féminins révèle ainsi une évolution du
couple et du statut des villageoises. Le choix d’un type de sceau
traduit généralement la volonté de marquer son appartenance à un groupe
social, mais on observe parfois la volonté d’un individu de se
distinguer du commun à travers l’usage d’une matrice de cuivre finement
gravée, tandis que de petits chevaliers savaient se contenter d’une
matrice grossière en plomb, identique à celle de leurs tenanciers ou de
leurs voisins roturiers. Ces matrices de sceaux, même lorsqu’elles
étaient fabriquées à l’aide d’un plomb bon marché, étaient destinées à
être montrées, comme l’atteste la présence de décors moulés sur leur
revers. Sceller un acte écrit était donc une action chargée d’une
réelle solennité qui nécessitait une grande maîtrise technique, acquise
dans le cadre familial. Souvent, en effet, les marques apposées par des
frères, sœurs, ou parents, relèvent des mêmes procédés tandis que
d’autres empreintes réalisées par des tiers en diffèrent fortement.
Comme l’affirment souvent les annonces de sceaux rédigées à la fin des
chartes, l’empreinte était apposée de la main même du sigillant, homme
ou femme, dont la maîtrise technique témoigne de la pratique régulière
de l’usage du sceau.
Christophe Maneuvrier est Maître de
conférences en histoire du Moyen Age à l’Université de Caen
Basse-Normandie, membre du Craham (UMR 6273, CNRS/UCBN), et
co-directeur de l’Office Universitaire d’Études Normandes à la MRSH de
Caen. Ses recherches portent sur l’usage des sceaux et la pratique de
l’écrit dans la Normandie médiévale.
Publications
"Remarques sur les premiers usages du français dans les chartes
normandes du XIIIe siècle", Mélanges
offerts à Catherine Bougy, Annales de Normandie, 62e année, vol.
62, n°2, juillet-décembre 2012, p. 55-65.
Le registre
de Guillaume Guérart, tabellion de Lisieux (1390-1393), Enquêtes
Rurales 13, Cahiers de la Maison de la Recherche en Sciences Humaines,
LII, Caen, 2011, 344 p.
(avec Marion Thébault), "À propos du cartulaire de Mondaye: Les dépôts
de sceaux de référence dans les établissements religieux normands au
XIIIe siècle", Annales de Normandie,
n°1, 2011, p. 171-176.
(avec Clément Blanc-Riehl), "La matrice de l’abbaye du Mont
Saint-Michel", Annales de Normandie,
n°1, 2011, p. 165-169.
(Avec Gilles Rondel), "Une matrice de sceau de Laurent, abbé de Cerisy
(1252-1276)", Annales de Normandie,
n°1, janvier-juin 2009, 2010, p. 161-164.
Christophe
MAUDUIT: Sceaux et pratiques sigillaires d’abbés normands
(XIIe-XIIIe siècle)
Dès les années 1130-1150, les actes abbatiaux normands commencent à se
munir de sceaux, d’abord laïcs, puis abbatiaux. La communication
s’efforcera d’apprécier, à partir de sources normatives (décisions de
chapitres généraux, bulles pontificales...), le développement,
l’affirmation du sceau abbatial, et, à travers un corpus de 50 sceaux
d’abbés bénédictins, cisterciens et de chanoines réguliers, de
s’interroger sur l’imago,
c’est-à-dire l’image personnelle du sigillant qui représente,
emblématise et symbolise l’abbé médiéval. Enfin, on s’interrogera sur
la part de liberté dont l’abbé jouit dans le choix de sa désignation,
lui dont la vie et l’attitude sont dictées par la règle de son ordre.
Christophe Mauduit est membre associé du
CRAHAM (UBCN/CNRS) au sein de l'Université de Caen Basse-Normandie.
Publication
"Les actes abbatiaux en Normandie: l'exemple des diocèses de Coutances
et Avranches", dans Tabularia
(à paraître).
