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LA CONSISTANCE DES
ÊTRES COLLECTIFS
ÉCHANGES PRAGMATIQUES ET ENJEUX ÉPISTÉMOLOGIQUES
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DU LUNDI 10 JUIN (19 H) AU LUNDI 17 JUIN
(14 H) 2013
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DIRECTION : Jean-Noël FERRIÉ,
Virginie TOURNAY, Julien WEISBEIN
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ARGUMENT :
En braquant le projecteur sur l'analyse des actes en situation sans
recourir à des principes explicatifs englobants ou à des variables
indépendantes, les sociologies de l'action posent un défi
épistémologique majeur: la dimension explicative est-elle réductible à
une simple description des faits observés?
Pour alimenter cette discussion épistémologique, la question des êtres
collectifs sera abordée (communautés animales ou humaines,
mobilisations, Union Européenne, controverses internationales) avec
pour objectif de discuter leur "consistance", de chercher à comprendre
comment notre perception de l'environnement nous conduit à concevoir
l'existence de collectifs intégrés dotés d'une intentionnalité,
d'objectifs bien précis et marqués par une continuité dynamique
permettant de fixer les enchaînements causaux et d'en retracer
l'histoire.
L'enjeu est double. Il s'agit tout autant de discuter la façon dont un
observateur de la vie sociale attribue une intentionnalité et certaines
déterminations à des collectifs que de débattre de la façon dont
l'analyste est amené à les restituer. Trois paramètres de cette
consistance seront discutés: l'intentionnalité
prêtée aux collectifs, la
construction
du récit historique (enchaînements causaux) et l'idée de changement (par exemple,
imposition/résistance à une norme).
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CALENDRIER DÉFINITIF :
Lundi 10 juin
Après-midi:
ACCUEIL DES
PARTICIPANTS
Soirée:
Présentation du Centre, des colloques et des participants
Mardi 11 juin
Animaux
Matin:
Jean-Noël
FERRIÉ, Virginie TOURNAY & Julien WEISBEIN:
Ouverture
Catherine
RÉMY: Quand l'animal fait et fait faire. Pourquoi étudier
l'attribution d'intentionnalités aux animaux dans les situations
sociales?
Après-midi:
Coralie
MOUNET: Connaître par traces: le suivi
des
loups en France (communication élaborée avec Isabelle MAUZ)
Dominique
GUILLO: Les sociétés animales: apports croisés des sciences
de
la vie et des sciences sociales
Denis LABORDE:
Création musicale et permanences culturelles dans un monde globalisé
Mercredi 12
juin
Enrôlements et
possessions
Matin:
Didier
DEBAISE: Un univers de possessions. L'approche spéculative
des sociétés
Frédéric
FOREST: Comment concevoir un sujet sans inconscient, un
inconscient sans sujet?
Après-midi:
Jean-Louis
GENARD: Intentionnalités, capacités et politique publique
Guy SAEZ:
La "bonne volonté" culturelle. Institutionnalisation des
représentations et retournement des intentionnalités
Jeudi 13 juin
Environnement
Matin:
Geoffrey
BOWKER: Where and When is Biodiversity Discourse?
Anne TRICOT: La
perception sensible de
l’environnement. Petite discussion autour de concepts et méthodes
menés dans le cadre d’une recherche interdisciplinaire
Après-midi:
DÉTENTE
Vendredi 14
juin
Intentionnalités et
(co)existence des mondes
Matin:
Du vécu
singulier à l'expérience des êtres collectifs
Jacques LOLIVE:
La fabrication
controversée des collectifs du fleuve Var
Virginie
TOURNAY: Les êtres collectifs, mode d'emploi
Après-midi:
Janine BARBOT:
Penser la place des victimes au procès pénal (communication élaborée
avec Nicolas DODIER)
Soirée:
Projection:
Le Sacre du
printemps
de Stravinsky (29 mai 1913) dans une chorégraphie de Pina Bausch (3
décembre 1975)
Samedi 15 juin
Êtres et mondes partagés
Matin:
Annette
LEIBING: Des réalités co-existantes: la consistance d'une
procédure expérimentale dans le domaine médical
Jean-Noël
FERRIÉ: Dieu et les croyants. Un être divin peut-il être
adoré
par un être collectif?
Après-midi:
Antoine DORÉ: Le
public, l’individu et
l’expérience des mondes (en) communs: lire Dewey au prisme d’une
controverse environnementale
Fabrizio
CANTELLI: De la Banque Mondiale au "Black Power": comment
écrire
les visages de l’empowerment?
Dimanche 16
juin
Institutions
européennes et comparaisons internationales
Matin:
Julien
WEISBEIN: L'Europe par en bas. Ou comment réinterpréter
certaines notions des European
studies: européanisation, gouvernance
multi-niveaux, société civile européenne
Yann BÉRARD:
Micropolitique de l'Union européenne: dans les plis du gouvernement à
distance
Après-midi:
Expérimenter la ville
Guy
SAEZ:
Le conte des trois villes ou l'(in)consistance culturelle de la
métropole
Elisa CHELLE:
L'institutionnalisation de l'aide sociale en France et aux Etats-Unis.
