|
DU JEUDI 1er JUILLET (19 H) AU
JEUDI 8 JUILLET (14 H) 2004
|
DIRECTION : Brigitte DIAZ, Isabelle
NAGINSKI
|
ARGUMENT :
Cherchant un axe fédérateur pour ce colloque qui doit rassembler des
chercheurs sandiens d’horizons divers, nous avons pensé qu’il serait
intéressant de partir d’un lieu commun de la critique: la prétendue
spontanéité de l’écriture sandienne. Comme Balzac, en effet, George
Sand a souvent été étiquetée par une critique perfide comme "un des
écrivains les plus féconds du XIXe siècle". A rebours de ces
caricatures, c’est donc "George Sand au travail", dans son travail
d’écrivain, que ce colloque prendra pour objet. Il s’agit non seulement
de réhabiliter George Sand, mais aussi d’explorer ce territoire trop
souvent négligé: la poétique sandienne.
Notre parcours suivra les directions de recherche suivantes:
Genèses
On peut envisager la question génétique dans son acception la plus
stricte, c’est-à-dire comme étude des manuscrits. On s’intéressera à
l’étude des dossiers préparatoires des œuvres, au travail de
documentation et d’information mené au préalable par l’écrivain. On
inclura dans cette rubrique les procédés de réécriture chez Sand, dont
certains romans, tels Lélia et
Spiridion, existent en deux versions, ainsi que les adaptations
de romans pour la scène théâtrale et autres translations génériques.
Le laboratoire
d’écriture
Comment Sand écrit-elle? Quelles sont ses pratiques d’écriture mais
aussi quels sont ses imaginaires - de l’écriture et de l’écrivain?
Comment images et pratiques ont-il évolué au cours de sa longue
carrière? La correspondance nous offre quantité de pistes pour répondre
à ces questions que l’on pourra reprendre en suivant les dialogues
épistolaires qu’elle y mène avec ses pairs: Sainte-Beuve, Balzac,
Flaubert, Champfleury et quelques autres. Mais on peut y suivre
également, dans la polyphonie des dialogues qui s’y tiennent,
l’élaboration d’un roman particulier en en suivant tout le processus
d’écriture, de publication, de réception.
Le discours
préfaciel
Affichant son refus de toute théorisation de la littérature, George
Sand a pourtant volontiers pratiqué ce discours de maîtrise que
constituent les préfaces. Sand a écrit trente huit préfaces originales,
trente neuf préfaces ou notices ultérieures et trois préfaces générales
pour les éditions d’œuvres complètes. C’est dire l’importance de ces
textes stratégiques où l’écrivain propose le mode d’emploi de son
œuvre. Il faut ajouter à cela les nombreux articles critiques que Sand
a consacrés à ses contemporains.
Questions de
genre
On s’intéressera à la manière propre qu’a George Sand de pratiquer
plusieurs genres (à l’exclusion de la poésie): contes, nouvelles,
lettres, journaux intimes, autobiographie, sans oublier les romans, de
toutes les sortes - intimes, lyriques, champêtres, réalistes. Ce qui
suppose de sa part une pratique transgénérique voire parfois même
intergénérique, qu’elle partage avec pas mal de ses contemporains
(Hugo, Vigny, Gautier, etc.).
Questions de
style
Le "beau style" a souvent été nié à l’écrivain par la critique de son
temps. Sand serait un écrivain sans style, qui, selon son propre aveu,
écrit avec la même facilité qu’elle fait un ourlet? Il s’agira donc,
non seulement d’élaborer une stylistique sandienne, mais aussi
d’interroger la réflexion de George Sand sur la langue et ses usages
littéraires. Car, contrairement aux idées reçues, nous avons affaire à
un écrivain qui s’est constamment posé la question du style.
Penser
l’écrivain
Comment Sand a-t-elle pensé son statut d’écrivain en ce "siècle
révolutionné"? On étudiera la place, ou plutôt, les places que George
Sand a voulu occuper dans l’espace littéraire de son temps. Agent actif
de l’évolution des genres littéraires - et parmi eux, bien sûr, du
roman - elle a également contribué à faire évoluer les pratiques qui
régissent la production littéraire. Cherchant d’autres rapports avec
les critiques, les éditeurs, le public..., c’est le statut de
l’écrivain dans l’espace social de son temps qu’elle a voulu
reconsidérer, et peut-être réinventer.