Árpád M. NAGY:
Le contre-sceau de Rotrou. Les gemmes magiques antiques au Moyen Age
Le contre-sceau de Rotrou, archevêque de Rouen entre 1168-1184 (Paris,
Archives Nationales, n°6363) est l’empreinte d’une gemme antique
décorée d’une iconographie spéciale. Il représente une figure à pied de
serpent et à tête de coque, vêtue d’une cuirasse et tenant un bouclier.
Ce schéma appartient à une catégorie bien définie des gemmes de
l’époque romaine impériale, celle des "gemmes magiques". Après une
brève introduction sur ce type d’amulettes antiques, je me propose de
présenter l’histoire médiévale de ce schéma iconographique dont la
popularité est attestée par des sources littéraires et par plusieurs
contre-sceaux et sceaux secrets appartenant à l’élite laïque et
ecclésiastique du XIIe et XIIIe siècles dans la partie occidentale de
l’Europe. Dans la dernière partie de ma communication, je présenterai
des indices qui rendent légitime l’hypothèse selon laquelle deux de ces
gemmes auraient été gravés au Moyen Age.
Árpád M. Nagy est directeur de la
Collection des Antiquités du Musée des Beaux-Arts, Budapest et
Korrespondierendes Mitglied de l’Institut Archéologique Allemand. Son
activité scientifique porte entre autres sur les gemmes magiques de
l’époque romaine. Il dirige un projet international de construction
d’une banque de données sur les gemmes magiques (The Campbell Bonner
Magical Gems Project, voir classics.mfab.hu/talismans).
Agnès PRÉVOST
& Marie-Adélaïde NIELEN: La découverte de poils ou cheveux humains
dans les sceaux mérovingiens et carolingiens (communication
préparée
avec Philippe
CHARLIER)
Nombre de textes font référence à la présence de traces humaines dans
les sceaux, tout particulièrement à l'ajout volontaire de cheveux ou de
poils de barbe à la cire. Or, bien que certains affirment que "l'usage
de la barbe dans les traités et leurs actes est donc un fait acquis et
indubitable", les rares textes et sceaux cités sont aujourd'hui
disparus. La découverte lors d'un travail de restauration de fibres
dans un puis plusieurs sceaux plaqués de rois mérovingiens et
carolingiens vient valider ces récits jusqu'alors sans réalité
matérielle. Ces fibres auraient pu être un renfort végétal. Mais la
période des textes concernés, celle des rois chevelus, et la manière
dont ces fibres sont intimement mêlées à la cire, laissent au contraire
penser que l'on est en présence d'une pratique volontaire. L'analyse
scientifique de fibres prélevées sur plusieurs sceaux du corpus étudié
a depuis confirmé leur nature humaine. On doit alors s'interroger sur
la valeur symbolique de la présence de ces cheveux dans le sceau,
volonté ferme du sigillant de faire corps avec celui-ci. Dans la
mesure où la longue chevelure semble être un attribut nécessaire du
détenteur du pouvoir, l'introduction de cheveux dans la cire du sceau
pourrait avoir la fonction de renforcer et de consolider le pouvoir
exécutoire de l'acte, en matérialisant la présence du sigillant en son
sein.
Bibliographie
Philippe CHARLIER, Marie-Adélaïde NIELEN, Agnès PREVOST, "Les sceaux
des 'rois chevelus', une énigme médiévale", dans Archeologia, n°504, nov. 2012.
Marie-Adélaïde NIELEN, Corpus des
sceaux français du Moyen Age. Tome III, Les sceaux des reines et des
enfants de France, Paris, Service interministériel des Archives
de France, 2011.
Id., Lignages d'Outre-Mer -
Introduction, notes et édition critique, Académie des
Inscriptions et des Belles-Lettres, Paris, 2003.
Id., La présence latine en Orient au
moyen âge, Direction des Archives de France, Centre historique
des Archives nationales ; textes réunis par Ghislain Brunel; avec la
collab. de Marie-Adélaïde Nielen.
Id., "L'inventaire des sceaux de la Champagne: un projet d'Auguste
Coulon", Les sceaux, sources de
l'histoire médiévale en Champagne, Actes des tables rondes de la
Société française d'héraldique et de sigillographie (Troyes, 14
septembre 2003; Reims, 9 octobre 2004), Paris, 2007, p. 19-22.
