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DU LUNDI 12 SEPTEMBRE (19 H) AU DIMANCHE 18 SEPTEMBRE
(14 H) 2011
ENTRE LE LICITE ET L'ILLICITE : MIGRATIONS, TRAVAIL,
MARCHÉS
DIRECTION : Angelina PERALVA, Vera TELLES
ARGUMENT :
Ce colloque a pour but
de dresser un bilan des conditions de déploiement
de trois marchés illégaux dans la mondialisation:
le marché de travail, vecteur de multiples circulations
illégales de travailleurs manuels "migrants" ; le marché
illégal de menus articles qui assure aux populations pauvres
un accès à la consommation, souvent via
la contrefaçon et la contrebande ; et le marché de
consommation de biens illicites (spécialement les drogues)
qui participe — c’est notre hypothèse — à une dynamique
économique étroitement imbriquée dans l’économie
légale.
Mondialisation des marchés
et démocratie entretiennent ainsi des relations
paradoxales: dans bien des cas, les effets proprement
économiques de ces marchés illégaux
ne sont pas entièrement négatifs, dans la
mesure où ils participent à une réduction
de la pauvreté ou, tout au moins, à sa reconfiguration
; mais ils affectent directement le rapport à la loi et
aux droits en vigueur dans les Etats-nations démocratiques,
allant jusqu’à en modifier les conditions internes de fonctionnement.
En effet, qu’il s’agisse
de la circulation illégale de travailleurs et
de leur insertion dans des marchés illégaux
de travail, ou de la circulation illégale de marchandises
licites ou illicites, la mondialisation du travail et
du commerce a favorisé le développement de mécanismes
de traversée des frontières internes et internationales
des Etats-nations qui remettent en cause, de l’intérieur,
le rapport de l’Etat à la loi.
CALENDRIER DÉFINITIF :
Lundi 12 septembre
Après-midi:
ACCUEIL DES PARTICIPANTS
Soirée:
Présentation du Centre, du colloque et des participants
Mardi 13 septembre
Matin:
Ouverture
Angelina PERALVA & Vera TELLES: Ouverture
Dana DIMINESCU:
K29 dans la sociologie des migrations? Borders, Homme territoires et homeland
connections
Après-midi:
Frontières et passages
Bénédicte
MICHALON: La mobilité au service de l'enfermement? Les
centres de rétention pour étrangers en Roumanie
Pauline CARNET: De l’ambivalence
de l’Etat espagnol face aux conditions de passage
et d’installation en Espagne des migrants africains clandestins
Daniel WELZER-LANG:
Traverser les frontières de sexe et de genre: les travestis
de São Paulo
Tom DWYER: Usages d’Internet
et pratiques illégales comme mode d’entrée dans
une société de consommation
Mercredi 14 septembre
Mobilités, travail et marchés
Matin:
Laurence ROULLEAU
BERGER: Migrations, économies polycentriques et nouvelles
frontières morales
Ronaldo de ALMEIDA:
Essor du pentecôtisme brésilien et transformations
des relations de travail au Brésil
Sophie BAVA: Des migrants
sénégalais mourides aux étudiants
africains d'Al Azhar: la légitimation religieuse
d'activités commerçantes en milieu urbain
Robert CABANES:
Banlieue: droits à la ville et naissance d'une économie morale
Après-midi:
Jacob LIMA: Les nouveaux
territoires de la production et du travail: flexibilité
et mobilités dans l'industrie de chaussures
David KYLE: Migration industries & the manufacturing of a
mobile underdasis
Luciano RODRIGUES: Sous-traitance
et informalité dans l´industrie du bâtiment
au Brésil et en France
Leonardo DE LA TORRE
AVILA: Contrôle et liberté dans les projets de mobilité
des migrants entre l'Espagne et la Bolivie
Jeudi 15 septembre
Articles "made in China", circulations marchandes
et marchés urbains
Matin:
Olivier PLIEZ: Renaissance
des routes de la soie?
Gilles GUIHEUX: Yiwu, Chine, bourg
rural devenu place marchande mondialisée
Sylvie BREDELOUP: Mille et
une péripéties du comptoir africain en Asie
Rosana PINHEIRO-MACHADO:
Aux frontières de l’illicite: la formation de la route commerciale
Chine-Paraguay-Brésil
Après-midi:
Carlos ALBA: La mondialisation
par le bas et ses formes de régulation politique. Le cas des vendeurs
ambulants et leurs organisations à Mexico
Saïd BELGUIDOUM: Le dynamisme
des nouvelles places marchandes de l’Est algérien:
reconfiguration urbaine et nouvelles donnes sociales
Carlos FREIRE: Marchés
informels et Etat. Le jeu entre la tolérance
et la répression
Douglas DE TOLEDO
PIZA: Les circuits du commerce chinois à São
Paulo
Vendredi 16 septembre
Trafics et marchés illicites dans la mondialisation
(I)
Matin:
Jean RIVELOIS: Le
contexte mondialisé de la criminalité transnationale
Ricardo VARGAS MESA:
Economie illégale des drogues, conflit armé et sécurité:
l’expérience colombienne
Jacqueline SINHORETTO:
Economie de la drogue, Etat et économie légale au Brésil
Fernanda de ALMEIDA GALLO:
Des réseaux cachés. L'implication de députés
de la Commission Parlementaire d'Enquête brésilienne
sur le narcotrafic dans la criminalité
Après-midi:
DÉTENTE
Samedi 17 septembre
Matin:
Trafics et marchés illicites dans la mondialisation
(II)
Michel KOKOREFF:
Drogues et trafics, entre globalisation et localisation
Olga L. GONZALEZ:
Destructuration et violence homicide en Amérique latine: le prisme
des drogues
Sergio ADORNO: Chronologies
du crime à São Paulo: régulations de
la mort, contrôle de la vie
Daniel VELOSO HIRATA:
Dynamiques de régulation et formes de territorialisation du commerce
détailliste des drogues à São Paulo
Après-midi:
Etats, régulations et droits face aux marchés
illégaux mondialisés
Michel MISSE: Echanges illicites
et marchandises politiques: pour comprendre les pratiques normalisées
de corruption au Brésil
Marcos César ALVAREZ:
Etat-nation, frontières, marges: vers une redéfinition
des espaces frontaliers dans le Brésil contemporain
Vera TELLES: Les frontières de la loi
comme champ de disputes
Angelina PERALVA: Mutation des marchés
nationaux: retour sur une hypothèse historique
Michel PERALDI: Circulations
migratoires et capitalisme des parias: économies anamorphiques
des échanges marchands transnationaux
Soirée:
Michel WIEVIORKA: Les valeurs universelles sont-elles
universelles?
Dimanche 18 septembre
Matin:
Discussion générale. Perspectives pour la
recherche
Après-midi:
DÉPARTS
RÉSUMÉS :
Sergio ADORNO: Chronologies
du crime à São Paulo: régulations de
la mort, contrôle de la vie
A partir d’une série
historique de quatre décennies d’évolution
des homicides, croisée avec d’autres séries
historiques (dont les régimes d’occupation du territoire
urbain, projet en cours dans le NEV-USP), il s’agit de
mettre en évidence les changements récents
dans l’économie du crime urbain.