|
CALENDRIER DÉFINITIF :
Jeudi 1er
juillet
Après-midi:
ACCUEIL DES
PARTICIPANTS
Soirée:
Présentation du Centre, du colloque et des participants
Vendredi 2
juillet
Matin:
Brigitte DIAZ
& Isabelle NAGINSKI: Introduction du colloque
Les genres en jeu
Yves
CHASTAGNARET: Les hésitations génériques dans les premières
œuvres de George Sand
Françoise
GENEVRAY: Adresse épistolaire et écrits intimes: manipulations
intergénériques autour des Lettres
d’un voyageur
Après-midi:
Formes de la fiction
Nathalie
BUCHET-ROGERS: Aux limites du genre: séduction et écriture dans
Isidora
Pierre
LAFORGUE: L’impossible clôture du roman sandien
Maryline
LUKACHER: Grandeur et servitude du roman-feuilleton: Consuelo
Samedi 3
juillet
Matin:
Identité, altérité
Janet BEIZER:
Autonymies: François la Fraise et le nom du corps
Marie-Claude
SCHAPIRA: Entre dire et taire: la poétique de la douleur dans
l'œuvre sandienne
Marie-Claire
VALLOIS: Ré-écrire la famille: hérésies et merveilles sandiennes
(1845-1855)
Après-midi:
Christine
PLANTÉ: Le discours sur le roman dans le roman
George Sand
conteur, table ronde avec Marie-Cécile
LEVET ("La question est de savoir s’il y a des fées" ou George
Sand conteur), Sylvie VEYS (Du
populaire au littéraire: constantes et variations des Contes d'une grand-mère) et Merete STISTRUP-JENSEN (Le fantasme
de la voix et de la langue secrète dans les Contes d’une grand-mère)
Dimanche 4
juillet
Matin:
Poétique de l'espace
Cathy NESCI:
La flâneuse travestie: George Sand et la polyphonie urbaine
Pascale AURAIX-JONCHIÈRE:
Mythopoétique de l'espace romanesque dans Lucrezia Floriani et Le Château des Désertes
Après-midi:
Réalismes sandiens
Roland LE
HUENEN: George Sand et l’écriture du voyage
Nigel HARKNESS:
"Ce marbre qui me monte jusqu’aux genoux": pétrification, frigidité et
réalisme dans Lélia (1833 et
1839)
Lundi 5 juillet
Matin:
Mythologies sandiennes
Béatrice
DIDIER: George Sand et l'imaginaire de la musique
Isabelle
NAGINSKI-HOOG: George Sand mythographe
Après-midi:
DÉTENTE
Mardi 6 juillet
Matin:
Le laboratoire de
l'écrivain
Annabelle REA:
La Filleule,
un roman "exclusivement littéraire"
Françoise
MASSARDIER-KENNEY: Valvèdre,
d'un manuscrit à l'autre
Jacinta WRIGHT:
George Sand: théorie et pratique de l’intertextuel
Après-midi:
Le laboratoire de
l'écrivain
José-Luis DIAZ:
Un "écolier littéraire" à la recherche de son identité (1831-1833)
Catherine
MASSON: George Sand et "l’auto-adaptation" de ses romans à la
scène
Olivier BARA:
George Sand et le renouveau du roman de comédiens: fonctions de la
représentation théâtrale dans la scène romanesque
Mercredi 7
juillet
Matin:
Voix auctoriales
Brigitte DIAZ:
"On ne changera pas un mot à
mon ouvrage": travail et présence de l’écrivain dans la correspondance
de George Sand
Damien ZANONE:
La scène des préfaces: George Sand et l'inspiration
Claire
BAREL-MOISAN: Pour une poétique de l’adresse au lecteur dans les
préfaces et les fictions sandiennes
Après-midi:
Tradition et invention
dans le roman sandien
Martine
WATRELOT: Le Compagnon du
Tour de France, entre tradition et invention
Catherine
MARIETTE-CLOT: Comment écrire l’histoire
du cœur ou le réalisme sentimental dans les romans de George Sand
Jeudi 8 juillet
Matin:
Poétiques sandiennes
David POWELL: Entre
Mozart et Beethoven: le style romanesque de George Sand
Marie-Eve
THÉRENTY: "Chaos" ou "poétique éditoriale"? Les Œuvres complètes de George Sand par
Michel Lévy
Conclusions
Après-midi:
DÉPARTS
|
Organisé dans le cadre des
Célébrations Nationales
avec le soutien de l'Université de Caen
|
|
|