Un jeu à trois êtres collectifs: la bureaucratie, les pauvres,
l'opinion publique
Lundi 17 juin
DÉPARTS
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RÉSUMÉS :
Yann BÉRARD:
Micropolitique de l'Union européenne: dans les plis du gouvernement à
distance
Micropolitique n’est pas synonyme de politique locale, ni même d’agir
localement: chez Gilles Deleuze et Félix Guattari, l’adjectif désigne
ce qui fait à la fois coupure et couture avec l’horizon politique,
selon des modalités d’assemblage dont il revient essentiellement aux
"centres de pouvoir" d’assurer la coordination et le contrôle.
Transposée à la
catégorie des objets institutionnels tels que l’Union européenne,
l’entrée micropolitique conduit à prendre au sérieux le travail des
associations et l’inscription inaugurale des possibilités d’agir sur le
monde à distance qui siéent aux réseaux sociotechniques. À partir d’une
enquête ethnographique dans deux bureaux d’études, cette communication
explore et interroge l’hypothèse d’un lien consistant entre le fait de
"bien gouverner" à l’échelle européenne et la mobilisation d’une
ingénierie de services moderne, intervenant auprès des services de
l’administration communautaire.
Yann Bérard est maître de conférences en
science politique à l’Université des Antilles et de la Guyane et membre
du Centre de recherche sur les pouvoirs locaux dans la Caraïbe (UMR
8053).
Publications
Yann Bérard, Renaud Crespin (dir.), Aux
frontières de l’expertise. Dialogues entre savoirs et pouvoirs
(préface
de Jean-Yves Trépos), Rennes, PU de Rennes, coll. "Res Publica", 2010,
277 p.
Yann Bérard, "Rendre visible l’existence
d’un pouvoir à distance.
Esquisse d’une sociologie pragmatique du CV d’expert appliquée à l’UE",
dans Fabrizio Cantelli, Marta Roca i Escoda, Joan Stavo Debauge, Luca
Pattaroni (dir.), Sensibilités
pragmatiques. Enquêter sur l’action publique, Bruxelles, P.I.E.
Peter Lang, coll. "Action publique", 2009, p. 375-397.
Fabrizio
CANTELLI: De la Banque Mondiale au "Black Power": comment écrire les
visages de l’empowerment?
Peut-on considérer l’empowerment comme une catégorie dotée d’une
existence propre? Comment l’enquêteur peut-il décrire l’empowerment?
Comment saisir à la fois la diversité d’acteurs, d’institutions et
d’argumentaires qui s’emparent de cette catégorie tout en considérant
la grande variété des échelles temporelles qui sont concernées? Il
s’agit ici de questionner les outils et méthodes permettant d’étudier
les types de capacités et la définition des pouvoirs en jeu quand il
est question d’empowerment et leurs manières de se fixer plus ou moins
durablement dans la vie politique et dans le paysage institutionnel.
Cette contribution prend appui sur une enquête portant sur les visages
plus gestionnaires de l’empowerment (Banque mondiale, fondations
européennes) et sur les visages plus civiques de l’empowerment (black
power, mouvements sociaux des années 1960-1970 aux Etats-Unis).
Fabrizio Cantelli coordonne la Ligue des
Usagers des Services de Santé. Maître de conférences à
l’Université libre de Bruxelles et membre du Groupe de Recherche sur
l’Action Publique, il est chercheur associé au PACTE-CNRS (IEP de
Grenoble).
Ses recherches portent sur les transformations de l’action publique et
sur la participation citoyenne dans le domaine de la santé. Depuis
quelques années, il conduit une étude sur la catégorie d’empowerment,
invitant à une relecture des questions liées aux capacités et au
pouvoir.
Publications
L’Etat à
tâtons. Pragmatique de l’action publique face au sida, PIE Peter
Lang, 2007.
"Towards Democratic Governance of Uncertainty? Contesting notions of
Participation, Control and Accountability", Journal of Risk Research, 2011
(avec N. Kodate et K. Krieger).
Sensibilités
pragmatiques. Enquêter sur l’action publique, PIE Peter Lang,
2009 (avec M. Roca, J. Stavo-Debauge et L. Pattaroni).
Action
publique et subjectivité, LGDJ, 2007 (avec J-L. Genard).
Les
constructions de l’action publique, L’Harmattan, 2007 (avec J-L.
Genard, S. Jacob et C. De Visscher).
Elisa CHELLE:
L'institutionnalisation de l'aide sociale en France et aux Etats-Unis.