Sergio Adorno est
sociologue, spécialiste des questions de crime,
violence et justice, professeur à l’Université de São
Paulo, Brésil, directeur du Centre d’étude de la
violence de l’Université de São Paulo, NEV-USP, membre
du programme franco-brésilien de coopération
"Trajectoires, circuits et réseaux dans la mondialisation".
Carlos ALBA: Organisations
de vendeurs ambulants des villes de Mexico et São
Paulo: notes pour une comparaison
Dans ce travail sont examinées
quelques caractéristiques des ambulants et
leurs organisations dans la ville de Mexico, mises en perspective
à partir d’observations relatives à la ville
de São Paulo, Brésil. Les points de comparaison
seront les suivants : a) les origines socioéconomiques,
géographiques et le profil socioprofessionnel des
ambulants ; b) les caractéristiques des organisations
du point de vue des liens entretenus avec les partis politiques
et des relations avec le gouvernement. On essayera de montrer
que celles de Mexico transitent d’une relation corporative
à une relation clientéliste, tandis que celles
de São Paulo présentent un degré plus important
d’autonomie et d’indépendance, même si elles contiennent
également des éléments de clientélisme
; c) l’occupation du sol urbain par le commerce de rue est
fondamental dans les deux villes, relevant d’une négociation
politique entre les organisations de vendeurs et les autorités
locales ; d) la dimension culturelle (fêtes et repas) et
religieuse est plus évidente à Mexico qu’à São
Paulo ; e) dans les deux villes, le commerce informel, en apparence
non régulé économiquement, s’effectue sous des
formes de régulation sociale et politique informelles
mais qui permettent d’assurer leur fonctionnement.
Carlos José
Alba Vega est sociologue, spécialiste des acteurs
du champ économique, professeur au Colégio de
México, Mexique.
Fernanda de ALMEIDA GALLO: Des réseaux cachés.
L'implication de députés de la Commission Parlementaire
d'Enquête brésilienne sur le narcotrafic dans la criminalité
En 2000, une Commission Parlementaire d'Enquête
brésilienne a rendu public un rapport sur le narcotrafic.
A partir d'une analyse de réseaux, il s'agit de mettre en évidence
la participation de certains députés aux réseaux
criminels sur lesquels ils enquêtaient.
Elle est politologue, doctorante au programme
de formation doctorale en Sciences Sociales de l'UNICAMP et fait
actuellement un séjour d'un an au LISST/UTM avec une allocation
de recherche de la CAPES.
Ronaldo de ALMEIDA:
Essor du pentecôtisme brésilien et transformations
des relations de travail au Brésil
En prenant appui sur des
approches ethnographiques, nous rendrons compte des
transformations récentes du pentecôtisme brésilien
en parallèle avec celles intervenues au niveau des
relations de travail, de la dynamique urbaine, des processus
migratoires et des nouveaux standards de la violence dans des
contextes métropolitains tels celui de São Paulo.
Il s’agit de comprendre comment la diversité interne du champ
religieux, en particulier celle du pentecôtisme, s’articule
de façon étroite à ces transformations,
en favorisant l’expansion de certaines religions au détriment
de certaines autres.
Ronaldo de Almeida
est anthropologue, spécialiste des nouvelles
dénominations protestantes et de la ville, MCF à
l’IFCH, Université de Campinas, chercheur au CEBRAP, membre
du programme franco-brésilien de coopération
Trajectoires, circuits et réseaux dans la mondialisation.
Marcos César
ALVAREZ: Etat-nation, frontières, marges: vers
une redéfinition des espaces frontaliers dans le Brésil
contemporain
La frontière est
un enjeu fondamental de l’imaginaire étatique
moderne. On s’accorde généralement pour
penser que les fonctions centralisatrices et ordonnatrices
de l’Etat auraient comme corollaire ses frontières, qui
marqueraient les limites de la centralisation étatique
en tant qu’espaces problématiques de domination et
conflit. Des débats récents dans le domaine des
sciences sociales ouvrent néanmoins vers de nouvelles
possibilités d’analyse de ces questions, à partir
d’une approche des pratiques de pouvoir — impliquant des dispositifs
de souveraineté, de discipline et de gestion gouvernementale
— faisant apparaître l’Etat comme un projet incomplet,
qui doit être constamment énoncé et imaginé,
évoquant les limites du dehors, du lieu sauvage, du vide
et du chaos. Dès lors, il faut penser les frontières
moins comme des espaces limites et périphériques
vis-à-vis du pouvoir central et davantage comme des marges
qui se multiplient et se déplacent autant à la périphérie
qu’au centre. Il devient possible, dès lors, d’aborder
de façon problématique l’image de l’Etat en tant
que forme administrative d’une organisation politique rationalisée,
tendant à s’affaiblir ou à se désarticuler
seulement au long de ses frontières territoriales et
sociales ; repenser les relations entre centre et périphérie,
entre le public et le privé, entre le légal et l’illégal,
rendant possible une analyse des lignes de tension qui traversent
autant les démocraties libérales, complètes
ou incomplètes, que les Etats dits en échec. C’est
dans cette perspective que nous analyseront les nouvelles formes
d’action étatique en cours de développement au long
des frontières brésiliennes, comme le PEFRON — surveillance
spécialisée de la frontière, le Programme
Calha Norte (PCN) et le Système Intégré de Santé
des Frontières — SIS Frontières, entre autres initiatives.
Marcos César
Alvarez est sociologue, professeur au département
de sociologie et au PPGS de l’Université de São
Paulo et chercheur au Centre d’étude de la violence
— NEV-USP.
Sophie BAVA: Des migrants sénégalais
mourides aux étudiants africains d'Al Azhar: la
légitimation religieuse d'activités commerçantes
en milieu urbain
Si les jeunes étudiants "azharis" originaires
d'Afrique de l'Ouest sont recrutés, et en principe, financés
par l?université d'Al Azhar jusqu'à l'obtention de leur
licence, les conditions d'études deviennent de plus en plus
difficiles. Sans aucun soutien économique, les élèves
peuvent difficilement venir à bout de leur cursus avec la petite
bourse d'Al Azhar et se lancent ainsi dans diverses activités
économiques. Ils se servent alors de leurs compétences
religieuses, de leur faculté à parler l'arabe et à
connecter des territoires entre l'Afrique et l'Egypte pour se lancer
dans le commerce ou pour proposer leurs services à des entrepreneurs
économiques mieux installés. Les enquêtes que je
mène depuis plusieurs années entre l'Afrique, la France
et le monde arabe m'ont amenée à questionner les espaces
religieux comme des espaces ressources de la migration. En suivant les
commerçants mourides j'ai ainsi rencontré les réseaux
d'Al Azhar et entrepris des enquêtes au Caire. Dans cette communication
je propose à travers deux exemples: les migrants mourides à
Marseille et les étudiants Azharis au Caire de comparer et de mesure
le rôle du réseau religieux dans la mise en œuvre de pratiques
voire de réseaux économiques. Nous partirons du postulat
que la religion peut être travaillée comme une ressource,
une compétence permettant des solidarités économiques
et que la religion permet de légitimer certaines pratiques économiques,
et non de celui qui verrait des réseaux religieux tout puissant
contrôler des mondes économiques.