Id., "Du comté de Champagne aux royaumes d'Orient: sceaux et armoiries
des comtes de Brienne", Chemins
d'Outremer, Etudes sur la Méditerranée offertes à Michel Balard,
D. COULON, C. OTTEN-FROUX, P. PAGÈS et D. VALÉRIAN (dir.), Byzantina
Sorbonensia, 20), t. 2, p. 589-606.
Id., "Les sceaux des reines de France: un instrument de pouvoir?", Des images et des mots: les documents
figurés dans les archives, Ch. DEMEULENAERE–DOUYÉRE et C.
SOUCHON (dir.), Paris, 2010, p. 21-35.
Id., Les Champenois à la croisade,
Templiers: de Jérusalem aux commanderies de Champagne, A.
BAUDIN, Gh. BRUNEL, N DOHRMANN (dir.), Somogy éditions d'art, 2012.
Agnès PREVOST, "La conservation des sceaux en cire aux Archives
nationales", dans Support tracé,
n°8, 2009.
Id., Clauses techniques pour la
conservation-restauration des documents scellés et collections
sigillographiques. Direction des archives de France, document en
ligne, mise à jour 2010.
Id., Actes du colloque du groupement de recherche 2836, "Matériaux du
livre médiéval", novembre 2007.
Id., "Records about state of conservation and restoring of seals (Base
de donnée pour l’état sanitaire et la restauration des sceaux)", dans Seal conservation research congress,
Conseil international des Archives, Merton College, Oxford, mars 2007.
Alfons
PUIGARNAU: The seals that mark the present time
The Catalan historian, lawyer and polititian Ferran de Sagarra i Siscar
(1853- 1939) studied for his lifetime the medieval and modern seals of
Catalunya. Between 1916 and 1932 he published his five volumes of the
Catalan Sigillography: Inventory, Description, and Study of the Seals
of Catalonia recording more than five thousand of royal, civil and
ecclesiastical different seals. His work is still considered a
masterpiece and was awarded both with the Martorell Prize of Spanish
archaeology for his unpublished work Sigil.lografia Catalana in 1912,
and the Prix Duseigneur of the l’Académie des Inscriptions et Belles
Lettres of Paris in 1935. This paper is an analysis of the Ferran de
Sagarra personal notes he had taken for preparing his sigillography.
Throught an accurate study of his own notes and drawings it is possible
to record how his historiographical motivations and political
intentions evolved during this project. At the end of the nineteenth
century Sagarra begun studying these seals and he go his work finished
when the Spanish Republica took the political power in Spain (1931).
This is a case of how a scholar who studied an entire collection of
seals chaned his mind from being not interested in real politics to
publish a work on sigillography with a clear intention of uncovering
the essence of his own national political identity. The main objective
of this paper is to show a significant example of the use of seals as a
progressive legitimation for political nationalist purposes at the
beginning of the twentieth century. It is ultimately the good historian
contemporary use of the seals with a new historiographical intention.
The used primary sources are holded at the section of Manuscripts and
Rare books in the National Library of Catalonia (BDC). They are in
seven boxes of documentation concerning Sagarra’s work on sigillography
with special regard to the medieval period of the count-‐kings † of the
Crown of Aragon. Medieval manuscripts of the Archives of the Crown of
Aragon and seals linked with the medieval history of Catalonia from
different Spanish and French arhives will also be used. With this work
I want to establish an ideological linkage between the Middle Ages and
the present times; to consider the study of seals as a posibility for
historical manipulation and national memory; to think on seals in terms
of historiographical tendencies; to unveil a fresh collection of
unpublished contemporary manuscript sources; and to analyse the
relationship between history and intention in the use of seals.
Alfons Puigarnau (Barcelone 1968)
studied his degree in Art History at the University of Barcelone (1992)
and his doctorate at the Pompeu Fabra University (1999) on the theology
of light in the iconography of the Maiestas Domini in the 12th century.