Un jeu à trois êtres collectifs: la bureaucratie, les pauvres,
l'opinion publique
L’action publique suppose la construction d’êtres collectifs. Là où
leur désignation nominale leur donne une unité apparente ("la
bureaucratie", "les pauvres"), leur analyse fait ressortir
divisions, fractures et jeux politiques. En matière d’aide sociale, les
rôles semblent clairement définis. La bureaucratie délivre, les pauvres
reçoivent, l’opinion publique arbitre. Sauf qu’avec la conditionnalité
croissante attachée à l’octroi des subsides sociaux, ces interventions
et interrelations se complexifient. L’administration se livre à des
opérations de sélection et de vérification, les bénéficiaires doivent
prouver leur "bonne volonté" pour être intégrés, le tribunal de
l’opinion se prononce en faveur de l’application de certaines valeurs
morales. Le regard comparé entre la France et les Etats-Unis met en
lumière une série de contrastes heuristiques: Etat-providence
et delegated welfare state,
collectivités locales et organisations communautaires, argent public et
dollars philanthropiques. Cette contribution reviendra sur les modes
d’institutionnalisation de l’aide sociale qui en découlent, sans
négliger l’importance du leadership
politique qui les rend possibles.
Elisa Chelle est docteur en science
politique et enseignant-chercheur à Sciences Po Grenoble (laboratoire
PACTE). Spécialiste des politiques incitatives, ses travaux portent sur
la lutte contre la pauvreté en France et aux Etats-Unis, ainsi que sur
la managérialisation de la haute fonction publique.
Publications
Gouverner les
pauvres. Politiques sociales et administration du mérite,
Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. "Res Publica", 2012.
"Gouverner par l’incitation? Sur la rémunération à la "performance" des
hauts-fonctionnaires du Ministère des Finances", in Yves Deloye,
Olivier Ihl, Alfredo Joignant (dir.), Gouverner
par la science. Perspectives comparées, Grenoble, Presses
universitaires de Grenoble, p. 109-134, à paraître en juin 2013.
"Un militantisme réformateur: les manuels du new public management", Revue internationale de politique comparée,
vol. 19, n°3, 2012, p. 19-36.
"Une politique de récompense dans la magistrature. Le cas des primes de
rendement des magistrats de cours d’appel et de cassation", Droit et société, vol. 79, 2011, p.
407-427.
"Un patronage philanthropique. La fondation Rockefeller et le
traitement de la pauvreté à New York depuis 2007", Lien social et Politiques, vol. 65,
printemps 2011, p. 101-119.
Didier
DEBAISE: Un univers de possessions. L'approche spéculative des sociétés
Au début du XXe siècle, G. Tarde proposait une définition pour le moins
surprenante du concept de "société": "la possession réciproque, sous
des formes extrêmement variées, de tous par chacun"(1).
En aucun cas,
cette définition ne devait, dans son esprit, se limiter aux seules
sociétés humaines, mais elle devait établir un point de jonction entre
toutes les formes d’organisation sociale. Ainsi, Tarde n’hésite pas à
écrire: "toute chose est une société, tout phénomène est un fait
social"(2). De la matière inerte aux organisations
sociales, nous
retrouverions, sous des formes variées, une même logique qui se
déploierait à des échelles différentes, et donc à l’intérieur de
nouvelles contraintes, de rapports de possessions réciproques. Mais si
Tarde l’annonce, le programme d’une philosophie plus générale de la
possession ne s’arrête pas à lui. Elle se déploie dans une multiplicité
de philosophies qui ont toutes cherché, chacune à leur manière, à
affirmer l’importance d’enquêtes sur la constitution des sociétés à
partir des dynamiques de la possession.
(1) Tarde, Monadologie et Sociologie, p. 85.
(2) Ibid., p. 58.
Didier Debaise est chercheur au Fonds
National de la Recherche Scientifique (FNRS) et attaché à l’Université
Libre de Bruxelles où il enseigne la philosophie contemporaine.
Publications
Un empirisme
spéculatif (Paris,
Vrin, 2006).
Le
vocabulaire de
Whitehead (Paris, Ellipses, 2007).
Les
sujets de la nature, Presses Universitaires de France (à
paraître).
ll a édité plusieurs ouvrages
tels que Vie et expérimentation
(Paris, Vrin, 2007) et Philosophie
des possessions (Paris, Presses du réel, 2011) et écrit des
articles sur les philosophies de Bergson, Tarde, Simondon, Deleuze et
Whitehead.