Anthropologue, Chargée de recherches
à l’IRD, chercheure au Laboratoire Population, Environnement,
Développement, eraLPED, UMR 151, Université
de Provence/IRD, responsable du programme MIGRELI (Institutions
religieuses et d'origine confessionnelle sur les routes de la
migration africaine).
Saïd BELGUIDOUM:
Le dynamisme des nouvelles places marchandes de l’Est
algérien: reconfiguration urbaine et nouvelles donnes
sociales
La prolifération des
marchés "Dubaï" en Algérie atteste
de la vitalité des commerçants importateurs qui
de Marseille à Tripoli, du Proche orient aux pays du golfe
et jusqu’à la Chine et Yiwu, ont mis en place un réseau
à la fois souple et solide de distribution des produits
de consommation. S’il n’est pas une ville algérienne qui
ne soit touchée à des degrés divers par
ces dynamiques marchandes, c’est surtout dans l’Est algérien
que ces réseaux de commerçants ont acquis une
visibilité en s’appuyant sur des villes moyennes et petites,
devenues de véritables places de négoce contrôlant
le marché de la distribution. Notre communication se propose
d’apporter un éclairage sur ces nouvelles dynamiques
et de montrer comment dans les interstices laissés libres
par l’Etat, les réseaux commerçants se sont mis
en place. Entre licite et illicite, cette accumulation marchande
se matérialise dans l’espace urbain participant à la
reconfiguration des villes et interroge sur les restructurations
sociales qui en découlent.
Saïd Belguidoum est sociologue,
MCF Université de la Méditerranée, chercheur
à l’IREMAM, UMR 6558, CNRS/Université Aix-Marseille,
responsable du Pôle de la Recherche Urbaine en Algérie,
PRUA.
Saïd Belguidoum, Najet
Mouaziz-Bouchenouf, "L’urbain informel et les paradoxes
de la ville algérienne: politiques urbaines et légitimité
sociale", les territoires de l’informel, Espace et société,
numéro 143, décembre 2010.
Sylvie BREDELOUP: Mille et une
péripéties du comptoir africain en Asie?
Sur la base de travaux de terrain réalisés
à la fois en Afrique de l'Ouest (Bamako, Dakar, Ouagadougou et
Praïa) et en Asie (Bangkok, Dubaï, Guangzhou et Hong Kong),
il s'agira d?apporter un éclairage sur l'histoire de la formation
du comptoir africain en Asie et de ses rebondissements. Deux logiques
économiques semblent avoir présidé à son
émergence bien que progressivement elles se soient fondues pour
ne former qu'un même dispositif. Tout d?abord, ce sont les pierres
précieuses qui sont à l'origine, au milieu des années
1980, de la construction d'un réseau marchand entre l'Afrique,
l'Europe et l'Asie. Elles ont permis aux commerçants africains,
essentiellement maliens, de prendre place dans des villes asiatiques
et, à partir de ces postes, de prospecter de nouveaux marchés.
Contemporaine, l'autre logique a conduit les commerçants africains
qui se déplaçaient jusqu'alors du continent noir vers
Dubaï, plate-forme mondiale de réexportation des produits
chinois, à remonter la filière jusqu'à la source,
dans les zones économiques spéciales de RPC. Les ressortissants
de l'Afrique subsaharienne circulent d'une place marchande à l'autre,
en fonction des avantages comparatifs qui leur sont proposés —
infrastructures portuaires et aéroportuaires d'envergure, équipement
hôtelier adapté, connexion à un tissu d'entreprises
performantes dans l?arrière-pays —, et en lien avec les politiques
migratoires prises par les différents Etats, composant à
leur façon de nouveaux réseaux de villes. Dans la formule
du comptoir, c'est l'ancrage des traders, en des lieux stratégiques,
négocié avec la société d'accueil qui permet
la circulation mais aussi l'installation provisoire des innombrables visiteurs.
Mais quel peut être l?avenir du comptoir africain en Asie dès
lors où les Chinois investissent les mêmes créneaux,
où la dynamique de renouvellement urbain se propage dans les grandes
métropoles asiatiques compromettant le maintien des Africains dans
les quartiers centraux et où enfin les politiques migratoires se
durcissent en Asie à l'endroit des étrangers?
Sylvie Bredeloup est socio-anthropologue,
directrice de recherches à l’IRD, chercheure au Laboratoire
Population, Environnement, Développement, LPED, UMR
151, Université de Provence/IRD, responsable du programme
CIMAMA (Circulations et recompositions territoriales entre l’Afrique
subsaharienne, le monde arabe et l’Asie).
Robert CABANES: Banlieue: droits
à la ville et naissance d'une économie morale
Cette communication concerne la banlieue de São Paulo.
S’appuyant sur l’observation de la croissance des marchés
illégaux (précarisations du travail associées
au développement de trafics en tous genres), on se propose
de décrire les liaisons qui s’effectuent entre la réaction
explicite relative au travail et une résistance souterraine
moins explicite qui s’appuie sur une vieille expérience de
la précarité et une expérience contemporaine
du religieux en amont du politique.
Robert Cabanes est sociologue, brésilianiste,
chercheur émérite à l’IRD (UR 105,
Savoirs & développement), membre du programme
franco-brésilien de coopération Trajectoires,
circuits et réseaux dans la mondialisation.
Pauline CARNET: De
l’ambivalence de l’Etat espagnol face aux conditions
de passage et d’installation en Espagne des migrants africains
clandestins
Comment, dans une Europe
qui renforce les contrôles à ses frontières
extérieures au point d’apparaître comme
une "forteresse", les passages clandestins sont-ils possibles?
Les Centres espagnols d’Internement pour Etrangers (CIE)
se trouvent au cœur d’un croisement d’intérêts
a priori opposés. Alors que leur objectif est de contrôler
et d’expulser les migrants "indésirables", ils sont
pourtant partie prenante de leurs stratégies d’entrée
en Europe. De fait, les migrants savent qu’un véritable
"tri" est à l’œuvre dans les CIE. Une partie des clandestins
sont libérés en péninsule et pris en
charge par différentes ONG, avant d’être "mis
en circulation". Cette ambivalence des pouvoirs publics se
poursuit, à différents niveaux administratifs, dans
une logique d’insertion de ces migrants dans le marché de
travail local, mettant en évidence, à travers ces modalités
de gouvernance de la question migrante, les coopérations
entre Etat, polices et ONG. Les migrants libérés par
les CIE se retrouvent donc dans une situation particulière
qui leur donne le sentiment d’être certes "clandestins", mais aucunement
"illégaux".