Associate Professor of Aesthetics and Art History ay the Internacional
University of Barcelona since 2001. Since 1995 he develops this topic
in contact with the Warburg Institute (London) and links it to Medieval
Political Theology, Neoplatonism and Art, Ceremonies of breaking Seals
and the role of sigillography concerning its historiographic role for
medievalism and its contact with Contemporary senses of nations and
nationalisms. He has published with Brill (Leiden) and Brepols
(Turnhout).
Chantal
SENSÉBY: Transcrire sans dessiner les sceaux. Quel sens donner à cette
démarche? (France de l’Ouest, XIe-XIIIe siècles)
A partir de la fin du XIe siècle, l’usage du sceau se répand dans le
Val de Loire tout en cohabitant avec d’autres formes de validation des
actes. Son emploi s’intensifie au XIIe siècle. En revanche, comme l’a
souligné dès 1993 J.-L. Chassel, les cartulaires des XIe-XIIIe siècles
proposent peu de dessins de sceau. Assurément, ils ne traduisent pas
une indifférence des cartularistes à ce signe de validation. Mais ce
parti pris surprend au moment où le sceau, image personnelle du
sigillant et donc signe identitaire, fait florès. Selon certaines
analyses récentes, les médiévaux, en annonçant la validation par le
sceau dans l’eschatocole, rendraient inutile la reproduction du sceau
en copie sous forme de dessin. Toutefois, les croix de validation et
les devises parfois, elles aussi très fréquemment annoncées, sont
transférées du document d’origine vers le recueil de copies. La
question mérite par conséquent d’être réexaminée à la lumière de
considérations récentes sur le cartulaire et les pancartes de
Saint-Aubin d’Angers et d’observations faites sur d’autres cartulaires
ligériens.
Agrégée d’histoire, maître de
conférences à l’Université d’Orléans, Chantal Senséby est l’auteur d’un
doctorat consacré à la société et aux formes de peuplement en Touraine
méridionale aux XIe et XIIe siècles (1995). Depuis 1997, elle a
réorienté ses recherches sur les pratiques documentaires et judiciaires
dans les établissements religieux ligériens. Elle a soutenu en 2012 un
dossier d’Habilitation à diriger des recherches intitulé: L’écrit documentaire. Production et usage
dans le Val de Loire (France de l’Ouest, XIe et XIIe siècles).
Caroline
SIMONET: Vexin normand et Vexin français: une frontière politique
peut-elle tracer une frontière sigillographique?
Lorsque le comté du Vexin se trouve partagé au XIe siècle entre duc de
Normandie et roi de France, le sceau connaît encore un usage très
restreint. Cette frontière politique persiste pendant tout le XIIe
siècle, précisément au moment où se forgent bon nombre d’usages
sigillaires, à mesure que le sceau se diffuse dans la société. Lorsque
la Normandie intègre le domaine royal en 1204, le Vexin normand a reçu
une structure institutionnelle différente de celle du Vexin français,
administré pour sa part comme le reste du domaine royal depuis plus
d’un siècle. Cette césure politique et institutionnelle a-t-elle eu des
répercussions sur le sceau, outil avant tout juridique? Cette
communication tentera de définir, pour les XIIe-XIIIe siècles, le
profil sigillographique d’une région à l’origine unique mais
arbitrairement coupée en deux par une volonté politique forte et qui
ainsi s’est trouvée en situation de marche, tant côté français que
normand.
Publications
"Les sceaux des évêques et des abbés. Des emblèmes dans l’Eglise", dans
Histoire et
images médiévales: héraldique et emblèmes, Thématique n°25
(mai-juin 2011).
"La dévotion mariale en Laonnois au Moyen Age: le legs des sceaux", L’ami du Laonnois, n°47
(janvier-février 2011).
"Changer d’armoiries au Moyen Age: l’exemple des sceaux du Laonnois", L’ami du Laonnois, n°45 (janvier
2010).
Sceau et
pouvoir à Laon et à Soissons (XIe-XVe siècles), Thèse soutenue à
Paris I - Panthéon-Sorbonne (2008).