Antoine DORÉ:
Le public, l’individu et l’expérience des mondes (en) communs: lire
Dewey au prisme d’une controverse environnementale
Partant de l’affirmation de John Dewey (1939, p.91), selon laquelle,
"[...] les individus sont, en
dernière analyse, les facteurs décisifs de la nature et du mouvement de
la vie sociale", cette communication entend explorer la
consistance ontologique des êtres collectifs dans les philosophies
pragmatistes au prisme d’une analyse empirique de la composition des
publics liés à la présence controversée des loups en France. Après
avoir décrit le travail de médiation à partir duquel adviennent et
circulent concomitamment des "loups menaçants", des "loups menacés" et
leurs publics respectifs, il s’agira de rendre compte de la manière
dont s’expérimente, avec plus ou moins de succès, une diplomatie de la
"guerre des loups" qui participe de ce que Dewey appelle
"l’organisation
du public". Dans cette diplomatie expérimentale, nous montrons que
l’articulation des intérêts discordants ne relève d’aucune inhérence
préétablie, mais d’un travail collectif de mise en cohérence qui doit
constamment être répété ou réinventé.
Antoine Doré est post-doctorant CNRS au
laboratoire PACTE de Grenoble et chercheur associé au Centre de
Sociologie des Organisations (CNRS/Sciences-Po). Ses recherches portent
sur les dynamiques de production, de mobilisation et de circulation des
connaissances et des normes dans les modes de gestion et de
gouvernement du vivant (environnement et agriculture).
Publications
Doré, A. (2011), Des loups dans la
Cité. Eléments d'écologie pragmatiste, Thèse de doctorat;
Institut d'Etudes Politiques de Paris et Université de Liège.
Doré, A. (2010), "Le devenir politique des corps recomposés: la
circulation des animaux dans l'espace public", Sociologie et Société, XLII (2),
181-204.
Doré, A. (2010), "Promenade dans les mondes vécus. Les animaux
peuvent-ils être des interlocuteurs de l'enquête
socio-anthropologique?", Sociétés,
108 (2), 33-45.
Jean-Noël
FERRIÉ: Dieu et les croyants. Un être divin peut-il être adoré par un
être collectif?
Si la relation à un être divin peut aisément être décrite comme une
relation interpersonnelle, la relation entre les croyants, leur
identification commune donne naissance à un être collectif.
L'expérience de l'appartenance à un être collectif - pour autant
qu'elle puisse être adéquatement décrite - est-elle une expérience du
divin? On tentera de clarifier ces questions à partir d'une approche
praxéologique.
Frédéric
FOREST: Comment concevoir un sujet sans inconscient, un inconscient
sans sujet?
Une institution, un Etat, une entreprise, une publicité tiennent des
discours, sans interruption, inépuisables, sans arrêt. Que sont ces
institutions et ces dispositifs sans ces discours? Ils peuvent ainsi
apparaitre comme la consistance même de ces êtres collectifs. Mais où
est donc alors le sujet de ces énoncés institutionnels? Non réductibles
à une personne physique qui serait le représentant du collectif, le
discours institutionnel semble pourtant procéder d'un vouloir
particulièrement ferme. Qu'est ce que penser un sujet sans inconscient?
A l'inverse, qu'est ce qu'un inconscient collectif sans sujet de
l'énonciation? Un être collectif peut il vouloir tout en étant qu’un
sujet de l’énoncé? Et, surtout, peut-il par conséquent être ambivalent?
On s'interrogera sur ces dimensions frontières entre consistance du
sujet collectif et inconsistance du sujet individuel.
Frédéric Forest est docteur en sciences
politiques, diplômé en psychologie et en psychanalyse et chercheur
associé au centre de recherche psychanalyse médecine et société (CRPMS)
à l’université Paris 7 Diderot. Il est par ailleurs administrateur
civil, diplômé en finances et exerce en tant que sous-directeur au
ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Il a notamment écrit: Freud et la
science, éléments d’épistémologie, Anthropos Economica, 2010.
Il a notamment dirigé Les
universités en France, fonctionnement et enjeux, PURH, 2012.
Jean-Louis
GENARD: Intentionnalités, capacités et politique publique
La mise en dispositifs des notions de capacités et de compétences
principalement mais pas seulement au sein des politiques publiques, une
mise en dispositif qui en appelle alors à des ajustements des acteurs,
interpellés, appelés à en répondre, l'appel étant bien entendu le
symptôme d'une présupposition d'intentionnalité.
Dominique
GUILLO: Les sociétés animales: apports croisés des sciences de la vie
et des sciences sociales
L’objectif de cette communication est de poser la question de
l’intentionnalité dans les collectifs animaux à un double niveau. Il
s’agira tout d’abord, brièvement, d’analyser la manière dont la
biologie conceptualise aujourd’hui la notion d’espèce, et les ruptures
introduites sur ce thème par le néo-darwinisme avec le concept de
population. Ensuite, après avoir tracé à grands traits la manière dont
l’éthologie pose aujourd’hui la question de la socialité et de la
culture dans le monde animal, on se demandera en quel sens on peut
considérer que certains animaux sont des acteurs sociaux et culturels,
en particulier dans leurs interactions avec les humains, à partir
d’arguments tirés des sciences sociales et également, pour une part,
des sciences de la vie.