Pauline Carnet
est sociologue, doctorante au LISST-CERS, UMR 5193,
CNRS/EHESS/Université de Toulouse le Mirail. Elle
est également membre du laboratoire BEISA (SEJ 149)
de l'Université de Séville (Espagne).
Elle soutiendra bientôt sa thèse sur les migrations
clandestines et l’économie souterraine à la
frontière sud espagnole.
Leonardo DE LA TORRE AVILA: Contrôle et liberté
dans les projets de mobilité des migrants entre l'Espagne et la
Bolivie
La crise économique qui a touché l'Espagne
a induit des politiques de retour "volontaire" des migrants boliviens
installés dans ce pays. Cependant, ces politiques, autant
du côté espagnol que du côté bolivien semblent
ignorer la tradition de migration cyclique qui caractérise
les migrants andins, et les migrants boliviens en particulier. Un conflit
se dessine autour du contrôle du projet migratoire. D'un côté,
les états et diverses instances politiques essayent d?orienter
le projet migratoire vers le retour ; de l'autre, les migrants s'efforcent
de défendre le vieux modèle de la migration cyclique et
de garder prise sur leur projet migratoire dans un contexte devenu de
plus en plus complexe.
Leonardo de la Torre Avila est sociologue et
chercheur indépendant. Il est l'auteur, entre autres, de deux
livres: No llores, prenda, pro volveré: migracion, movilidad,
social, herida familiar y desarrollo (PIEB, IFEA, 2006) ; et (avec
Yolanda Alfaro Armayo) La cheganchada: caminos y sendas de desarrollo
en los Municipios migrantes de Arbieto y Toco (PIEB, CESU et DICYT-UMSS,
2007). Depuis octobre 2010, il est consultant de la Direction Générale
du Régime Consulaire du Ministère des Affaires Etrangères
de Bolivie pour la préparation d'un projet de loi concernant
les migrations boliviennes.
Dana DIMINESCU: K29 dans la sociologie
des migrations? Borders, Homme territoires et homeland connections
Aujourd'hui, la définition du migrant basée sur
différentes formes de ruptures perçues comme fondamentales
et radicales est à revoir. En revanche, un autre principe d'interprétation
émerge: la mobilité et la connectivité fournissent
une base de définition du migrant du 21e siècle. Mon
objectif est d'ouvrir l?analyse des diverse modalités de déplacements
enracinés, d'expériences connectées vécues
par des membres de groupes socialement, temporellement et géographiquement
situés. Je pense qu?une sociologie des migrations se doit d?être
aujourd'hui une sociologie de la présence, une sociologie des
gens connectés.
Dana Diminescu est enseignant chercheur à
l?Ecole d?Ingénieur Télécom Paritech / directrice
scientifique du programme "TIC Migrations" de la FMSH Paris Vice-présidente
de la commission "Technologies et intelligence coopératives"
du pôle de compétitivité Cap Digital / Expert dans
le groupe Digital Literacy (Communication & e-Inclusion) pour la
Commission Européenne / Co-responsable du volet Ecologie sociale
de la chaire TIC & Développement Durable du GET.
Tom DWYER: Usages d’Internet
et pratiques illégales comme mode d’entrée
dans une société de consommation
L’accès à
une offre illégale de biens et services présente
sur Internet peut assurer à une population jeune
et dépourvue de revenus élevés d’avoir
accès à des niveaux de consommation qui leur
auraient été inaccessibles s’ils devaient être
achetés dans les marchés légaux. Les jeunes
s’habillent, s’amusent et écoutent de la musique. La
musique leur arrive via des réseaux P2P. Les loisirs comprennent
la consommation de drogues illégales et des vêtements
contrefaits. Comme l’a dit l’un de nos interviewés: "nous
aimons les vêtements de marque, même lorsqu’ils sont
fabriqués au Paraguay". Les plus pauvres évoquent le
plaisir de partager un univers de la consommation qui rappelle,
dans certaines de ses dimensions, celui des riches. Les implications
de cette expérience seront discutées à partir
d’une théorie du sujet. Cette réflexion est fondée
sur un ensemble d’enquêtes effectuées d’un côté
au Brésil, de l’autre en France.
Tom Dwyer est sociologue, professeur
à l’Institut de Philosophie et Sciences Humaines de l’Université
de Campinas.
Carlos FREIRE: Marchés
informels et l’Etat. Le jeu entre la tolérance
et la répression
Le marché informel
est à l’heure actuelle un aspect saillant de la
vie des grandes métropoles et il articule des flux de
marchandises diverses à l’échelle planétaire.
Des marchandises aux origines variées trouvent chez
les multiples vendeurs de rue leur principale voie de distribution
commerciale. Sur les trottoirs, divers circuits de production se
croisent, depuis les petits producteurs de fond de cour, en passant
par de grandes entreprises nationales jusqu’à des entrepreneurs
du secteur des importations qui opèrent avec la contrebande
et la contrefaçon. A São Paulo, les centres traditionnels
de consommation populaire dans la ville constituent des voies d’accès
à un vaste marché populaire qui s’étend bien
au-delà du périmètre local, en attirant des
vendeurs originaires d’autres régions du pays, voire d’autres
pays. Autour de la distribution de marchandises gravitent des producteurs
et des importateurs. La régulation de ce commerce
illégal, des modes d’occupation de l’espace et les liens
avec le commerce légal fait l’objet de multiples essais de
régulation publique des points occupés dans les rues
et d’un jeu compliqué entre tolérance et répression
à l’origine d’une série de conflits et d’accords
passés entre les ambulants, les magasins ayant pignon
sur rue, des hommes politiques, des contrôleurs de la mairie,
des associations, des syndicats jusqu’à des groupes mafieux.
Il s’agit de réfléchir à la façon par
laquelle ces flux mondialisés de marchandises se territorialisent
et s’enracinent dans certains lieux caractéristiques de la
ville.
Carlos Freire est
sociologue, doctorant du programme de formation doctorale
en sociologie de la FFLCH de l’université de São
Paulo, chercheur au Laboratoire Interdisciplinaire Solidarités,
Sociétés, Territoires, LISST, UMR 5193, CNRS/Université
de Toulouse-le-Mirail/EHESS.
Olga L. GONZALEZ: "L'illégal"
en Colombie: déstructuration sociale, déviance
et débrouille
La position particulière de la Colombie
dans le marché international des drogues (premier pays fournisseur
de cocaïne du monde depuis plusieurs décennies) est relativement
bien connue. Ce qui l’est moins, c’est le fait que la sphère
de l’"illégal" a une ancienne histoire dans ce pays, et surtout
que les marchés et les pratiques illégaux sont très
largement répandus au sein de la société
colombienne. Cette intervention donnera des éléments
de repère pour expliquer pourquoi cette large pénétration
de l’"illégal" (argent sale, contrebande, recours à
des sicaires, cartels...) n’est pas exclusivement l’expression
de secteurs paupérisés ou marginaux, mais recouvre de
très larges pans d’une société, en la déstructurant.