Markus SPÄTH:
Différenciation et rattachement. L’élaboration des sceaux des
monastères normands et de leurs prieurés anglais au XIIe et XIIIe
siècles
À partir de la conquête de l’Angleterre par les Normands en 1066
jusqu’à la fin du Moyen Age, les mondes monastiques de part et d’autre
de la Manche entretiennent des relations très étroites d’un point de
vue institutionnel, économique, mais aussi culturel. A l'inverse, on
peut constater que souvent l’iconographie et le style des sceaux
monastiques ont été totalement différents: le motif du saint patron
dans une apparence archaïque en Normandie, une esthétique avancée des
images de l’architecture religieuse gothique de l’autre côté de la
Manche. La conception artistique des sceaux et leur fonction dans le
processus d’usage et d’échange des monastères et de leurs prieurés sont
au centre de cette contribution.
Markus Späth est docteur en histoire et
histoire de l’art médiévale de l’Université d’Hambourg/Allemagne.
Depuis 2008, il est Dilthey-Fellow de Fondation "Volkswagen" à
l’Université "Justus Liebig" de Giessen, où il dirige un projet sur les
images des sceaux corporatives aux XIIIe et XIVe siècles.
Publications
"The body and its parts: iconographical mataphors of corporate identity
in 13th century common seals", dans Pourquoi
les sceaux? La sigillographie nouvel enjeu de l’histoire de l’art,
éd. Jean-Luc Chassel/Marc Gil, Villeneuve d’Ascq: PU du Septentrion,
2011, p. 383-399.
(éditeur) Die Bildlichkeit
korporativer Siegel im Mittelalter. Kunstgeschichte und Geschichte im
Gespräch (sensus. Studien zur mittelalterlichen Kunst 1),
Cologne: Boehlau Verlag, 2009.
"Individuum und Gruppe. Zu einem Bildkonzept nord- und ostfranzösischer
Stadtsiegel des 12. und 13. Jahrhunderts", dans Francia 36 (2009), p. 67-90 (avec
un résumé français).
Ambre
VILAIN-DE BRUYNE: Le devenir post-mortem des sceaux médiévaux: le cas
des matrices brisées normandes
Si la pratique sigillaire s’inscrit fondamentalement dans une démarche
juridique de validation des actes, si l’adoption et la diffusion d’un
sceau à l’échelle d’un continent ne cessent d’interroger l’historien
sur les transformations de la société médiévale, l’étude de ces riches
problématiques n’épuise pas un objet dont la valeur ontologique n’est
plus à démontrer. Le lien puissant unissant le sigillant à la matrice
de son sceau explique un certain nombre de pratiques culturelles
différentes de celles ayant prévalu à la définition même de cet objet.
Quelques indices archéologiques, comme les lieux de découverte ou les
traitements parfois violents que ces images ont subis, impliquent des
formes de ritualisation qui n’ont par ailleurs laissé aucune trace
documentaire. La découverte de plusieurs matrices brisées en Normandie,
dont celle d’un ecclésiastique de la fin du XIIIe siècle, nous a
conduit à rassembler un corpus plus large d’objets ayant subi des
traitements physiques particuliers. Considérant la destruction de la
matrice dans un cadre post-mortem
nous nous interrogerons sur les acteurs, les lieux et la manière dont
on brise ces objets. Par ailleurs, l’abondance des matrices retrouvées
intactes, dont le nombre est en constante augmentation, permet-elle
d’envisager a contrario la
conservation comme un fait majeur dans le cadre de la memoria? Cette contribution se
donne pour objectif de poser les jalons d’une réflexion sur les usages
post-mortem des matrices de sceaux au cours du Moyen Age.