Dominique Guillo est directeur de
recherche au CNRS en sociologie (Centre Jacques Berque, Rabat). Ses
recherches portent sur les liens entre sciences sociales et sciences de
la vie. Il dirige le programme ANR LICORNES, consacré au thème nature /
culture.
Publications:
Les
figures de l’organisation, PUF, 2003,
La culture, le gène
et le virus, Hermann, 2009,
Ni
Dieu, ni Darwin. Les français et la théorie de l’évolution,
Ellipses, 2009,
Des chiens et des humains,
Le
Pommier, 2009.
Denis LABORDE:
Création musicale et permanences culturelles dans un monde globalisé
"Les cultures ont-elles une identité?", s’interroge l’ethnologue Gérard
Lenclud. On admettra que le concept de culture a non seulement une
signification mais une référence, que cette référence ne se conjugue
pas au singulier et qu’il en va ainsi de toute forme culturelle comme
il en
est de la tradition, elle n’existe au singulier qu’à la condition
d’être ouverte à de multiples formes d’appropriations différenciées
(Pascal Boyer). Ce sont précisément ces jeux de différenciation
qui
autorisent l’attribution d’une identité à une culture: chaque culture
est ontologiquement subjective et épistémologiquement objective. Nous
pouvons donc en étudier des formes d’appropriation inventive. Cette
communication est consacrée à quelques formes d’invention
musicale qui viennent se loger dans les insterstices de ce "grand
désordre de l’expérience esthétique" (Jean-Louis Fabiani) qui font
aujourd’hui recevoir, notamment dans le domaine des musiques du monde
qui sera étudié, l’innovation musicale comme un
moyen d’instituer une continuité de culture dans un monde globalisé.
Denis Laborde est ethnologue, Directeur
de Recherche au CNRS. Il est membre du Centre Georg Simmel et enseigne
à l’EHESS (Paris).
Publications
De
Jean-Sébastien Bach à Glenn Gould. Magie du son et spectacle de la
passion, Paris, L’Harmattan, 1997.
Musiques à
l’école, Paris, Editions Bertrand-Lacoste, 1998.
La Mémoire et
l’Instant. Les improvisations chantées du bertsulari basque,
Bayonne, Saint-Sébastien, Elkar, 2005.
Ouvrages
collectifs
Identifier,
enquêter, analyser, conserver... Tout un monde de musiques,
Paris, L’Harmattan, 1996.
(& Hermann Krapoth, Hrsg.), Erinnerung
und Gesellschaft, Maurice Halbwachs (1877-1945), Wiesbaden,
Zeitschrift für Soziologiegeschichte, 2005.
Désirs
d’histoire. Politique, mémoire, identité, Paris, L’Harmattan,
2009.
Faut-il en
finir avec la notion de culture?, Paris, L’Harmattan, 2013 (sous
presse).
Annette
LEIBING: Des réalités co-existantes: la consistance d'une procédure
expérimentale dans le domaine médical
Coexistent
realities: Stem cell researchers and the uncertainty of truth
The application of autologous bone marrow stem cells for heart disease
has been and is being tested in over 100 clinical trials around the
world. A number of factors play a role in explaining the popularity of
this specific procedure. The apparent simplicity of the procedure is
one reason, which also results in an easy acceptance by patients,
and a convincing reasoning of stem cell researchers in favor of this
intervention. However, interviews with researchers showed that within
the same interview different kinds of reasoning, even contradictions,
and lots of uncertainty can be found. This talk explores what Annemarie
Mol has called "coexistent realities" - the multiple, co-existing kinds
of reasoning, which we found in interviews with stem cell researchers
in Canada working on cardiac disease - and their struggle for certainty
in need for funding, acceptance, and knowledge making.
Annette Leibing, anthropologue et
professeure titulaire à la Faculté des sciences infirmières de
l’Université de Montréal, est chercheure du CAU en gérontologie sociale
du CSSS Cavendish (FQRSC) depuis 2004, et à l’équipe MÉOS depuis 2005.
Son PhD en anthropologie de l’Université de Hambourg (1995) portait sur
les différentes épistémologies dans la psychiatrie brésilienne. Elle a
obtenu en 1995 un poste de professeure à l’Institut de psychiatrie de
l’Université fédérale de Rio de Janeiro au Brésil, où elle a effectué
des recherches sur la maladie d’Alzheimer. Elle a aussi été fondatrice
d’un centre psycho-gériatrique publique. Durant son stage postdoctoral
(2000/2001) à l’Université McGill, A. Leibing a poursuivi ses travaux
sur la maladie d’Alzheimer. Elle a réalisé plusieurs monographies et
articles scientifiques en diverses langues, en collaboration avec
plusieurs groupes de recherche nationaux et internationaux. Ses
intérêts de recherche se rapportent au vieillissement, aux maladies
associées au vieillissement comme les maladies d'Alzheimer et
Parkinson, la santé mentale et les médicaments, et les nouvelles
biotechnologies.