C’est dans cette perspective également que nous examinerons
la notion d’"Etat mafieux", forgée dans les années
2000. Ce contexte nous amènera à nous interroger sur
la question de la déviance: que veut dire un comportement déviant
dans une société où l’illégalité
est une pratique ordinaire? Nous proposons la notion de débrouille
pour approfondir cette analyse.
Olga L. Gonzalez est docteure en sociologie
de l’EHESS, post-doctorante à l’Université du
Luxembourg et présidente du Groupe Actualités
Colombie à la Maison des Sciences de l’Homme de Paris. Elle est
l’auteur d’articles sur la violence, les drogues et les migrations
internationales (http://olgagonzalez.wordpress.com/).
Publications:
"Violence homicide en Colombie: déviance
ou ‘débrouille’?", Socio-Logos, Revue publiée
par l’Association Française de Sociologie, [http://socio-logos.revues.org/2490],
n°5, 2010.
Dossier "Migrations latino-américaines"
de la revue Hommes & migrations, n°1270, 2007.
Dossier "Drogues et antidrogue en Colombie"
(coédité avec Laurent Laniel), dans Les cahiers de la
sécurité intérieure, n°59, 2005.
Gilles GUIHEUX: Yiwu, marché chinois mondialisé
La Chine n’est pas seulement l’atelier du monde, c’est aussi
un immense marché. Ce ne sont pas seulement des usines ou des
ateliers ruraux; ce sont aussi de multiples espaces de circulation et
d’échange des produits, marchés ruraux et urbains, marchés
de gros et de détail, marchés généralistes
et spécialisés, expositions commerciales temporaires et
permanentes. Certains de ces espaces sont des points de contact entre
les producteurs chinois et le reste du monde. Les acheteurs internationaux
y sont aussi bien des représentants salariés de grandes
firmes mondialisées de la distribution que de petits commerçants
indépendants de pays en voie de développement. Dans cet
univers des foires commerciales, la ville d’Yiwu (province du Zhejiang)
présente une trajectoire originale. Ancien gros bourg rural, la
ville est devenue en vingt ans une agglomération de près
d’un million d’habitants qui compte une quinzaine de marchés de
gros ouverts de manière permanente tous les jours de l’année.
Le paradoxe apparent est donc que, dans une économie mondialisée
où la communication est quasi instantanée, acheteurs
et vendeurs éprouvent encore le besoin de se rencontrer physiquement
sur des marchés.
Michel KOKOREFF: Drogues et trafics,
entre globalisation et localisation
Consommations et trafics de produits stupéfiants
sont au cœur de la mondialisation. Les pays producteurs du Sud
acheminent par tonnes les drogues illicites dans les pays du Nord
où elles sont commercialisées et consommées
massivement. Face à ce modèle original de circulation,
on comprend les enjeux de la focalisation de l’attention publique
sur les territoires situés aux marges des villes globales
postindustrielles. Dans cette oscillation entre réseaux hors
sol et zones de micro-trafic, on perd de vue ce qui se passe entre,
les supports sociaux, régulations informelles et logiques
d’acteurs en jeu.
Michel Kokoreff, sociologue,
est professeur à l’Université de Nancy II, chercheur
associé au Centre d’Analyse et d’Intervention Sociologiques,
CADIS, UMR 8039, CNRS/Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales.
David KYLE
David Kyle est sociologue,
directeur exécutif du Gifford Center for Population
Studies, professeur à l’Université de Californie at Davis.
Jacob LIMA: Les nouveaux
territoires de la production et du travail: flexibilité
et mobilités
Depuis les années
90, l’industrie de chaussures brésilienne, pendant
longtemps fortement implantée dans la région
Sud-sud-est du Brésil, s’est relocalisée
dans le Nord-est du pays, en adoptant des stratégies de
réduction des coûts à partir d’un ensemble de
changements au niveau de la mobilisation de la force de travail.
Il s’agit donc d’aborder les processus de mobilité spatiale
de la production et du travail industriel dans le secteur des chaussures
et son impact sur les mobilités des travailleurs. Des
mobilités plurielles, car il s’agit non seulement de
la circulation des travailleurs au sein des marchés de l’emploi
(formel et informel), mais aussi des relations de travail,
relevant de divers modes d’institutionnalisation — formes de salariat,
types de contrat, modalités d’autogestion (formelles
et/ou de facto) ou de travail autonome au sein de l’espace domestique
ou familial. En d’autres termes, il s’agit d’analyser la généralisation
de formes salariales différenciées (du point
de vue du droit du travail) et la reproduction de formes atypiques
de relations de travail (bien que traditionnelles dans les
industries du secteur), désormais justifiées
par la modernité. Analyser aussi des changements au
niveau de la configuration de ces catégories de travailleurs
face à la restructuration économique, jusques
et y compris du point de vue de leur fragmentation identitaire,
au sein et en dehors de la condition salariale, ayant pour référence
la mobilité spatiale de la production.
Sociologue, professeur
à l’Université Fédérale de São
Carlos, spécialiste des nouvelles transformations
des relations de travail au Brésil sous l’impact
de la mondialisation.
Bénédicte
MICHALON: La mobilité au service de l'enfermement? Les centres de
rétention pour étrangers en Roumanie
L’intégration des pays ex-communistes à l’Union
européenne n’est pas seulement synonyme d’entrée
dans un espace de "libre" circulation des hommes et des marchandises.
Elle s’accompagne également de la mise en place d’institutions
de contrôle des mobilités des ressortissants de
pays tiers, elle-même partie intégrante de la diffusion
de modèles et de pratiques de surveillance, de contention,
d’empêchement et même d’enfermement des migrants
que véhicule la mondialisation. Cette contribution
porte sur une lecture spatiale de centres de rétention administrative
pour migrants en attente d’expulsion, lecture qui est confrontée
aux trajectoires de migrants en rétention ou sortis de
rétention. La Roumanie, Etat membre de l’Union européenne
depuis 2007, est le cas d’étude ici privilégié.
Ce pays n’a ouvert ses frontières qu’après 1989;
son intégration européenne s’est accompagnée
de la création d’institutions en charge de l’asile et du contrôle
des migrations. Il y apparaît que les politiques de contrôle
qui sont dédiées aux migrations produisent de l’enfermement.
Mobilité et enfermement s’y révèlent étroitement
imbriquées. Ainsi, les trajectoires migratoires sont de plus
en plus marquées par des lieux d’enfermement pour étrangers
(centres de rétention, zones de transit, postes-frontières).
Ce sont non seulement des jalons, mais aussi des espaces de préparation
de la suite du voyage. Le temps du parcours des migrants se rallonge
avec les passages dans ces lieux. Les étapes ne sont plus
de brèves interruptions, mais peuvent durer des mois, voire
des années. Il y a une sorte d’inversion des rythmes: les migrants
passent moins de temps à se déplacer qu’à attendre
de pouvoir partir ou repartir. Ces lieux destinés aux étrangers
sont insérés dans une nébuleuse de lieux d’enfermement:
nombreux sont ceux qui passent aussi par des caches de passeurs, prisons,
établissement militaires, voire établissements psychiatriques.