Médiéviste et sigillographe, Ambre
Vilain-De Bruyne est spécialiste de l'histoire de la représentation des
villes médiévales qu’elle a étudiée dans le cadre de sa thèse de
doctorat soutenue en 2011 devant l’Université de Lille III. Elle a
assuré le co-commissariat de l'exposition Empreintes et matrices, les sceaux du
patrimoine historique et artistique du Nord, XIIe-XVIIIe siècle
(Lille, Palais des Beaux-Arts, 2008). Chercheur invité au Département
des Monnaies, Médailles et Antiques de la Bibliothèque nationale de
France entre 2009 et 2012, elle avait en charge la publication du
catalogue des matrices de sceaux de cette institution. Depuis novembre
2012, elle est pensionnaire à l’Institut national d’histoire de l’art.
Publication
"Les sceaux de Delft et d’Ypres à la fin du Moyen Age: entre simple
signe et observation du monde visible", dans Pourquoi les sceaux? La sigillographie,
nouvel enjeu de l’histoire de l’art (Villeneuve d’Ascq, 2011).
Inès
VILLELA-PETIT: Images de la cour de Charles VI à travers une collection
de sceaux détachés au Cabinet des médailles
Le Département des monnaies, médailles et antiques de la Bibliothèque
nationale de France conserve un ensemble assez méconnu de matrices et
empreintes de sceaux, médiévaux pour la plupart. A côté du fonds
ancien, constitué à la Révolution et enrichi d’acquisitions
ponctuelles, des 690 matrices publiées par Gustave Schlumberger en 1914
et léguées en 1929, et des 204 empreintes et 83 matrices léguées plus
récemment par le collectionneur lyonnais Claudius Côte (1962), le don
en septembre 1885 par la comtesse Octave de Bastard d’Estang des
collections de son beau-père, l’historien Auguste de Bastard d’Estang
(1792-1883), y a fait entrer 258 empreintes acquises en mars 1830 d’un
ancien commis au Cabinet des titres. La provenance de ces dernières,
sans doute la Chambre des Comptes de Paris, est corroborée par le
contenu de la collection : sceaux royaux, des grands feudataires et des
officiers de la couronne. Bien que détachés, ces sceaux sont identifiés
et surtout datés sur les languettes de parchemin, ce qui laisse espoir
de retrouver les actes correspondants.
A la faveur des observations menées lors de deux campagnes de
restauration successives, en 2007 et 2011, qui ont permis de traiter
l’ensemble de la collection, nous nous interrogerons en premier lieu
sur la matérialité de l’empreinte, ses colorants, les altérations et la
conservation de la cire. Dans leur grande majorité de la seconde moitié
du XIVe et de la première moitié du XVe siècle, ces sceaux, où
prédominent ceux des membres de la cour du roi Charles VI, constituent
un corpus relativement homogène qui autorise une approche comparative.
On s’intéressera tout particulièrement à la transmission des modèles de
mise en page. L’étude sera enfin l’occasion de reprendre l’inventaire
de la collection Bastard à partir de la liste succincte dressée par
Germain Demay et publiée anciennement (Léopold Delisle, Les collections de Bastard d’Estang à la
Bibliothèque nationale, Nogent-le-Rotrou, 1885).
Inès Villela-Petit, archiviste
paléographe, diplômée de l’Ecole du Louvre, conservateur du patrimoine,
historienne de l’art, est présentement conservatrice au Département des
monnaies, médailles et antiques de la Bibliothèque nationale de France,
où elle est notamment en charge des collections sigillographiques: "Les
techniques de moulage des sceaux du XVe au XIXe siècle", Bibliothèque de l'Ecole des Chartes,
t. 152, 1994, p. 511-520 ; "Devises de Charles VI dans les Heures
Mazarines, la personnalisation d'un manuscrit", Scriptorium, t. 55, 2001, n°1, p.
80-92 ; Le Gothique international:
L’Art en France au temps de Charles VI, Paris, 2004 ; dir. 1204, la quatrième croisade (Revue française d’héraldique et de
sigillographie, t. 73-75), Paris, 2005 (www.i-villela-petit.fr).
|
Avec
le soutien
de l'Université de Caen Basse-Normandie,
de la Société Française d’Héraldique et de Sigillographie (SFHS)
et de la Société d'histoire du droit et des institutions des pays de
l'Ouest de la France
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