Jacques
LOLIVE:
La fabrication controversée des collectifs du fleuve Var
Depuis un siècle et demi, le fleuve Var n'a cessé de faire l'objet
d'appropriations et de transformations diverses (extraction de
granulats, digues, seuils, urbanisation en lit majeur et même en lit
mineur) suscitant la fabrication (re-composition) de plusieurs
collectifs inattendus qui brouillent les limites entre nature et
société:
1) un collectif Var disponible pour l'artificialisation. Ce Var est un
fleuve moderne, une réalité unitaire, objective, stabilisée et
maîtrisable dans le monde cartésien des aménageurs et de l'expertise.
C'est un objet qui se prête "docilement" aux projets des aménageurs et
des urbanistes;
2) un collectif risque produit de l'action modernisatrice est révélé
par
la crue du Var de 1994 et les controverses qui s'ensuivent. Ce Var est
le fleuve artificialisé, un hybride "sauvage" qui déborde les actions
humaines de manière inattendue parce qu'il est lui-même une entité
instable, une réalité proliférante, composite et mal contrôlée;
3) un collectif de nature en ville qui est le produit complexe de
l'artificialisation du fleuve, de l'adaptation des espèces animales et
végétales et de la mise en œuvre des procédures de protection de
l'environnement. Ce Var est un support de biodiversité, un archipel de
zones naturelles "à protéger";
4) un collectif métropolitain tiraillé entre la visée stratégique du
développement urbain de Nice et l'ouverture aux questions
environnementales. L'éco-vallée du Var "veut" être une vitrine du
développement durable qui s'appuie sur la consistance des normes et les
expérimentations urbaines.
Jacques Lolive est directeur de
recherche au CNRS en science politique et aménagement au sein du
laboratoire PACTE. Il analyse la question environnementale dans ses
relations avec l'aménagement et sous différents perspectives: comme
construction d'une cause collective, comme enjeu d'aménagement, comme
risque environnemental et comme relation environnementale sensible et
esthétique. Il a notamment coordonné en 2003, avec Olivier Soubeyran,
le colloque de Cerisy, L'émergence
des cosmopolitiques, publié à la
Découverte, Paris, 2007.
Coralie
MOUNET:
Connaître par traces: le suivi des loups
en France (communication élaborée avec Isabelle MAUZ)
Pister et piéger les loups nécessite une fine connaissance des traces
laissées par ces animaux ainsi qu’une capacité à les mettre en récit, à
leur donner du sens, en retraçant des comportements et des
intentionnalités passés. La "trace" constitue un élément clef de la
connaissance des animaux sauvages tels que les loups, dont la présence
élusive interdit ou rend difficile un suivi direct des populations.
Nous nous intéresserons aux dimensions pragmatiques d’une telle
"connaissance par trace" (Ginzburg, 1980), en pointant les similarités
dans la construction de savoirs différents, relevant de la lecture des
empreintes au sol comme de l’analyse génétique des restes d’ADN
présents dans les fèces des animaux. En particulier, nous montrerons la
dépendance de ces savoirs à la matérialité de la trace, la nécessaire
mise en récit de la trace dans son interprétation, et enfin la
nécessité de s’affranchir des contingences matérielles de la trace dans
le processus de certification de l’information.
Coralie Mounet est chargée de
recherches
au Cnrs, au laboratoire Pacte à Grenoble. Ses travaux de recherche en
géographie portent sur les relations hommes / animaux sauvages.
Isabelle Mauz est chercheure en
sociologie à Irstea, à Grenoble. Ses
travaux de recherche s’inscrivent dans le champ de la sociologie de
l’environnement et de la sociologie des sciences. Ils portent
actuellement sur les institutions et modes de connaissance et de
gestion de la biodiversité.
Publications
Mauz I. (2008), Les collectifs et
leurs natures. Un parcours sociologique, des animaux emblématiques à la
biodiversité, Mémoire d’HDR Spécialité Sciences juridiques,
politiques, économiques de gestion, Cemagref, Grenoble ; Université
Jean Monnet, Saint Etienne.
Mauz, I. (2005), Gens, cornes et
crocs, Paris: Cemagref, Cirad, Ifremer, Inra.
Mounet C. (2007), Les territoires de
l’imprévisible. Conflits, controverses et "vivre ensemble" autour de la
gestion de la faune sauvage "à problème". Le cas du loup et du sanglier
dans les Alpes françaises, Thèse de doctorat de géographie,
Université Joseph Fourier, Grenoble I.
Mounet C., Mauz I. et Granjou C. (soumis), "Performer la "bonne"
distance entre hommes et animaux: une lecture sociologique des
pratiques de gestion de la faune sauvage", ethnographiques.org.
Catherine
RÉMY: Quand l'animal fait et fait faire. Pourquoi étudier l'attribution
d'intentionnalités aux animaux dans les situations sociales?