Les trajectoires migratoires révèlent ainsi une géographie
de l’enfermement.
Bénédicte
Michalon est géographe, chargée de recherche
au CNRS, laboratoire ADES – Aménagement, Développement,
Environnement, Santé et Sociétés –
UMR 5185, CNRS/ Université de Bordeaux. Ses recherches portent
actuellement sur l’enfermement des étrangers en Roumanie
et en République de Moldavie. Elle coordonne le programme
TerrFerme Les dispositifs de l’enfermement. Approche territoriale
du contrôle politique et social contemporain (voir http://terrferme.hypotheses.org/
).
Michel MISSE: Echanges illicites
et marchandises politiques: pour comprendre les pratiques
normalisées de corruption au Brésil
Les pratiques de corruption et d’autres
formes d’échanges illicites observés dans
le contexte brésilien, notamment ceux qui impliquent
le pouvoir institué, gagnent à être abordés
à partir d’un concept que nous expliciterons, celui de
"marchandise politique". Pour cela, nous ferons appel à des
classifications policières des crimes et des illégalismes
pratiqués à Rio de Janeiro, en tenant compte d’une
typologie des justifications qui normalisent ces échanges
illicites.
Sociologue, Professeur à
l’IFCS, Université Fédérale de Rio de Janeiro,
directeur du Nucleo de Estudos em Cidadania, Conflito e Violência
Urbana, NECVU/UFRJ.
Michel PERALDI: Circulations migratoires et capitalisme des parias:
économies anamorphiques des échanges marchands transnationaux
Il apparaît aujourd’hui clairement, à la lumière
de nombreux travaux menés ces vingt dernières années
sur les "migrants transnationaux" et leur mobilité dans ces espaces-temps
frontaliers continentaux que sont l’Amérique centrale, la Méditerranée
ou l’Europe de l’Est, que ces circulations migratoires participent à
des recompositions économiques dont les formes sociales, spatiales
et morales sont encore largement à découvrir et explorer.
En m’appuyant sur des travaux empiriques menés récemment
dans les villes frontières et places marchandes du commerce transnational
méditerranéen, Istanbul notamment, je voudrais interroger
ces économies émergentes, la place qu’y occupent les relations
commerciales, l’éthique du bazar et les liens diasporiques, à
la lumière du concept de "capitalisme des parias" évoqué
en creux, plus que construit, par Max Weber dans son histoire économique.
Rosana PINHEIRO-MACHADO:
Aux frontières de l’illicite: la formation
de la route commerciale Chine-Paraguay-Brésil
A partir de la fin des années
70, les marchés informels de rue brésiliens
ont commencé à connaître un essor important,
se spécialisant dans la vente de marchandises à
bas coût et contrefaites, achetées au Paraguay — pays
situé à la frontière sud du Brésil
— et fabriquées dans la province chinoise de Guangdong.
Ce papier a pour but d’élucider les points de contact
de cette chaîne commerciale, en rendant compte d’une enquête
ethnographique multi-située, menée depuis
1999 entre le Brésil, le Paraguay et la Chine. L’un des
résultats obtenus par l’étude pointe l’importance
de la diaspora chinoise dans la formation d’une global
commodity chain. Ce processus migratoire a joué
un rôle d’une très grande importance dans la médiation
entre le marché producteur chinois et le marché consommateur
brésilien. En observant le système formé
à partir de l’implantation des Chinois au Paraguay, enfin,
ce travail cherche à discuter également les valeurs,
les récits et les moralités sur des biens (il)licites
et (il)légaux qui circulent à l’intérieur de
la chaîne, ainsi que les pratiques de travail (in)formelles
présentes depuis la Chine jusqu’au Brésil.
Anthropologue,
docteur de l´Université Fédérale du
Rio Grande do Sul, professeur à l’École Supérieur
de Publicité et Marketing, ESPM/RS.
Olivier PLIEZ: Renaissance
des routes de la soie?
Les routes de la Soie renaissent-elles
entre la Chine et les mondes arabe et musulman? Au-delà
des lectures médiatiques, de nouvelles routes transnationales
se dessinent dans l’entrecroisement de logiques marchandes,
géopolitiques, religieuses... L'éclectisme
croissant des espaces discrets de la mondialisation pose question
aux sciences sociales. Notre objectif consiste à réfléchir
à ces espaces urbains qui sont reliés par ces
flux transnationaux de marchandises et de personnes, à
nuancer l’image omniprésente de la ville globale pour
porter attention aux arrangements socio-spatiaux locaux qui
rendent ces échanges à longue distance possibles.
Géographe,
chargé de recherches au CNRS, laboratoire LISST, UMR
5193, CNRS/Université de Toulouse. Membre du conseil scientifique
du colloque "Entre le licite et l’illicite: migrations, travail,
marchés", coordinateur de la journée "Articles
made in China, circulations marchandes et marchés urbains".
Olivier Pliez, "Toutes
les routes de la soie mènent à Yiwu (Chine)",
L'Espace géographique 2/2010 (Vol. 39), p. 132-145.
Bertoncello B., Bredeloup S., Pliez
O., 2009, "Hong Kong, Guangzhou, Yiwu : de nouveaux comptoirs
africains en Chine", Critique Internationale,
3, n°44, p.105-121.
Pliez O., 2007, "Des jeans chinois
dans les rues du Caire, ou les espaces discrets de la mondialisation",
Mappemonde, n°88 (4) ; http://mappemonde.mgm.fr/num16/articles/res07404.html.
Jean RIVELOIS: Le contexte
mondialisé de la criminalité transnationale
Nous partirons de l’hypothèse
que les trafiquants internationaux de marchandises
illicites ne construisent pas des routes au hasard et qu’ils
vont se greffer sur un contexte déjà mondialisé
pour construire des alliances transnationales entre différents
groupes. Si bien qu’il y aurait des raisons à la fois objectives
et culturelles qui permettent de comprendre sur quelles bases se construisent
les routes transnationales. Notre objectif sera donc de mettre à
jour les différents types d’alliances et de solidarités
transnationales qui aboutissent à la construction des routes
des trafics par des réseaux criminels transnationaux. Parmi
ces types d’alliances que nous recenserons, il y a: les alliances
d’Etat, les alliances de mouvements d’opposition, les solidarités
sociales entrepreneuriales et associatives, les solidarités
régionales bi-frontalières, les solidarités transnationales
issues d’une même culture politique et les diasporas actives.
En conclusion, nous montrerons que la mondialisation des trafics repose
sur "la complémentarité des deux termes opposés" que
sont l’international (la mondialisation institutionnelle par
le haut) et le transnational (la mondialisation par le bas qui
bâtit les entrepreneurs, notamment les entrepreneurs du
crime). Le lien entre ces deux formes de mondialisation serait constitué
par des arrangements corruptifs dont l’expression territoriale forme
les paradis fiscaux.