Dans cette communication, il s’agira de revenir sur le développement en
France depuis une quinzaine d’années de ce que l’on peut appeler les
"études animales" (de l’anglais "animal studies"). Dans un premier
temps, j’évoquerai la tradition ethnologique française: si les
ethnologues se sont depuis longtemps intéressés aux animaux, leur
approche a été dominée par le paradigme de l’animal-représentation.
Dans un second temps, je présenterai un ensemble de travaux qui ont
remis en question ce paradigme et ont appréhendé l’animal comme un
corps ou bien encore une présence active qui agit et fait agir les
humains en retour. J’évoquerai ici les enquêtes que j’ai pu mener sur
ces questions des relations homme-animal et montrerai comment cette
approche éclaire sous un nouveau jour les situations sociales ou les
pratiques étudiées. Enfin, j’aimerai évoquer les limites de ce
"tournant animaliste" en sociologie et en anthropologie. Si l’animal
est bien une présence agissante, il n’en demeure pas moins qu’une
asymétrie demeure entre humains et non-humains. Cette asymétrie doit
conduire le sociologue à ne pas négliger dans ces enquêtes la question
de la différence ou des différences entre l’homme et l’animal.
Catherine Rémy est chargée de recherche
au CNRS et membre du Centre de Sociologie de l’Innovation, Mines
ParisTech. Ses travaux portent sur l’évolution des concepts de nature
et de culture à travers la question du rapport des hommes aux animaux,
et plus récemment sur les controverses socio-techniques relatives aux
innovations biomédicales, notamment dans le domaine de la
transplantation d’organes.
Elle a récemment publié La fin des
bêtes. Une ethnographie de la mise à mort des animaux, Paris,
Economica, 2009.
Guy SAEZ: La
'bonne volonté' culturelle. Institutionnalisation des représentations
et retournement des intentionnalités
En 1849, R. Wagner propose une théorie révolutionnaire du théâtre
national populaire et de l’œuvre d’art de l’avenir; quels liens entre
ces théories et le festival de Bayreuth, manifestation la plus
socialement exclusive qui soit, dès sa création? En 1971, une politique
de "développement culturel" est proposée en France; en 1982, une
administration spécifique lui est dédiée (la Direction du développement
culturel) pour faire triompher le principe de politique culturelle qui
lui est le plus opposé. A partir de ces deux exemples, on montrera les
aléas du travail de l’institutionnalisation des représentations et des
interprétations sociologiques qui veulent en rendre compte. Le partage
de la culture sera saisi ici comme un mythe producteur de constructions
récurrentes de réparation d'un manque qui, encore et toujours, semble
manquer son objet. Mais c’est aussi l’un des mythes les plus puissants
en démocratie puisqu’il est sommé d’unifier des collectifs et de leur
donner du sens, voire une consistance.
Les travaux de Guy Saez s’inscrivent
dans une sociologie de l’action publique, à la croisée du champ de la
politique culturelle (histoire, idéologies, institutions, acteurs) et
de la recomposition des systèmes territoriaux (coopération,
décentralisation et régionalisation, effets transnationaux). Ils
concernent une double construction: celle de la société interculturelle
à l’ère mondialisée et celle de la société interterritoriale, réglée
par des innovations institutionnelles et des procédures de coopération
menant à la transition territoriale des systèmes politiques.
Publications
Guy Saez, Jean-Pierre Saez (dir.), Les
nouveaux enjeux des politiques culturelles. Dynamiques européennes,
Paris, La Découverte, 2012, 400 p.
Guy Saez, Geneviève Gentil, Michel Kneubühler (coord.), Le Fil de l’esprit. Augustin Girard, un
parcours entre recherche et action, Paris, La Documentation
française, 2011, 333p + CD audio.
Anne TRICOT:
La perception
sensible de l’environnement. Petite discussion autour de concepts et
méthodes utilisés dans le cadre d’une recherche interdisciplinaire
Une discussion autour de la notion de perception de l’environnement
sous l’angle du sensible. La condition sensible est souvent rangée au
second plan comme si elle ne représentait pas une dimension importante
des relations humaines à l’environnement; la notion de perception, qui
plus est dans le champ du risque, se trouve souvent reléguée à une
attitude passive, irrationnelle et peu connectée à l’action. A l’appui
des travaux de J.-J. Gibson et de son concept d'"affordance" (1979) il
s’agit de proposer une analyse de la perception comme activité située,
rattachée à un contexte dont le propre est de donner du sens à
l’environnement, à partir d’indices organisant notre attention et
construisant des perspectives (I. Joseph, 2002). Il s’agit d’un sens
partageable (et non d’un monologue intérieur) par une pluralité humaine
et,
en cela, il se relie à l’action. Les travaux d’A. Pecqueux (2012),
prolongent la réflexion autour du concept d’affordance par la
"perception d’événements", notion que nous avons reprise à notre
compte car elle s’applique particulièrement bien à cet "existant
collectif" et "doté d’intentionnalités" que constitue l’espace
littoral. A l’interface terre-mer, par définition mobile, le littoral
renvoie à une relation environnementale ambivalente, marquée par
l’inquiétude et le risque, mais aussi le plaisir et le soin des lieux.
Ce sont alors ces intentionnalités que l’on se propose de comprendre
dans nos interactions avec l’environnement.
Anne Tricot est ingénieure au CNRS à
l’UMR PACTE 5194. Ses travaux initiaux ont porté sur les questions
d’habitabilité des espaces à risques d’inondations (confrontant
l’expérience humaine aux normes de planification et de prévention des
risques). Aujourd’hui elle s’intéresse à la thématique de l’eau dans la
ville interrogée sous l’angle des risques mais aussi des adaptations
des villes aux enjeux climatiques. Ses travaux accordent une attention
particulière aux méthodes qualitatives et participatives utilisant des
supports (photographiques, littéraires) pour rendre compte de la
perception sensible à l’environnement.
Publications
A. Tricot., (2009), "Vers une écologie urbaine du risque? Entre
logiques sécuritaires et logiques de l’habiter", dans Fabrizio
Cantelli, Marta Roca i Escoda, Joan Stavoo-Debauge et Luca Pattaroni,
(dir), Sensibilités pragmatiques.
Enquêter sur l’action publique, Bruxelles, P.I.E. Peter Lang,
2009.
A. Tricot et ali (2012), Capacités
d’adaptation des sociétés littorales aux risques d’érosion, submersion
en prise aux changements climatiques, programme GICC MEDTL 2008,
rapport final août 2012 (partenaires: GEOMER, CRESSON, GSPM, CERSES,
PACTE coord.).
A. Tricot, Lolive J., (à paraître 2013), "La prise en considération de
la question climatique en situation controversée: l’exemple de deux
communes littorales bretonnes, Gâvres et Guisseny", contribution à
ouvrage collectif F. Bertrand (UMR CITERES-Tours), L. Rocher (UMR
RIVES-Lyon) (dir.), Les territoires
face au changement climatique. Observations et réflexions sur la 1ère
génération des politiques climatiques locales, Peter Lang
Edition.
Julien
WEISBEIN: L'Europe par en bas. Ou comment réinterpréter
certaines notions des European studies: européanisation, gouvernance
multi-niveaux, société civile européenne
Les "études européennes" constituent un segment scientifique de plus en
plus autonome à partir de l’argument selon lequel l’irréductibilité de
son objet, présenté comme sui generis, rendrait nécessaire de forger un
nouvel arsenal théorique, notamment alternatif aux canons usuels de la
sociologie politique qui resterait trop stato-centrée ou trop
dépendante de définitions dépassées du politique. Sur la base d’une
enquête ethnographique menée au sujet d’une association française de
surfeurs, il s’agira au contraire de voir en quoi une approche et des
concepts de sociologie pragmatique (régimes d’engagement, axiomatique
des cités) peuvent permettre de déplacer les façons de concevoir et de
mettre en formes théoriques les objets de recherche dans les études
européennes (avec les notions d’européanisation, de gouvernance
multi-niveaux ou de société civile européenne) et donc de révéler de
nombreux angles morts de ces approches.
Julien Weisbein est Maître de
conférences de science politique à Sciences-Po Toulouse et directeur du
LaSSP (Laboratoire des sciences sociales du politique, EA4715).
Publications
"La "société civile européenne" comme appui axiologique au gouvernement
de l’Union européenne", in Bertrand Vayssière, dir., Reflets de la construction européenne.
Réflexions, références et refus du débat sur l’Europe,
Bruxelles, PIE Peter Lang, 2012, p. 329-344.
Julien Weisbein (avec Xabier Itçaina) dir., Marées noires et politique. Gestion et
contestations de la pollution du Prestige en France et en Espagne,
Paris, L’Harmattan, 2011.
"Vers une sociologie pragmatique de l'UE?", Politique européenne, n°33, 2011/1,
p. 263-276.
(avec Philippe Terral), "Ce que savent les surfeurs: formes de
traduction entre savoirs situés et registre expert dans le monde social
du surf", in Yann Bérard, Renaud Crespin, dir., Aux frontières de l'expertise. Dialogues
entre savoirs et pouvoirs, Rennes, PUR, 2010, p. 65-77.
(avec Romain Pasquier), "L’Europe au microscope du local. Manifeste
pour une sociologie politique de l’intégration communautaire", Politique européenne, n°12, hiver
2004, p. 5-21.
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Avec le soutien
du CNRS, de l'ANR, du Laboratoire PACTE,
du Centre Jacques Berque à Rabat,
de l'Institut d'Etudes Politiques de Toulouse, du LaSSP
et des Instituts de Recherche en Santé du Canada
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