Sociologue, chargé
de recherches à l’IRD, chercheur à URBI-environnement
urbain, UR 29, programme gouvernement et limites de
la gouvernance urbaine ; et les politiques publiques
de lutte contre la corruption au Mexique: entre efficacité
et légitimité.
"Réseaux légaux et criminels
transnationaux", in numéro de la revue Cahiers des Amériques
latines, consacrée à "Des sociétés
en réseaux", n°51-52, 2006, p. 75 à 90.
"La transformation des espaces urbains centraux
: risques, enjeux et stratégies dans un contexte de développement
durable urbain", in rapport pour le PIDUD-CNRS intitulé
La requalification comme instrument du développement
durable dans cinq centres ville en Amérique latine : des logiques
contradictoires aux expériences et aux projets, 2007, p.
78 à 113.
"Marges sociales et territoriales à Mérida
(Mexique)", in numéro 45 de la revue Autrepart, consacrée
à "La ville face à ses marges", 2008, p. 15 à
28.
"La transformation des espaces urbains centraux
: risques, enjeux et stratégies dans le contexte de développement
durable urbain – un point de vue de sociologue", in Centres de
villes durables en Amérique latine. Exorciser les précarités
? (dir. Hélène Rivière d'Arc), Paris, éditions
de l'IHEAL, 2009, p. 89 à 120.
Luciano RODRIGUES:
Sous-traitance et informalité dans l´industrie
du bâtiment au Brésil et en France
Il s’agit d’effectuer une
analyse comparative du marché de travail dans le secteur
du bâtiment, sous-secteur construction de logements,
au Brésil et en France dans un contexte de flexibilisation
de la production. A partir de recherches ethnographiques
développées dans deux chantiers situés,
au Brésil dans la Région Métropolitaine
de Belo Horizonte et en France, dans la ville de Toulouse, nous
aborderons des questions en lien avec l’informalité des contrats
de travail avec un transfert des illégalités
des grandes vers les petites entreprises: dans le cas français,
vers les agences d’intérim et au Brésil vers de
petites entreprises clandestines appelées "Gatos" (Chats).
L’accent sera mis sur la perception des travailleurs face à
ces illégalités et à leurs stratégies
face au marché. Dans le cas français, l’accent sera
mis sur la place occupée par les migrants clandestins ou
porteurs de titres de séjour précaires employés
par les agences d’intérim — des migrants qui traversent
des frontières géographiques et identitaires à
la recherche d’emplois précaires rejetés par la population
locale. Au Brésil, cette branche économique s’est
toujours caractérisée par l’emploi massif de travail
informel de migrants nationaux, originaires des Etats plus pauvres
du pays, mais elle cherche aujourd’hui à stabiliser ces travailleurs,
même si l’économie informelle reste majoritaire. Le
quotidien de deux chantiers et les témoignages de leurs travailleurs
seront mis en évidence. D’un autre côté, dans
les deux pays, les entrepreneurs s’appuient sur la fragilité
des mécanismes de contrôle pour passer outre la législation.
Sociologue, docteur
en sociologie par l’UNICAMP, membre du programme franco-brésilien
de coopération Trajectoires, circuits et réseaux
dans la mondialisation.
Laurence ROULLEAU BERGER: Migrations,
économies polycentriques et nouvelles frontières
morales
Aujourd’hui nous voyons émerger
des espaces circulatoires "sous tension" où naît
une diversité de dispositifs économiques polycentriques,
hiérarchisés entre eux dans un contexte de pluralisation
et d’ethnicisation des économies et des sociétés
urbaines. Les migrants développent des carrières
qui rendent compte de la production d’inégalités
multisituées, qui mettent à jour des économies
morales et des grammaires de la reconnaissance. L’épreuve
migratoire se construit à partir de bifurcations voire de carrefours
biographiques qui s’inscrivent dans des processus d’individuation
située et globalisée et rendent compte d’un processus
de construction d’une stratification sociale globalisée
où apparaissent une nouvelle upper-class et une nouvelle
underclass internationale.
Sociologue, Directeur de recherches
au CNRS, Ecole Normale Supérieure de Lyon, Institut
d’Asie Orientale UMR 5062 CNRS. Associée au Centre de
Recherches Sociologiques de l’Université de Pékin.
Responsable scientifique du Pôle ISH (Lyon) International
et Interdisciplinaire Espaces, Travail et Mondialisation.
Jacqueline SINHORETTO: Marchés
de la drogue, Etat et économie légale au Brésil
Le traitement des informations réunies
par la Commission parlementaire d’enquête sur le narcotrafic
au Brésil (Rapport de la Chambre des Députés,
2000) permet une analyse des marchés de drogues d’un point
de vue peu souvent exploré. Le Rapport présente
des informations sur des réseaux d’affaires dans 23 états
fédérés brésiliens et sur trois réseaux
internationaux. On y trouve une étonnante source d’informations
sur le profil des individus impliqués dans le commerce des
drogues, leurs formes d’organisation et des formes multiples d’articulation
entre des réseaux locaux, régionaux, nationaux et transnationaux.
L’analyse du profil des individus mis en accusation témoigne
d’une grande diversité sociale et aussi de degrés importants
d’articulation entre leurs activités illicites et des affaires
relevant de l’économie formelle et légale. Articulation
également avec des agents et des positions relevant des institutions
étatiques. Le traitement préliminaire de ces données
suggère une remise en cause des significations cristallisées
dans l’expression "crime organisé", suggérant qu’il
n’y a pas dans ce phénomène rien qui s’apparenterait à
un type sociologique homogène. Ce que la CPI offre à l’analyse,
ce sont des modalités diverses d’organisation, avec des formes
variables de circulation de biens, de personnes et de pouvoirs. Dans
certains cas, on voit apparaître des réseaux très
organisés qui exercent un contrôle violent de leurs territoires,
alors que dans d’autres ces réseaux sont souples et non violents.
Dans tous les cas, des positions stratégiques sont mobilisées
à l’intérieur des institutions étatiques, sans qu’il
y ait un modèle unique de liens entre les marchés de
la drogue, l’économie formelle, la politique et l’Etat.
Sociologue, Jacqueline Sinhoretto
est maître de conférences à l’Université
Fédérale de São Carlos, Brésil,
chercheur au Instituto de Estudos Comparados em Administração
Institucional de Conflitos - INCT-InEAC, ancienne post-doctorante
programme Hermes, membre du programme franco-brésilien
de coopération Trajectoires, circuits et réseaux
dans la mondialisation.
Douglas DE TOLEDO PIZA:
Les circuits du commerce chinois à São Paulo
Autour de la rue 25 de Março,
zone centrale de la ville de São Paulo, se développe
un commerce populaire multi scalaire, avec des logiques
multiples de territorialisation commerciale, résidentielle
et relationnelle. Les Chinois y jouent un rôle singulier,
gérant l’arrivée de produits fabriqués
en Chine. Le centre-ville est ainsi complètement
mondialisé: l`entrepôt commercial et les résidences
des Chinois occupent ce qu’a été le noyau originaire
de la ville. Les lieux de travail et d’habitation sont précaires,
objet d`une occupation temporaire et circulatoire. Les Chinois
transitent de l’un à l’autre, invisibles. Il ne s’agit pas
d’une enclave économique, ethnique ou d’une communauté
étrangère résidentielle ; plutôt de zones
peuplées par des Chinois et d`autres populations placées
dans des relations de concurrence, de compétition, voire
d’isolement les unes par rapport aux autres.
Licencié
en relations internationales, chercheur au programme
de formation doctorale en sociologie de la FFLCH de l’Université
de São Paulo.
Ricardo VARGAS MESA: Economie illégale des drogues,
conflit armé et sécurité: l’expérience colombienne
Après un bref rappel sur la place de l’économie illégale
des drogues dans le conflit armé colombien, il s’agira d’indiquer
que le narcotrafic n’étant pas un phénomène univoque,
il ne peut être défini en tant que "menace portée
à l’encontre de l’Etat". Ce dernier, dans l’expérience colombienne,
a soumis des leaders du narcotrafic à des Violences de Protection
Soutenues par l’Etat (Violencias de Proteccion Apoyadas por el Estado – VPAE).
Et cela, dans le cadre d’un processus de privatisation de la stratégie
anti-insurrectionnelle qui s’accompagne d’une redéfinition de la structure
agraire colombienne – avec la mise en puissance des grandes propriétés
latifundistes, en cours de modernisation et transformation en agro-industrie
exportatrice. Ce processus place de vastes territoires sous un contrôle
inédit de structures privées illégales de sécurité,
elles-mêmes financées par le narcotrafic. De telles structures
se sont développées au niveau local, dans des relations collusives
entre des élites politiques, des financeurs privés de campagnes
électorales et des propriétaires terriens, unis pour s’approprier
des ressources publiques. Cette situation, qui s’est consolidée au
cours des trois dernières décennies, a produit des effets graves
du point de vue de la gouvernabilité locale et régionale, du
point de vue de la sécurité et de l’ordre démocratique
dans diverses zones géographiques, et elle pose un défi structurel
à la construction de la paix en Colombe. Finalement, la militarisation
du traitement géopolitique transnational et des politiques de sécurité,
ainsi que la faiblesse empirique des diagnostics sur l’économie illégale
des drogues aujourd’hui en Colombie, contribuent très peu à
régler ces obstacles à l’origine de la continuité du
conflit et de l’affaiblissement de l’Etat social de droit.
Sociologue (Université Nationale de Colombie), Groupe
de recherche "Etat, citoyenneté et Conflit" et Transnational Institute
d’Amsterdam. Entre 1988 et 1998, dans le cadre du Centre Populaire de
Recherche et Education (CINEP), il a développé des enquêtes
sur le thème des économies illégales et leur impact
dans les zones rurales colombiennes. Depuis 1999, il dirige la Corporation
Action Andine de Colombie (CAAC), une ONG qui développe des recherches
et formule des propositions de développement alternatif, spécifiquement
dans des zones rurales touchées par des conflits sociaux et économiques,
dans la perspective du programme Drogues et Démocraties du Transnational
Institute. Entre mai 2002 et mars 2003, le CAAC, avec le soutien de l’ambassade
d’Allemagne en Colombie, a développé une étude intitulée
"Le conflit armé comme obstacle au développement alternatif
en Colombie et propositions de management".
Daniel VELOSO HIRATA: Les dynamiques de régulation
et les formes de territorialisation du commerce de détail
de drogues à São Paulo
L’exposé présente les résultats
des recherches réalisées ces dernières
années sur les relations entre les formes de contrôle
social et les illégalismes populaires. L’analyse relationnelle
de l’action gouvernementale de répression du trafic de
drogue et de la trame sociale des traficants est le point de départ
pour comprendre comment ce circuit de l’économie urbaine
est régulé et quelles sont ses formes de territorialisation.
À partir d’une recherche ethnographique dans une des "periferias"
de São Paulo, il s’agit de décrire les dynamiques
entre les policiers et les trafiquants basées sur un
complexe marché d’extorsion ; la constitution des formes de territorialisation
du commerce de détail de drogues, ainsi que les rapports
sociaux autour de l’achat et de la vente de ces produits illicites.
Docteur en sociologie de l’Université
de São Paulo, Daniel Veloso Hirata étudie actuellement
les articulations entre les formes de contrôle social
et les illégalismes populaires. Il a écrit notamment:
Avec Vera da Silva Telles: "Cidade e práticas urbanas: nas
fronteiras incertas entre o ilegal, o informal e o ilícito"
(revue Estudos Avançados, 2007) ; "Les ‘Racionais’ et
la Vida Loka", (CABANES, Robert ; GEORGES, Isabel (Org.), São
Paulo, début de siècle : La ville d'en bas, L'Harmattan,
2009).
Daniel WELZER-LANG: Traverser
les frontières de sexe et de genre: les travestis
de São Paulo
La communication aborde la
question du genre et des sexualités dans le contexte
de la mondialisation du "commerce du sexe". Et ceci de deux
manières: d'une part, en posant des questions de méthode.
Comment observer ce qui se déroule dans des frontières
souvent considérées comme invisibles par les
chercheurs-e-s académiques? Comment adapter nos méthodes
en intégrant problématique du genre et des
sexualités? D'autre part, en procédant à
l'analyse de la toile de fond de ce qui est parfois appelé
"trafic d'êtres humains", notamment le désir de migrer
en Europe de personnes stigmatisées pour des raisons croisant
motivations économique et refus de l'hétéronorme.
Sociologue à
l'Université du Mirail, spécialiste du genre et des
masculinités, en particulier des questions liées
aux violences, aux sexualités, aux renégociations
des rapports de genre, Daniel Welzer-Lang a publié une vingtaine
d'ouvrages. Parmi les derniers: Nous les mecs, essai sur le
trouble actuel des hommes (Payot, mars 2009) et un ouvrage collectif:
Masculinités, 2011, Erès (coédité
avec Chantal Zaouche). Il est aussi le cofondateur du réseau
international des recherches sur les hommes et les masculinités
(Québec).
http://www.univ-tlse2.fr/cers/annuaires/fiches_indivi/permanents/Daniel_Weizer_Lang.htm
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jeans chinois dans les rues du Caire, ou les espaces
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Alain TOURAINE. Penser
autrement. Paris, Fayard, 2007.
Michel WIEVIORKA. La
violence. Paris, Hachette, 2005 (2004).
Avec le soutien de l'Université de Toulouse
Le Mirail (Conseil scientifique, IPEALT, LISST),
de l'Institut des Amériques,
de l'Ambassade de France en Bolivie,
de l'Ambassade des Etats-Unis à Paris,
du CADIS-EHESS,
de la Maison des Sciences de l'Homme (MSH),
et de l'Institut des Sciences Humaines du CNRS